mardi 4 octobre 2011

La Loupe du Rénovateur : Ould Taya interdit de parole !



Les autorités qataries auraient interdit plusieurs fois à Taya de se livrer à toute déclaration médiatique. Cette restriction des libertés aurait encore été renouvelée ces deniers jours par le pays d’accueil où réside le colonel.

Sollicité par certains médias internationaux pour se prononcer sur des questions essentielles de son pays mais aussi sur ses responsabilités passées dans la gestion politique, l’exilé a décliné toutes les invitations venant de la presse, sur injonction de ses tuteurs. Les autorités qataries semblent conditionner le prolongement de l’exil de Taya par l’obligation de se taire et de se tenir à l’écart de la politique. La moindre incartade entraînerait une expulsion de l’ancien dictateur et on verrait mal un autre pays accepter d’héberger l’hôte encombrant.

Une aventure à laquelle Taya ne se risquerait jamais. Isolé, nostalgique et surtout craignant d’être épinglé par la justice internationale pour ses crimes de sang, l’homme qui a régné d’une main de fer pendant plus de 20 ans évite donc les médias .
Le silence imposé à l’ancien président déchu est donc une mesure politique qui permet auQatar de garder de bons liens avec les nouvelles autorités en place qui ne souhaitent pas certainement voir l’ex-locataire du palais brun tenter de reconquérir son fauteuil par la voie des urnes. L’actuel homme fort du pays verrait mal son patron d’hier dont il fut le chef d’Etat –major particulier renouer avec la politique.

L’arme de la dissuasion qui menacerait le plus le retour de Taya est sans doute celle du passif humanitaire. Les indemnisations accordées par l’Etat à certaines victimes (pas toutes) ne saurait blanchir l’auteur des crimes contre les négro –mauritaniens. Âgé aujourd’hui de 75 ans,Taya serait-il d’ailleurs intéressé par le retour aux affaires ? D’aucuns pensent que si l’occasion se présente l’homme ne laissera pas passer cette opportunité tellement son goût pour le pouvoir est fort.

Cette sous -médiatisation de l’ancien fondateur du PRDS joue à sa faveur en ce sens que cela le préservera contre des règlements de compte politiques continues. Retranché avec sa famille dans sa résidence (personnelle ?) combien de temps encore le colonel va vivre hors de son pays après 8ans d’asile à l’étranger ? En tout état de cause, l’absence de Taya n’a pas totalement éclipsé sa présence sur la scène politique.

Son ombre plane sur les institutions et son nom revient dans les conversations. Ces derniers jours encore, les répressions violentes contres les jeunes du mouvement « Touche pas ma nationalité » ont rappelé de vieux souvenirs des années de braise durant le règne sanguinaire de Taya. Et si on redonnerait la parole à l’ancien président que va-t-il dire ? En a –t-il l’envie réellement ?

Son silence à lui seul n’est –il pas plus éloquent que sa parole, lui qui n’a pas séjourné à l’école de la rhétorique. Le règne de Taya ne se terminera qu’avec la disparition totale des symboles de son système qui sont présent à toutes les échelles de la vie politique et économique. Le président est mort vive le président !

Cheikh Tidiane Dia 




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