jeudi 5 juillet 2012
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En politique les erreurs sont souvent plus nombreuses que les succès. Si certaines sont individuellement assumées d’autres doivent être collectivement partagées.En Mauritanie les hommes politiques refusent très souvent de reconnaitre les responsabilités qui sont les leurs dans certaines situations ou événements qui surviennent dans le pays.On n’a pas vu un seul dirigeant faire son mea culpa moins encore un leader d’un parti dire au cours de son parcours qu’il a fauté. Au contraire chacun pense qu’il est dans le droit chemin même si les conditions de vie des citoyens se dégradent même si la démocratie est en péril, même si la crise politique enfonce le pays dans le chaos. Personne ne voit en quoi il est concerné en tant que parti, homme ou dirigeant. Dans le meilleur des cas, les uns et les autres se rejettent la responsabilité, cherchent des raisons de se protéger contre les accusations sans apporter d’arguments probants pour se dédouaner. Les mauritaniens ont appris à juger leurs hommes, à faire des comparaisons entre leurs leaders et suivre au pas leurs dirigeants. Il y a incontestablement des erreurs partagées par tous ceux qui ont sollicité les suffrages du peuple dans les différentes consultations que le pays a connues. On s’en tient seulement à la période du coup d’Etat contre le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Tous ceux qui s’étaient portés candidats et ceux qui les avaient soutenu avaient pris des engagements de remettre la Mauritanie sur les rails d’une démocratie apaisée et de mettre en avant les intérêts des mauritaniens. Tel n’est pas aujourd ‘hui le cas et aucun homme politique n’est à l’abri du mensonge et d’abus de confiance envers le peuple. Les vainqueurs comme les vaincus se sont engagés non pas dans la voie promise, à savoir la pacification du pays mais dans l’escalade politique. Evidemment on pourrait s’amuser à écouter certains dire que c’est tel camp qui est responsable de la crise actuelle et tel autre répliquer que « c’est vous les moufsidine ». Cette bataille relève tout simplement d’un infantilisme politique primaire de la part d’une classe politique qui peine à élever son discours , à bâtir un projet de société rigoureux et à se concentrer sur ses programmes plutôt que sur la bataille pour le fauteuil . Ce jeu de conquête et de reconquête du pouvoir éloigne de plus en plus les politiciens des citoyens, cela travesti la mission qui devait les orienter vers la recherche de modèles susceptibles de préparer des choix alternatifs profitables à leur pays. Quel leader a déjà initié des journées de réflexion sur le développement de la Mauritanie ou sur une critique positive sur le schéma actuel qui trace les orientations de la politique macro-économique. Quel parti de la majorité ou de l’opposition a organisé un forum sur la crise du système éducatif en proposant des solutions à la hauteur du défi et formuler des recommandations pour les pouvoirs publics et les bailleurs de fonds. Quel groupe d’intellectuels agissant pour un parti politique a eu l’idée de réunir les acteurs de tous bords sur la question du passif humanitaire de manière volontaire et patriotique ? Que ce soit le président Aziz au pouvoir ou la classe politique dans l’opposition chacun a failli à sa mission, tout le monde s’est engagé dans la bataille pour l’accès ou le maintien au palais au lieu de s’occuper à régler les problèmes qui compromettent le développement du pays. Au final personne ne profitera d’un quelconque succès dans un contexte d’instabilité politique !
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