
Arrêté au Sénégal puis extradé en Mauritanie en 2009, Eric Walter sera au centre d’une véritable saga mauritanienne, avec des dizaines de personnes impliquées dans le plus grand dossier de la drogue dans le pays. Les prévenus dans le fameux dossier « Mini Soudani/Ould Taya » seront d’abord lourdement condamnés, puis bénéficieront de peines allégées en Appel avant que le président Mohamed Abdel Aziz n’intervienne pour accorder la grâce à Eric Walter, qui put ainsi quitter tranquillement la Mauritanie.
Qu’est-ce qui explique aujourd’hui cette réclame de l’Etat mauritanien par rapport à l’une des affaires les plus sales et les plus gênantes de son histoire ? « La Mauritanie a demandé à Interpol de faire arrêter et d’extrader le nommé Eric Walter, un citoyen français de 31 ans présenté comme l’un des plus grands parrains de la drogue dans cette partie du continent.
Eric Walter a été remis par le Sénégal aux autorités judiciaires mauritaniennes qui le réclamaient dans le cadre du dossier « Mini Soundani/Sid’Ahmed Taya » où il était cité plusieurs fois. Jugé en première instance, Eric se verra condamner à 15 ans de prison en 2011. Le 15 février 2011 le président Mohamed Abdel Aziz lui accorde la grâce présidentielle.
Personne n’a compris ce qui pousse un Chef d’Etat à protéger un criminel reconnu coupable par les tribunaux nationaux et condamné à une lourde peine. En effet, Eric Walter a été condamné en même temps qu’un important gang comprenant un Inspecteur de police, représentant de surcroît d’Interpol en Mauritanie, le nommé Sid’Ahmed Ould Taya, l’homme d’affaires Mini Soudani ainsi que plusieurs autres personnes.
Tous seront remis en liberté par grâce présidentielle. Entre temps, ce fameux dossier de la drogue aura fait plusieurs victimes collatérales au sein du monde judiciaire, des magistrats ayant été sanctionnés et même radiés.
Il faut que la Saga de la drogue en Mauritanie a connu deux épisodes où l’implication de fortes personnalités de l’appareil d’été étaient soupçonnés. La première Saga avait éclaré en 2007 dans la trame du nouveau pouvoir de Sidi Cheikh Abdallahi et de son premier ministre Zeine Zeidane.
Ce fut d’abord la fameuse affaire de l’avion de Nouadhibou avec ces tonnes de cocaïnes, suivi quelques jours plus tard, par le buts bourrée de drogue dure retrouvée dans l’une des ruelles de la capitale. L’affaire créa une sorte de séisme au sein du microcosme politique. Une enquête fut diligentée mais les résultats de l’enquête ne seront jamais diffusés. Personne ne sera inquiétée et personne n’ira en prison. Le dossier est clos.
La seconde Saga surviendra en 2008, après le coup d’Etat ayant renversé Sidi Ould Cheikh Abdallah. Pendant que son tombeur, Mohamed Abdel Aziz est tout empêtré à faire blanchir son putsch auprès de la communauté internationale éclate le deuxième gros scandale lié à la drogue en Mauritanie. C’est l’époque où certains milieux avaient trouvé des alliances et des accointances louches entre Mohamed Abdel Aziz et certains personnages controversés.
C’est dans ce cadre qu’a été évoqué la rencontre avec Hamadi Bouchraya venu intercéder en faveur d’un neveu impliqué dans cette affaire de drogue et qui sera effectivement libéré quelques jours plus tard.
Alors que toutes les affaires de drogue se sont terminées devant les juridictions mauritaniennes en queue de poisson, voilà que les autorités semblent prendre du plaisir à en dépoussiérer certains. C’est le cas de la récente interpellation lancée contre Eric Walter via interpol, ce qui signifierait sans doute l’intention du pouvoir en place de reprendre le fameux dossier « Mini Soudani/.Ould Taya » dont la réouverture devrait répondre à des desseins géopolitiques ou stratégiques dont les enjeux échappent pour le moment au commun des mortels.
JOB
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Source :
L'Authentique (Mauritanie)
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