05-01-2014 09:05 -

Avec quatre entités éthologiquement différentes mais fréquentables « identitairemment », la question d’une vraie cohabitation plus sereine soutenue par une volonté politique de rassembler toutes les diversités autour d’un seul et même idéal d’Etat-nation débarrassé des préjugés et autres poncifs sectaires se pose avec acuité.
Il faut plus que de simples symboles distillés à travers de prétendus discours rassembleurs pour briser les tabous, crever les abcès fétides afin de guérir les pathologies destructrices qui affectent le développement du pays.
Nous avons raté plusieurs occasions historiques pour régler certaines questions essentielles alors qu’à chaque fois on tente de poser des actes sans leur donner le cadre et le contenu nécessaires.
A un traitement responsable et objectif et , voire définitives de certaines problématiques nationales, ceux qui nous gouvernent préfèrent toujours user de raccourcis plus aisés pour contourner les vrais problèmes qui compromettent l’unité nationale.
Il est facile de s’armer des mêmes arguments pour dire qu’en Mauritanie il n y a aucun problème entre les mauritaniens. Mieux la stratégie de la banalisation des dossiers sensibles continue d’être utilisée pour diaboliser tous ceux qui dénoncent les formes de discriminations politiques à travers des causes comme la lutte contre l’esclavage, les exclusions identitaires, et bien d’autres formes d’injustices sociales.
A chaque fois que des défenseurs de telles causes se mobilisent pour dénoncer de tels faits, ils sont indexés comme des ennemis de l’unité nationale. Les auteurs de ces « délits » sont l’objet de procès politiques pour atteinte à la sécurité de l’Etat ou comme des parjures qui méritent l’échafaud.
Quand certains réclament une meilleure répartition des richesses du pays, d’autres qui refusent l’équité se dressent contre ces bandes « criminels » qui cherchent à diviser le pays.
Quand c’est une dénonciation contre les nominations à caractère épidermique ou l’inégalité des chances dans les recrutements à la fonction publique ou dans l’armée, ce sont des groupuscules idéologiquement intolérantes qui crient au scandale et l’invasion sectaire de ceux qui sont qualifiés de minorités à reléguer à d’autres rôles sans signification.
Quand c’est une organisation de défense des droits humains qui met en cause les phénomènes d’exploitation et de traites des personnes, on met ces agissements sur le compte de mains étrangères qui veulent déstabiliser la Mauritanie.
La consécration de Birama par l’ONU a suscité de vives réactions hostiles à un tel prix alors qu’il s’agit là d’une haute distinction que le pouvoir devrait prendre avec beaucoup de philosophie pour soigner l’image du pays.
Car avant tout il ne s’agit pas d’une lutte orchestrée contre le Président ou contre le gouvernent mais contre un système d’exploitation inhumain et dégradant que tous les mauritaniens doivent combattre.
On ne peut pas continuer à entretenir les mêmes modes de gestion de l’Etat sur des bases tribales ethniques et par un refus de s’attaquer aux maux qui gangrènent le pays des décennies durant.
L’unité nationale ne se construit pas sur du factice mais sur une volonté forte de mettre un terme à une situation qui ne fait s’aggraver et que la démocratie que nous prétendons forger n’a pas les moyens de corriger.
Nous voilà en 2014. Il y a du chemin à parcourir et le temps ne pardonne pas qu’on continue de jouer avec les mêmes poupées pour se divertir comme des enfants…. Alors que le pays a 53 ans d’indépendance !
Cheikh Tidiane Dia
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Source :
Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie)
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