lundi 3 octobre 2011

Dialogue politique mauritanien : Diversion politique ou prémices d'un échec?



Ayant pris le devant de la scène politique depuis les puissants coups médiatiques donnés successivement sur sa forte crédibilité et sur son succès irréversible parMessaoud Ould Boulkheir et Boidiel Ould Houmeid, auxquels les autorités ont emboîté le pays pour convaincre l’opinion sur leurs bonnes volontés de mener à bien le dialogue politique, celui-ci se présente jour après jour comme une coquille vide.

C’est même pour certains analystes avertis un non événement où l’App et El Wiam, piégés par la politique politicienne préfèrent préserver une part d’orgueil que de s’avouer bernés par le régime, en se laissant emporter par sa barque que de prendre du recul sur une simple mise en scène presque arrivée à terme.

Cette concertation politique qui a coûté à l’état le cher vœu que représente le consensus national est par ailleurs suspendue à Ould Boulkheir qui séjourne actuellement en Iran pour participer à un événement d’un intérêt contestable pour la Mauritanie.
Ainsi pour dire, fixé pour quelques jours, le dialogue politique se poursuit encore, sans vraiment réussir à avoir une bonne lecture de son sort. Certes, l’homme fort de Nouakchott a reçu de nouveau les représentants de deux parties du dialogue, le ministre Ahmed Ould Bahya qui préside la majorité, et Boidiel Ould Houmeid qui représente l’opposition participante ainsi que le président de l’assemblée nationale Messaoud Ould Boulkheir.

Mais, ce sont des audiences courantes au cours desquelles les interlocuteurs n’ont qu’à se taire. C’est surtout le cas du leader de l’App dont le cher vœu formulé au président de la république d’annuler l’opération d’enrôlement, pour les dangers qu’elle représente pour le pays, n’a bénéficié que d’une fermeté du pouvoir à persévérer dans cette voie. Même ton quandOuld Boulkheir a réclamé des réformes constitutionnelles.

Les consensus électoraux seront-ils exécutoires?

En faisant son petit bout de chemin, suscitant de la part de ses organisateurs trop d’optimisme, malgré les nombreux points encore objet d’un réel désaccord entre les deux pôles négociateurs, de la majorité présidentielle et de l’opposition participante, le dialogue national, n’est pas aussi garant de la matérialisation sur le terrain de la réalité des sujets ayant bénéficié d’un consensus des deux parties comme c’est le cas sur la nécessité d’organiser des nouvelles élections transparentes dans le pays.

En effet, si les recommandations du rapport final de la concertation seront exécutées à la lettre, comme l’avaient promis les autorités, on peut s’interroger si la Mauritanie se dirigerait vers la tenue de présidentielles anticipées. Ou bien, le pays se contentera-t-il pendant l’actuel mandat de Ould Abdel Aziz d’assurer pour l’instant la transparence des autres consultations électorales portant sur le renouvellement des parlementaires et des maires.

Au cours de leurs réguliers points de presse organisés au palais des congrès deNouakchott, les responsables à la communication des parties de la concertation nationale avaient présenté récemment certains sujets objet de discussions à savoir l'unité nationale, la cohésion sociale, le code électoral, le renforcement de la démocratie, la lutte contre le terrorisme, la bonne gouvernance et le système politique.

Si sur ces points, il y a eu consensus, au tour des autres, c’est le désaccord. Le point de convergence qui a le plus captivé l’attention des journalistes est celui qui porte sur la nécessité pour la Mauritanie d'organiser des élections sincères, franches et transparentes. Un point qui reste toutefois tributaire de la voie qui sera suivie pour aboutir à la tenue des ces consultations.

En effet, si l’on sait que les points consensuels sont exécutoires par le pouvoir, comme il l’avait promis, on est à se demander si le pays se dirige vers l’organisation d’élections présidentielles anticipées alors que Ould Abdel Aziz est encore à mi-chemin de son mandat présidentiel constitutionnel.

Ou bien, cette convergence des points de vue concerne uniquement les autres élections parlementaires et municipales, récemment reportées par les autorités dans un geste de bonne volonté à l’endroit de l’opposition.

En attendant de savoir la suite qui sera donnée à ce dialogue national,dont les conclusions ont été prolongées de quelques jours encore, bénéficiant de nouveau du crédit du président de l’assemblée nationale à l’occasion de son ouverture de la session extraordinaire de cette auguste hémicycle parlementaire, le doute de sincérité des autorités pèse de tout son poids, car ni la majorité présidentielle partie dans la concertation, n’est capable d’imposer ses visions au président, ni celui-ci n’est prêt à revenir à la case de départ, pour une entreprise politique, même si drapée de nouvelles allures consensuelles, resterait plutôt entachée d’irrégularités politiques dangereuses qui ne peuvent lui assurer une longue pérennité.

La question qu’on peut enfin se poser est de savoir comment un pouvoir qui s’est moqué de ses acteurs politiques en piétinant un accord signé sous la bénédiction et le témoignage de la communauté internationale avec des engagements pris de le respecter à la lettre peut-il accepter d’être otage d’un autre, ne bénéficiant pas de l’atout consensuel requis et ne satisfaisant pas aux pressantes revendications des partis de l’opposition qui y sont allés les yeux fermés.

Md Ould Md Lemine





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