samedi 13 août 2011

A la découverte du mouroir des chameaux de Nouakchott



L’abattoir de Nouakchott est composé de hauts hangars abritant plusieurs compartiments dont certains sont réservés, pêle-mêle, aux opérations d’abattage et de dépeçage alors que les autres servent au découpage et à l’étalage de la viande.

L’ambiance est dominée par de tonitruants blatèrements de chameaux et les interpellations des bouchers, s’activant avec leurs collaborateurs à maîtriser une bête pour pouvoir l’égorger.

Pour ce faire, il faut d’abord l’amener à s’accroupir, tordre son long cou vers l’arrière et le poignarder plusieurs fois au niveau du pharynx, provoquant la saillie d’un flot de sang.
Généralement, l’abattage n’a lieu que si des acheteurs ont déjà passé leur commande ferme pour se partager la viande ou si celle-ci va être transportée vers les différents marchés de la ville, explique Salek Ould Ebhoum, sabre à la main et un poignard à la ceinture.

Le poignard sert à découper la chair tandis que le sabre est nécessaire pour la séparation des os à articulations solides.

Des agents vétérinaires reconnaissables à leurs blouses circulent entre les différents compartiments de l’abattoir pour vérifier que les bêtes égorgées portent le cachet certifiant leur validité sanitaire.

A l’abattoir de Nouakchott où on égorge des jours comme les lundis et mercredis, on vous apprête aussi votre viande jusqu’à l’emballage, moyennant paiement. Ainsi, Hawa qui a pu acheter avec deux autres personnes un chameau sur pattes de 200 kg environ à 180000 ouguiyas (360000 FCFA), s’est fait servir sans problème.

Quelques moments d’attente et la jeune femme qui a déboursé en tout et pour tout 45000 ouguiyas (90000 FCFA), s’est retrouvée avec une cinquantaine de kilogrammes de viande qui fait son affaire.

Selon le directeur de l’abattoir de Nouakchott, 80 chameaux en moyenne sont abattus chaque jour de travail dans cet endroit, situé à proximité du marché de bétail. Le chiffre croît, bien entendu, pendant le Ramadan, multipliant d’autant le bénéfice des éleveurs.

Ce rythme de consommation n’entame cependant pas le volume du cheptel de camélidés, estimé à un million et demi de têtes et en progression continue.

Comparé au bovin ou à l’ovin, le dromadaire est l’animal qui résiste le plus à la sécheresse et au manque d’eau, quoique particulièrement vulnérable aux moustiques.

Maarouf Ould Oudaa
 



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