vendredi 17 octobre 2014

Meurtre d’El Mina : ce qui s’est réellement passé

17-10-2014 09:15 -

Meurtre d’El Mina : ce qui s’est réellement passé Abou Cissé - Le présumé meurtrier du jeune Abou Sall, le nommé Abou Oumar Wade dit «Abou Sina», a tout avoué à la police. Il s’agit d’un multirécidiviste bien connu et maintes fois déferré, souvent emprisonné pour des affaires de vol ou de bagarre.

Dans sa déposition, il raconte qu’il était cette nuit-là en compagnie de la victime, Abou Sall, et d’autres délinquants de la bande, dont un certain Abou Pam. Ils étaient en train de causer, après avoir ingurgité des quantités d’un breuvage à base d’Eau de Roche et d’alcool.

Ils étaient tous ivres. Soudain une dispute éclata entre lui et Abou Sall, puis une bagarre. Aidé par les autres délinquants, Abou Oumar roua de coups de poing à Abou Sall. Personne n’avait sorti son arme blanche en ce moment, dira-t-il en substance. Ce n’est que lorsque Abou Sall le piqua à la nuque qu’il dit avoir réagi.

Il poignarda alors Abou Sall au cou. Ce dernier qui tentait d’arrêter le sang qui giclait se serait rué dans une maison occupée par une famille Soninké. Le père était absent.

Seule la mère et ses trois filles étaient dans la concession. Elles ont déclaré avoir été effrayées par l’intrusion brusque d’un jeune qui saignait abondamment et qui leur disait en Poulaar, debout devant la véranda "Ballé Kam ! Ballé Kam !" (Aidez-moi !).

Puis, Abou Oumar et ses camarades vinrent le récupérer pour le jeter dans la rue et prendre la fuit. Les faits ont eu lieu le jeudi 9 Octobre dernier aux environs de 22 heures.

Alertés, les limiers d’El Mina 1, conduits par le Chef de la Zone 2 rappliquèrent vers les lieux, suivis plus tard par le Procureur de la République, les Sapeurs pompiers et la Police scientifique. La police parvenait difficilement à contenir la foule qui s’était précipitée attirée par l’odeur du sang et du crime.

Pendant que l’Inspecteur Kènémè Amadou et son adjoint, l’adjudant Sow Ousmane et leur élément, le brigadier chef Dabo procédaient aux relevés, le Procureur qui avait constaté le décès dévissait avec le chef de la Zone 2. Il ne quitta la scène que vers 1 heure du matin.

L’identité du présumé tueur, grâce aux empreintes relevées par la Police Scientifique, fut connu. La famille Soninké fut embarquée. Il leur était reproché d’avoir nettoyé le sang dans leur véranda avant l’arrivée de la police. La famille Soninké fut relâchée par le chef de la Zone sur l’ordre du Procureur de la République.

Sur commande du chef de la Zone pour arrêter l’auteur du crime à tout prix, il a fallu 14 heures de recherche pour que les limiers d’El Mina 1, tels que Selmane, Daoud, Doumbiya, Def et Bocar, parviennent à mettre la main sur Abou Oumar qui avait déserté la maison familiale. Il aurait avoué son forfait. Le corps, qui était à l’Hôpital de l’Amitié a été par la suite, restitué à la famille d’Abou Sall qui l’a enterré.

Mardi, 14 Octobre 2014 Abou Oumar dit "Abou Sina" et un l’un des garçons présents lors de la bagarre ont été déferré au Parquet de la République auprès du Tribunal de Nouakchott, l’Empire Islamique des Sables. Un sparadrap sur la tête, le présumé meurtrier semblait confus alors que les parents de la victime, le visage rouge de colère, réclamaient vengeance. Après avoir été entendus par le Procureur de la République et le juge d’instruction du 6ème cabinet, les deux délinquants ont été placés en prison.

Abou Cissé



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Source : Abou Cissé

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