26-10-2014 00:45 -
Mozaïkrim - Les chiffres sur le milieu sanitaire mauritanien sont relativement méconnus, notamment quand ils touchent aux structures hospitalières, et aux pharmacies. Pour ces dernières tout de même, les rares spécialistes de la profession, en concertation avec le ministère de la santé, estiment à plus ou moins 30% la part des médicaments contrefaits ou périmés sur le marché local.
Une part trop importante due à l'anarchie qui régit ce secteur si crucial de la santé, où les pharmacies sont gérées comme des épiceries. Il y a quatre ans, un patient mourrait sur une des tables d'opération de l'hôpital national.
La cause? L'anesthésiant acheté à une pharmacie sise juste en face du CHN, était contrefait. Les conséquences? quelques lignes dans les médias à l'époque, et le silence. Les morts dues aux maladies nosocomiales ou à l’absorption de médicaments contrefaits sont probablement très importants, mais jamais un scandale n'a prêté lieu à un chambardement révolutionnaire de ce secteur-clé du développement d'une société.
Depuis deux-trois ans les pharmaciens (les vrais) réagissent, encore timidement à l'anarchie qui permet à des établissements sans formation et sans déontologie d'exercer dans un secteur où la cupidité passe avant la santé.
«Ces établissements sont plus du domaine de la vente que de la santé. Les médicaments vendus proviennent parfois d’aides humanitaires, ils peuvent aussi provenir de contre-façons ou sont parfois périmés» opine Lemina Mint Bechir,pharmacienne, près de l'hôpital Cheikh Zayed, à Dar Naïm.
«Le pharmacien se trouve en première ligne de l'action sanitaire, et on ne peut donc décemment pas laisser l'anarchie miner ce secteur vital. Chacun doit faire son travail, les autorités sanitaires en premier, qui doivent veiller davantage à l'organisation du secteur des pharmacies» exhorte le docteur Mohamed Mahmoud Ould Jeilany, président de la section des pharmaciens dans l'ordre national des médecins et pharmaciens.
Le docteur Chérif Souleymane, président de l'association des pharmaciens deMauritanie révèle quant à lui que le marché parallèle des médicaments «parasite le circuit légal».
«Ainsi, certains opérateurs autorisés, en réalité des commerçants, procèdent à un recyclage de produits illicites dans le marché normal», explique-t-il. En moyenne, 30% du marché national seraient constitués de médicaments contrefaits, ou dont la durée de validité a expiré, selon les statistiques de 2008 du ministère de la santé.
Un problème de conservation aussi
«Les pharmacies ont eu droit à un contrôle de laboratoire très récemment. Cela avait été suivi par la fermeture de plusieurs pharmacies irrégulières. Mais d'autres ont poussé aussitôt, ou les mêmes sous un autre nom.
Et là demeure la grosse épine du système: il y a des actions éclairs de temps à autres, sans qu'il n'y ait un réel suivi de ces actions publiques surtout médiatiques. En ce sens, on peut dire qu'il y a un réel effort des autorités, mais il y a beaucoup de chemin à parcourir. D'autant que la législation demeure une abstraction pour les mauritaniens.
L'intérêt d'avoir un laboratoire de contrôle est de pouvoir vérifier si ce qui est sur la notice correspond en qualité et quantité dans le médicament spécifié. Avec plus de moyens, un tel laboratoire peut être un bon début de solution.» avance pour sa partSokhna Fall, jeune doctorante en pharmacie.
Ces «actions éclairs» entrent dans le cadre «d’une politique d’assainissement du secteur de la santé» entamée à travers notamment «des campagnes d’inspection générale contre l’exercice illégale de la médecine, de la pharmacie et de l’art dentaire», selon un communiqué du ministère de la Santé.
Les médicaments contrefaits, représentent une part importante du stock des pharmacies en Mauritanie. Mais il y a aussi les bons médicaments qui, par manque de bonne conservation, se dégradent, et parfois qu'on met maladroitement dans le lot des médicaments périmés.
«Nous contrôlons régulièrement des médicaments, et on nous soumet aussi certains autres qui auraient des problèmes. Après analyses, -parfois avec les techniciens des grands laboratoires pharmaceutiques-, il apparaît que si il y a une part des médicaments dénoncés qui ont des problèmes de normes, de fabrication, voire de péremption, souvent en Mauritanie, les médicaments se gâtent du fait d'une mauvaise conservation.
Pour certaines molécules, à cinq degrés près, elles deviennent potentiellement toxiques, voire cancéreuses.» explique le docteur Cheikh Boutar Ould Segane,directeur du laboratoire national de contrôle de la qualité des médicaments(LNCQM).
C'est en ce sens que «les pharmacies sont tenues depuis cinq ans maintenant, à l'obligation de recourir aux services d'un pharmacien et de disposer d'équipements nécessaires pour la bonne conservation des produits pharmaceutiques» dit le directeur pour la Pharmacie et les laboratoires au ministère de la santé, le docteurHamoud Ould Mohamed Fadhel.
Une part trop importante due à l'anarchie qui régit ce secteur si crucial de la santé, où les pharmacies sont gérées comme des épiceries. Il y a quatre ans, un patient mourrait sur une des tables d'opération de l'hôpital national.
La cause? L'anesthésiant acheté à une pharmacie sise juste en face du CHN, était contrefait. Les conséquences? quelques lignes dans les médias à l'époque, et le silence. Les morts dues aux maladies nosocomiales ou à l’absorption de médicaments contrefaits sont probablement très importants, mais jamais un scandale n'a prêté lieu à un chambardement révolutionnaire de ce secteur-clé du développement d'une société.
Depuis deux-trois ans les pharmaciens (les vrais) réagissent, encore timidement à l'anarchie qui permet à des établissements sans formation et sans déontologie d'exercer dans un secteur où la cupidité passe avant la santé.
«Ces établissements sont plus du domaine de la vente que de la santé. Les médicaments vendus proviennent parfois d’aides humanitaires, ils peuvent aussi provenir de contre-façons ou sont parfois périmés» opine Lemina Mint Bechir,pharmacienne, près de l'hôpital Cheikh Zayed, à Dar Naïm.
«Le pharmacien se trouve en première ligne de l'action sanitaire, et on ne peut donc décemment pas laisser l'anarchie miner ce secteur vital. Chacun doit faire son travail, les autorités sanitaires en premier, qui doivent veiller davantage à l'organisation du secteur des pharmacies» exhorte le docteur Mohamed Mahmoud Ould Jeilany, président de la section des pharmaciens dans l'ordre national des médecins et pharmaciens.
Le docteur Chérif Souleymane, président de l'association des pharmaciens deMauritanie révèle quant à lui que le marché parallèle des médicaments «parasite le circuit légal».
«Ainsi, certains opérateurs autorisés, en réalité des commerçants, procèdent à un recyclage de produits illicites dans le marché normal», explique-t-il. En moyenne, 30% du marché national seraient constitués de médicaments contrefaits, ou dont la durée de validité a expiré, selon les statistiques de 2008 du ministère de la santé.
Un problème de conservation aussi
«Les pharmacies ont eu droit à un contrôle de laboratoire très récemment. Cela avait été suivi par la fermeture de plusieurs pharmacies irrégulières. Mais d'autres ont poussé aussitôt, ou les mêmes sous un autre nom.
Et là demeure la grosse épine du système: il y a des actions éclairs de temps à autres, sans qu'il n'y ait un réel suivi de ces actions publiques surtout médiatiques. En ce sens, on peut dire qu'il y a un réel effort des autorités, mais il y a beaucoup de chemin à parcourir. D'autant que la législation demeure une abstraction pour les mauritaniens.
L'intérêt d'avoir un laboratoire de contrôle est de pouvoir vérifier si ce qui est sur la notice correspond en qualité et quantité dans le médicament spécifié. Avec plus de moyens, un tel laboratoire peut être un bon début de solution.» avance pour sa partSokhna Fall, jeune doctorante en pharmacie.
Ces «actions éclairs» entrent dans le cadre «d’une politique d’assainissement du secteur de la santé» entamée à travers notamment «des campagnes d’inspection générale contre l’exercice illégale de la médecine, de la pharmacie et de l’art dentaire», selon un communiqué du ministère de la Santé.
Les médicaments contrefaits, représentent une part importante du stock des pharmacies en Mauritanie. Mais il y a aussi les bons médicaments qui, par manque de bonne conservation, se dégradent, et parfois qu'on met maladroitement dans le lot des médicaments périmés.
«Nous contrôlons régulièrement des médicaments, et on nous soumet aussi certains autres qui auraient des problèmes. Après analyses, -parfois avec les techniciens des grands laboratoires pharmaceutiques-, il apparaît que si il y a une part des médicaments dénoncés qui ont des problèmes de normes, de fabrication, voire de péremption, souvent en Mauritanie, les médicaments se gâtent du fait d'une mauvaise conservation.
Pour certaines molécules, à cinq degrés près, elles deviennent potentiellement toxiques, voire cancéreuses.» explique le docteur Cheikh Boutar Ould Segane,directeur du laboratoire national de contrôle de la qualité des médicaments(LNCQM).
C'est en ce sens que «les pharmacies sont tenues depuis cinq ans maintenant, à l'obligation de recourir aux services d'un pharmacien et de disposer d'équipements nécessaires pour la bonne conservation des produits pharmaceutiques» dit le directeur pour la Pharmacie et les laboratoires au ministère de la santé, le docteurHamoud Ould Mohamed Fadhel.
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Source : Mozaïkrim.over-blog (Mauritanie)
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