mardi 3 juillet 2012

Anciens policiers victimes des évènements de 1989


« Nous n’accepterons jamais d’être traités de la même manière que les militaires.»

« Nous avons appris que le ministère de l’intérieur veut faire des modifications sur le dossier des anciens policiers victimes des évènements de 1989, alors que la commission nationale a déjà bouclé son travail depuis 2010. Ca nous fait peur et nous n’accepterons jamais que le ministère touche au dossier. »

Ces mots émanent du porte-parole du collectif des anciens policiers victimes des événements de 1989, Hamady Diallo qui s’exprimait en marge d’un sit-in organisé le dimanche 01 juillet, devant les locaux du ministère de l’intérieur a Nouakchott.

Les anciens policiers victimes des évènements de 1989 ont battu le macadam du ministère de l’intérieur pour protester contre la lenteur observée dans le processus de traitement de leur dossier.

Hamady Diallo, la cinquantaine, porte-parole du collectif explique les raisons de leur colère« Nous sommes là aujourd’hui pour protester contre le blocage du dossier des anciens policiers victimes des évènements de 1989. Nous avons appris que le ministère de l’intérieur veut faire quelques changements sur notre dossier, alors que la commission nationale a bouclé son travail depuis 2010, avec un PV à l’appui. Nous n’accepterons jamais d’être traités de la même manière que les militaires. » 

En nombre, ils étaient venus pour rencontrer le ministre de l’intérieur, afin d’avoir une information concrète sur la situation. Entouré par ses camarades de fortune, Hamady Diallo assène« nous étions venus pour rencontrer le ministre de l’intérieur, mais malheureusement, il est absent. Le SG quant à lui n’a pas voulu nous recevoir. Il nous a renvoyé auprès du conseiller juridique, que nous avons rencontré plusieurs fois sans succès. Nous demandons d’être associés aux décisions»

« Nous sommes restés pendant plus de 20 ans sans salaire. »

Martelant leur déception, le porte parole du collectif demande l’intervention du Président de la République « Nous sommes fatigués c’est vrai, mais nous ne sommes pas encore prêts à faire ou à prendre n’importe quoi. Nous sommes des anciens fonctionnaires et nous sommes restés pendant plus de 20 ans sans salaire. On a été renvoyé arbitrairement. Ce qui est juste aujourd’hui, c’est de nous rétablir dans nos droits. Reconstituer nos carrières.

Reprendre ceux qui veulent encore rester à la police. Nos principales revendications portent sur la reconstitution de nos carrières et le règlement du préjudice moral. Il ya des mariages qui ont éclatés, des enfants qui n’ont pas pu aller à l’école…J’ai vu certains ménages qui restent 3 jours sans faire la cuisine.

Tout le monde sait que nous avons des problèmes, c’est pourquoi nous interpellons le Président de la République. Nous avons appris qu’il a l’habitude de respecter ses engagements. En tant que porte parole du collectif, je lance un appel au Président de la République afin qu’il pense à nous parce que nous sommes très fatigués. 

Nous l’avons soutenu dans son combat dans le but de le faire gagner les élections présidentielles, mais aussi en retour qu’il nous règle nos problèmes, car il avait pris des engagements pour résoudre le dossier. Nous attirons l’attention du Président de la République et nous lui rappelons sa promesse qui était de régler en premier lieu, le dossier des fonctionnaires victimes des évènements de1989, une fois élu à la tête du pays. Nous lui demandons d’intervenir pour boucler ce dossier qui traine au ministère de l’intérieur depuis des mois. Nous lui demandons de prendre les taureaux par les cornes parce que nous sommes fatigués. »

Dans le cadre d’un processus de restauration de l’unité nationale, le gouvernement mauritanien avait annoncé en 2009 la réintégration des fonctionnaires victimes des événements de 1989. 144 enseignants et personnels d’appui négro-mauritaniens ont été réintégrés, des victimes et des ayants droit militaires ont été dédommagés par l’Etat.

Par contre, plusieurs anciens fonctionnaires continuent de broyer le pain noir. Et pour cause, leurs dossiers dorment au fond des tiroirs du ministère de la Fonction Publique depuis 2010, malgré le PV de la commission nationale.

Dialtabé






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