06-03-2014 20:55 -
PAM - Monsieur le directeur,
Permettez-nous d’user de notre droit de réponse pour apporter les correctifs et précisions nécessaires par rapport à un article titré « Plus de 635 000 personnes menacées par la famine enMauritanie », publié le 3 mars 2014 sur votre site internet.
Ce titre, choisi par votre journal*, et indiquant qu’il y aurait une menace de famine en Mauritanie ne reflète ni l’esprit, ni la lettre de l’enquête de suivi de la sécurité alimentaire, réalisée conjointement avec lecommissariat mauritanien à la sécurité alimentaire (CSA) en décembre 2013.
Il ne correspond pas non plus au contenu de la dépêche de l’AFP, pourtant cité comme source. Nous regrettons cela d’autant plus que votre article a été repris massivement par les sites électroniques de la presse mauritanienne et internationale.
Vous noterez que dans la note de synthèse sur les résultats de l’enquête de suivi de la sécurité alimentaire des ménages, il n’est nulle part question de famine mais d’insécurité alimentaire. Il s’agit de termes qui renvoient à des réalités très différentes et qui ne sauraient en aucun cas être utilisés de façon indifférente.
On parle d’insécurité alimentaire quand des personnes ont une alimentation inadéquate en raison de l'indisponibilité physique de vivres et/ou de leur manque d'accès économique aux vivres, et/ou d'une utilisation inadéquate des aliments disponibles.
Le concept de famine quant à lui renvoi au manque quasi total de denrées alimentaires dans un pays, une région et à l’effondrement quasi total des stratégies de survie aboutissant à la mort ou à la souffrance de la population de la faim[1]. Il est évident que ce terme n’est pas approprié pour qualifier la situation en Mauritanie.
Il ressort de l’analyse des prix et des disponibilités sur les marchés mauritaniens que les prix élevés (et non les disponibilités) apparaissent comme l’obstacle principal à la satisfaction des besoins alimentaires des populations vulnérables qui, par définition ne produisent pas assez et ont un faible pouvoir d’achat.
Ceci conduit à une faible consommation par ces ménages vulnérables de lait et de viande, deux groupes d’aliments occupant une place importante dans les habitudes alimentaires en Mauritanie et figurant parmi les plus importants dans l’évaluation de la sécurité alimentaire des ménages. Dire donc que les ménages sont en insécurité alimentaire ne veut pas dire qu’ils n’ont plus rien à manger. Cela signifie uniquement que leur consommation alimentaire n’est pas suffisamment diversifiée par rapport à des seuils établis par la recherche.
Il convient de noter par ailleurs, que les pouvoirs publics en Mauritanie et leurs partenaires ont engagé des programmes importants et variés pour lutter contre les manifestations et les causes de l’insécurité alimentaire et la malnutrition dont souffrent une partie de la population dans la plupart des pays du sahel.
A la lumière de ces explications, nous nous voyons dans l’obligation d’amener ces précisions à vos lecteurs et nous vous demandons de bien vouloir procéder à l’insertion du présent droit de réponse dans votre site électronique et à la correction du titre dans votre article, en utilisant les termes appropriés. [1]Rapport préliminaire du Manuel Cadre Harmonise (2014), Identification et analyse des zones à risques et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Le chargé du bureau du PAM en Mauritanie,
M. Moïse Ballo.
Permettez-nous d’user de notre droit de réponse pour apporter les correctifs et précisions nécessaires par rapport à un article titré « Plus de 635 000 personnes menacées par la famine enMauritanie », publié le 3 mars 2014 sur votre site internet.
Ce titre, choisi par votre journal*, et indiquant qu’il y aurait une menace de famine en Mauritanie ne reflète ni l’esprit, ni la lettre de l’enquête de suivi de la sécurité alimentaire, réalisée conjointement avec lecommissariat mauritanien à la sécurité alimentaire (CSA) en décembre 2013.
Il ne correspond pas non plus au contenu de la dépêche de l’AFP, pourtant cité comme source. Nous regrettons cela d’autant plus que votre article a été repris massivement par les sites électroniques de la presse mauritanienne et internationale.
Vous noterez que dans la note de synthèse sur les résultats de l’enquête de suivi de la sécurité alimentaire des ménages, il n’est nulle part question de famine mais d’insécurité alimentaire. Il s’agit de termes qui renvoient à des réalités très différentes et qui ne sauraient en aucun cas être utilisés de façon indifférente.
On parle d’insécurité alimentaire quand des personnes ont une alimentation inadéquate en raison de l'indisponibilité physique de vivres et/ou de leur manque d'accès économique aux vivres, et/ou d'une utilisation inadéquate des aliments disponibles.
Le concept de famine quant à lui renvoi au manque quasi total de denrées alimentaires dans un pays, une région et à l’effondrement quasi total des stratégies de survie aboutissant à la mort ou à la souffrance de la population de la faim[1]. Il est évident que ce terme n’est pas approprié pour qualifier la situation en Mauritanie.
Il ressort de l’analyse des prix et des disponibilités sur les marchés mauritaniens que les prix élevés (et non les disponibilités) apparaissent comme l’obstacle principal à la satisfaction des besoins alimentaires des populations vulnérables qui, par définition ne produisent pas assez et ont un faible pouvoir d’achat.
Ceci conduit à une faible consommation par ces ménages vulnérables de lait et de viande, deux groupes d’aliments occupant une place importante dans les habitudes alimentaires en Mauritanie et figurant parmi les plus importants dans l’évaluation de la sécurité alimentaire des ménages. Dire donc que les ménages sont en insécurité alimentaire ne veut pas dire qu’ils n’ont plus rien à manger. Cela signifie uniquement que leur consommation alimentaire n’est pas suffisamment diversifiée par rapport à des seuils établis par la recherche.
Il convient de noter par ailleurs, que les pouvoirs publics en Mauritanie et leurs partenaires ont engagé des programmes importants et variés pour lutter contre les manifestations et les causes de l’insécurité alimentaire et la malnutrition dont souffrent une partie de la population dans la plupart des pays du sahel.
A la lumière de ces explications, nous nous voyons dans l’obligation d’amener ces précisions à vos lecteurs et nous vous demandons de bien vouloir procéder à l’insertion du présent droit de réponse dans votre site électronique et à la correction du titre dans votre article, en utilisant les termes appropriés. [1]Rapport préliminaire du Manuel Cadre Harmonise (2014), Identification et analyse des zones à risques et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Le chargé du bureau du PAM en Mauritanie,
M. Moïse Ballo.
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PAM / Note de synthèse de l'enquête de suivi de la sécurité alimentaire des ménages FSMS
Au nom du Représentant du Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies en Mauritanie (PAM),
Chers Partenaires,
Nous vous prions de bien vouloir recevoir la note de synthèse de l’enquête de suivi de la sécurité alimentaire des ménages réalisée par le CSA et le PAM en décembre 2013.
L’enquête montre qu’en janvier 2014, 18,5% des ménages Mauritaniens souffrent d’insécurité alimentaire (soit 635 500 personnes). Ce taux d’insécurité alimentaire pour une période post-récolte est très élevée car comparable à la situation de décembre 2008 et de décembre 2011 (année de crise). Les principaux constats de l’étude sont :
- Les régions du sud et de l’est du pays affectées par le déficit et les pauses pluviométriques au cours de l’année 2013 sont celles dans lesquelles les taux d’insécurité alimentaire sont les plus élevés. Cependant, Nouakchott est désormais en termes d’effectif la seconde région la plus affectée.
- En effet, la tendance à l’aggravation de l’insécurité alimentaire en milieu urbain se poursuit. A Nouakchott, 15,5% des ménages sont en insécurité alimentaire contre 9,8% en décembre 2012 soit une hausse de 58% en un an.
- Le mauvais déroulement dans certaines régions de la campagne pluviale de cette année, caractérisée par des pauses importantes entraînant l’échec des cultures pluviales constituent l’une des causes immédiates de la dégradation de la situation alimentaire des ménages. Les inondations à Nouakchott ont également affectées les moyens d’existence de plusieurs ménages pauvres entraînant des baisses de revenus et de pouvoir d’achat.
A ces facteurs, il faut ajouter les séquelles de la crise de 2012 qui perdurent mais aussi le fait que les prix des produits alimentaires demeurent toujours élevés et se maintiennent au-dessus des niveaux de juillet 2010.
- L’impact de chocs même d’ampleur modérée (comme le déficit pluviométrique de cette année), sur la sécurité alimentaire des ménages les plus vulnérables, est important. Ceci résulte de la capacité de plus en plus réduite de ces derniers à faire face par leurs propres moyens à ces difficultés. Les réponses à apporter doivent donc s’articuler autour du renforcement de la résilience des ménages.
Pour toute question concernant ce rapport, prière de contacter M. Moise Ballo,directeur adjoint, chargé du bureau du PAM en Mauritanie à l’adresse électronique suivante : moise.ballo@wfp.org
Bien cordialement,
Le bureau PAM en Mauritanie.
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Amal Hormat-Allah
Assistante Public Information & Reporting
Programme alimentaire mondial (PAM)
Nouakchott – Mauritanie
Portable : +(222) 27 09 31 77
Fixe : +(222) 45 25 27 93
FoodSat : 1343 ext 2452
Email : amal.hormatallah@wfp.org
www.wfp.org/countries/mauritania
* il s'agit du journal "LIBERATION",http://www.liberation.fr/monde/2014/03/03/plus-de-635-000-personnes-menacees-par-la-famine-en-mauritanie_984304 repris par Cridem sous le lienhttp://www.cridem.org/C_Info.php?article=653668
[1] Rapport préliminaire du Manuel Cadre Harmonise (2014), Identification et analyse des zones à risques et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest,
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[1] Rapport préliminaire du Manuel Cadre Harmonise (2014), Identification et analyse des zones à risques et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest,
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