Le baptême de feu qui a suivi l’ouverture du secteur de la sécurité privée et du gardiennage à des sociétés tenues par anciens officiers supérieurs de l’armée tient ses promesses.
La fusion de plusieurs d’entre elles au sein de la Mauritanienne de Sécurité Privée(MSP) ne pourra plus occulter l’aventurisme dans lequel ces entreprises ont été lancées. Elles réclameraient aujourd’hui 300 millions d’ouguiyas d’arriérés à l’Etat pour des effectifs pléthoriques de gardiennage.
Le week-end a été particulièrement virevoltant au sein de la Mauritanienne de Sécurité Privée, creuset où se sont fondues, en avril dernier, plusieurs entreprises de sécurité privée, tenues par d’anciens hauts officiers de l’Armée nationale, qui ont reçu chacune 25 millions d’ouguiyas, comme première tranche, d’un financement de la CDD, sans aucune garantie.
On apprend donc dans la foulée de cette réunion que le président du conseil d’administration,Wellad Ould Heymdoun, et Ould Sidi Ely, commis comme directeur de la MSP, après la fusion des 18 entreprises, ont rendu leurs tabliers. Ils sont remplacés respectivement à leurs postes par Cheikh Ould Baya (conseiller du ministre des pêches et de l’économie maritime) etSidi Ould Riha, ancien patron de la Sogasem.
Mais c’est toujours le casse-tête chinois dans cette entreprise dont les sociétaires réclameraient toujours une autre rallonge de 300 millions d’ouguiyas pour honorer leurs engagements auprès de leurs employés en faction devant les édifices publics.
Au début était la circulaire du premier Ministre
En février dernier, le secrétariat général du gouvernement engageait « sur instruction » (voir facsimilé) du premier Ministre, les administrations publiques à ne remplacer dorénavant les éléments de la garde nationale que par les gardiens de la CNCIPS (commission nationale de coordination des institutions de sécurité privée). Une mesure qui s’imposait à toutes les administrations publiques.
Cependant, les effectifs employés alors par la Garde nationale pour sécuriser ces administrations ne dépassaient guère les 450 éléments. Mais à la décharge du premier Ministère, il s’agissait bien d’établir des contrats en bonne et due forme pour remplacer les 450 gardes en faction devant les administrations. Mais revigorés par le parti pris du PM, les sociétés de gardiennage, avant leur fusion, n’entendaient pas se faire prier pour, très souvent, mettre à la disposition des administrations de nouveaux vigiles.
Mais là où ils n’étaient que un ou deux, tout au plus, les nouveaux vigiles étaient doublés, avec pour seul intérêt de «gonfler » les contrats de prestation. Résultats, avec la mauvaise gestion de l’argent alloué et le manque de disposition contractuelle avec les bénéficiaires, les 450 éléments de la garde sont remplacés par près de 1500 vigiles à la «solde » de l’Etat.
Il s’en est suivi des retards de trois mois de salaires aujourd’hui en attendant que l’Etat paye aux employeurs une rallonge de 300 millions d’ouguiyas en sus des 900 millions déjà consacrés (au moins pour la première tranche) par la CDD. Au lendemain de cette circulaire on alertait encore que «le premier Ministre aurait pu s’en informer » ; que « des enquêtes sérieuses auraient pu convaincre le PM de ne pas prendre des décisions qui ne soient pas justement motivées ».
Mais l’on prêchait dans le désert. L’appel de la Sirène CNISP était plus retentissant. Un homme averti…Mais aujourd’hui, c’est le président qui hérite d’une affaire embarrassante créée de toute pièce par ses plus proches collaborateurs. La subvention de la CDD de près d’un milliard d’ouguiyas, n’aura donc pas suffi pour étancher cette avidité. Il en faut toujours plus.
Une autre subvention est-elle possible?
La MSP lancée sur les cendres des 18 entreprises poussées par la Commission nationale de coordination des institutions privées de sécurité ne connait donc pas meilleur sort. Au début déjà, la mise en place de ce regroupement décidé par l’Etat a fait grincer des dents. La recherche de mutualisation des financements accordés par la CDD, soit 450 millions d’ouguiyas, s’est révélée désastreuse, quelques mois semaines seulement après l’entrée en possession de l’argent public.
Pour la plupart des entreprises, malgré le fait que certains de leurs ténors sont toujours solvables (grosses fortunes de Nouakchott), l’Etat n’aurait pu récupérer que quelques miettes du premier financement pour servir de fonds de roulement à la MSP. Des « justificatifs »avaient été présentés pour les équipements achetés par certaines entreprises. Mais la situation paraissait vraisemblablement perdue d’avance.
Trois cents millions d’ouguiyas, c’est le montant qu’il faudra aujourd’hui pour honorer les salaires de leurs employés, impayés depuis trois mois. Mais à partir de juillet, cette enveloppe va encore décupler. La fusion n’aura finalement servi qu’à camoufler la dilapidation de l’argent octroyé par la CDD. Mais où est la CNCISP ?
Une chose est sûre, il semble que la tutelle, assurée par le directeur de la formation à la DGSN,n’aurait pas été impliquée dans tous ces chamboulements. Alors que fera l’Etat face à plus d’un millier de vigiles qui réclameront certainement leurs droits et qui n’ont rien à voir avec les calculs mercantiles de certains? Une véritable bombe à retardement à l’approche du Ramadan et la lassitude des employés! Gare au patrimoine de l’Etat !
JD
Nous y reviendrons
La fusion de plusieurs d’entre elles au sein de la Mauritanienne de Sécurité Privée(MSP) ne pourra plus occulter l’aventurisme dans lequel ces entreprises ont été lancées. Elles réclameraient aujourd’hui 300 millions d’ouguiyas d’arriérés à l’Etat pour des effectifs pléthoriques de gardiennage.
Le week-end a été particulièrement virevoltant au sein de la Mauritanienne de Sécurité Privée, creuset où se sont fondues, en avril dernier, plusieurs entreprises de sécurité privée, tenues par d’anciens hauts officiers de l’Armée nationale, qui ont reçu chacune 25 millions d’ouguiyas, comme première tranche, d’un financement de la CDD, sans aucune garantie.
On apprend donc dans la foulée de cette réunion que le président du conseil d’administration,Wellad Ould Heymdoun, et Ould Sidi Ely, commis comme directeur de la MSP, après la fusion des 18 entreprises, ont rendu leurs tabliers. Ils sont remplacés respectivement à leurs postes par Cheikh Ould Baya (conseiller du ministre des pêches et de l’économie maritime) etSidi Ould Riha, ancien patron de la Sogasem.
Mais c’est toujours le casse-tête chinois dans cette entreprise dont les sociétaires réclameraient toujours une autre rallonge de 300 millions d’ouguiyas pour honorer leurs engagements auprès de leurs employés en faction devant les édifices publics.
Au début était la circulaire du premier Ministre
En février dernier, le secrétariat général du gouvernement engageait « sur instruction » (voir facsimilé) du premier Ministre, les administrations publiques à ne remplacer dorénavant les éléments de la garde nationale que par les gardiens de la CNCIPS (commission nationale de coordination des institutions de sécurité privée). Une mesure qui s’imposait à toutes les administrations publiques.
Cependant, les effectifs employés alors par la Garde nationale pour sécuriser ces administrations ne dépassaient guère les 450 éléments. Mais à la décharge du premier Ministère, il s’agissait bien d’établir des contrats en bonne et due forme pour remplacer les 450 gardes en faction devant les administrations. Mais revigorés par le parti pris du PM, les sociétés de gardiennage, avant leur fusion, n’entendaient pas se faire prier pour, très souvent, mettre à la disposition des administrations de nouveaux vigiles.
Mais là où ils n’étaient que un ou deux, tout au plus, les nouveaux vigiles étaient doublés, avec pour seul intérêt de «gonfler » les contrats de prestation. Résultats, avec la mauvaise gestion de l’argent alloué et le manque de disposition contractuelle avec les bénéficiaires, les 450 éléments de la garde sont remplacés par près de 1500 vigiles à la «solde » de l’Etat.
Il s’en est suivi des retards de trois mois de salaires aujourd’hui en attendant que l’Etat paye aux employeurs une rallonge de 300 millions d’ouguiyas en sus des 900 millions déjà consacrés (au moins pour la première tranche) par la CDD. Au lendemain de cette circulaire on alertait encore que «le premier Ministre aurait pu s’en informer » ; que « des enquêtes sérieuses auraient pu convaincre le PM de ne pas prendre des décisions qui ne soient pas justement motivées ».
Mais l’on prêchait dans le désert. L’appel de la Sirène CNISP était plus retentissant. Un homme averti…Mais aujourd’hui, c’est le président qui hérite d’une affaire embarrassante créée de toute pièce par ses plus proches collaborateurs. La subvention de la CDD de près d’un milliard d’ouguiyas, n’aura donc pas suffi pour étancher cette avidité. Il en faut toujours plus.
Une autre subvention est-elle possible?
La MSP lancée sur les cendres des 18 entreprises poussées par la Commission nationale de coordination des institutions privées de sécurité ne connait donc pas meilleur sort. Au début déjà, la mise en place de ce regroupement décidé par l’Etat a fait grincer des dents. La recherche de mutualisation des financements accordés par la CDD, soit 450 millions d’ouguiyas, s’est révélée désastreuse, quelques mois semaines seulement après l’entrée en possession de l’argent public.
Pour la plupart des entreprises, malgré le fait que certains de leurs ténors sont toujours solvables (grosses fortunes de Nouakchott), l’Etat n’aurait pu récupérer que quelques miettes du premier financement pour servir de fonds de roulement à la MSP. Des « justificatifs »avaient été présentés pour les équipements achetés par certaines entreprises. Mais la situation paraissait vraisemblablement perdue d’avance.
Trois cents millions d’ouguiyas, c’est le montant qu’il faudra aujourd’hui pour honorer les salaires de leurs employés, impayés depuis trois mois. Mais à partir de juillet, cette enveloppe va encore décupler. La fusion n’aura finalement servi qu’à camoufler la dilapidation de l’argent octroyé par la CDD. Mais où est la CNCISP ?
Une chose est sûre, il semble que la tutelle, assurée par le directeur de la formation à la DGSN,n’aurait pas été impliquée dans tous ces chamboulements. Alors que fera l’Etat face à plus d’un millier de vigiles qui réclameront certainement leurs droits et qui n’ont rien à voir avec les calculs mercantiles de certains? Une véritable bombe à retardement à l’approche du Ramadan et la lassitude des employés! Gare au patrimoine de l’Etat !
JD
Nous y reviendrons
visitez sécurité privée gardiennage
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