mardi 14 juillet 2015

Un plateau médical des plus désuet


mardi 14 juillet 2015

Un milliard d’ouguiyas ! C’est le montant extrait des fonds publics qui aurait été déjà dépensé en ces six premiers mois de l’an 2015 dans l’évacuation, les soins et la prise en charge de malades mauritaniens, notamment en Tunisie, au Maroc et en France. Si l’on en croit les sources médicales qui ont livré cette information, ledit chapitre des dépenses de santé, a déjà dépassé toutes ses prévisions budgétaires annuelle.
Certes comme le dit l’adage, « la santé n’a pas de prix », mais tout porte à croire que les charges médicales effectuées cette année risquent de peser lourdement sur les finances publiques. Quand des malades « bien nés » sont infiniment maintenus avec leurs accompagnants, en Europe à la charge de l’Etat, quand les citoyens « bien introduits » profitent du chapitre des évacuations pour se payer et payer à l’ensemble des membres de leurs familles, des voyages sous prétexte de maladies, souvent bénignes, une telle situation de déliquescence des finances publiques était prévisible.
Il faut bien envoyer des citoyens mal portants pour des soins, à l’extérieur, surtout quand l’urgent se fait sentir. Mais quand il s’agit de " cas peu graves ", la tradition veut que la mission des soins soit confiée à l’expertise locale, occasion pour elle de démontrer ce dont elle est capable.
A chacune de ses visites dans les centres de santé à l’intérieur du pays, le Président de la République, épaulé par les "applaudisseurs" n’a pas raté la moindre occasion pour nous dire, après la litanie des routes, que "des améliorations considérables et visibles" ont été apportées au "plateau médical national", "contribuant vivement à faire accéder les populations aux soins et aux services de santé".
A la révélation des dépenses à la mi-année portant sur le secteur des évacuations sanitaires, il semble qu’il ne s’agit que de littérature ! Il faut bien le dire : le secteur de la santé dans le pays est loin de répondre aux attentes des citoyens.
Au moment où le Président prononçait ses discours dans les dispensaires de l’intérieur du pays, des centaines de Mauritaniens faisaient le rang dans les rares "structures" médicales encore fonctionnelles dans le pays à la recherche d’un simple traitement pour une fièvre anodine ou une angine passagère. Et le plus souvent, ils ne trouvent rien. Ni médecin, ni infirmiers et encore moins médicaments.
Le cadre général de la santé laisse lui aussi à désirer : lors des tournées du chef de l’Etat dans les villes de l’intérieur du pays, nous avons été tous choqués d’apprendre que les équipements sanitaires et les médicaments qui étaient présentés à son appréciation dans un centre de santé donné, étaient les mêmes qui lui étaient soumis à chacune de ses escales.
Le problème de la santé en Mauritanie doit être revu. Contrairement à nombre de problèmes nationaux, il n’est pas idéologique. Et encore moins sectaire ou raciste. C’est un problème de la gestion de la vie, des finances publiques, de la morale, mais aussi un problème de lutte sérieuse contre les pandémies en vue de retarder, au maximum possible, la fatalité de la mort !
Sacré pays où tout semble être à refaire ! Il faut bien le dire, la Mauritanie est malade.
De ses administrateurs, de sa classe politique, de ses médecins, de sa société civile, de son armée et de tout.
C’est à se demander si nous ne sommes pas un peuple qui ne s’épanouit que dans l’éclosion de la plus mauvaise facette de l’homme sur terre. Trafiquer, profiter des mannes de l’Etat, refuser de voir la réalité en face, mentir, mentir et toujours mentir, c’est avec ces tares que le pays fonctionnes.
En tout état de cause, lla vérité finira un jour par se savoir. Cela s’est su dans le secteur de la santé où l’on n’a jamais cessé de mentir sur le " plateau médical national " alors qu’au même moment de folles dépenses sont consacrées à l’évacuation des malades à l’étranger.
Amar Ould Béjà

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