Les partisans du pouvoir et ceux de l’opposition sont descendus, ces derniers jours, dans les rues de Nouakchott pour faire entendre leurs voix, exhiber leurs forces et pour impressionner. Les partisans du président ont manifesté pour appeler à son maintien à la tête du pays, tandis que ceux de l’opposition exigent son départ, pur et simple. Un match nul au sens propre et figuré…
Samedi dernier, 23 juin, la coordination de l’opposition démocratique (COD), qui regroupe presque tous les partis de l’opposition, a fait défiler ses troupes de la maison des Jeunes à la fameuse place Ibn Abass où se tiennent désormais les grands meetings et autres manifestations dans la capitale.
C’est l’arène où la majorité et l’opposition exhibent leur force au grand jour et c’est là d’où ces derniers rêvent de chasser Aziz du pouvoir et transformer l’endroit en une ‘’Place Tahrir’’, exactement comme les Egyptiens qui ont réussi à partir de leur ‘’place tahrir’’ de chasserMoubarak du pouvoir.
L’opposition mauritanienne est convaincue que la partie est jouable et qu’elle pourrait bien réussir à déboulonner Aziz du pouvoir. Juste une question de temps, très court temps.
Au cours du meeting de samedi, l’ancien président Ely Ould Mohamed Vall (qui a rejoint laCOD depuis quelque temps et autour duquel on tisse beaucoup d’histoires et sur lequel on fonde beaucoup d’analyses), a dit devant une foule surchauffée et nombreuse que ceux qui sont au pouvoir sont ‘’partants’’ et qu’ils sont tout simplement ‘’quantité très négligeable’’. Des propos repris en chœur par la foule des manifestants et dans les salons de la capitale. Surtout dans les milieux de l’opposition.
Même son de cloche chez le président actuel de la COD, Moulaye Al Arbi, qui s’est violement attaqué à Ould Abdel Aziz qui ‘’détourne’’ les biens de la République, ‘’confisque’’ le pouvoir et ‘’brade’’ les richesses du peuple contre des ‘’commissions’’ versées par tous les opérateurs…
Les autres responsables de la COD ont abondé dans le même sens et ont tous appelé au départ du président Aziz comme unique remède à même de soigner les plaies dont souffre le pays.
Le meeting était gigantesque et avait attiré beaucoup de monde, de toutes les ethnies, toutes les catégories sociales tous les âges. Bref un meeting réussi, assurent ses organisateurs qui expliquent que beaucoup de monde était parti en vacances après la fin de l’année scolaire et que ceux qui y ont assisté sont restés jusqu’à la fin du meeting ‘’ très intéressé’’ par le discours développé par l’opposition. En un mot, l’opposition est contente de sa prestation contre le régime et estime que sa capacité de mobilisation évolue meeting après meeting.
Il reste maintenant à noter que les temps qui courent, les vacances, le Ramadan, l’hivernage (peut-être) ne sont généralement pas favorables à la mobilisation politique, particulièrement les marches, les meetings et… la révolution. Surtout en cas de bon hivernage.
Mais cela est valable aussi pour l’autre camp, la majorité qui a, elle aussi, exposé ses forces, lundi dernier à Nouakchott.
Réponse du berger…
Aziz est un président atypique, qui a sa propre grille de lecture des événements, ses propres méthodes pour aborder les choses et ses manières ‘’nouvelles’’ pour répondre à ses détracteurs. Contrairement à ses prédécesseurs, il ne laisse rien, il est toujours prompt à dégainer à la moindre incartade. Ou c’est du moins l’impression qu’il veut donner de lui au public.
Nous l’avons vu à Nouadhibou sortir de ses gonds publiquement, pendant un meeting, pour répondre à l’opposition. Il a sauté sur le micro, empêchant le maire, comme c’est la coutume, de prononcer un discours de bienvenue. En tenue décontractée, il s’est attaqué contre les ‘’révolutionnaires du troisième âge’’, les gabegistes et autres gens de l’opposition qui ne veulent pas voir ‘’ses réalisations grandioses’’.
Il n’a pas laissé ses lieutenants s’occuper de cette tâche, il est allé, lui-même, au charbon, comme on dit. Toujours fidèle à son approche, il a également ordonné à ses soutiens de répondre aux activistes qui gravaient des slogans hostiles sur les murs de la capitale en écrivant, eux, des slogans qui appellent à son maintien au pouvoir et qui dénigrent ses opposants.
Le meeting de la majorité, lundi dernier à Nouakchott, s’inscrivait dans la même logique : répondre à l’opposition dans les mêmes termes, le même endroit. Au départ, la manifestation était réservée aux femmes de la majorité. Dans la foulée, la manifestation s’est ouverte aux hommes et autres barons de la majorité. Toute la République a été rameutée. Consignes données à l’administration publique pour vaquer les lieux à partir de quatorze heures pour se pointer au lieu-dit de la rencontre politique.
En tout cas, même si à l’opposition on se maintient au surplace ou presque, le président semble avoir pris très au sérieux les allégations révolutionnaires de la COD. Il lui répond à chaque fois.
On assiste alors à un combat, un duel, sans vainqueur ni vaincu. Match nul. Quitte. Les deux ennemis n’arrivent pas à se neutraliser. Et, ils continuent à se plaire dans ce jeu d’agression et de contre agression. En tout cas, tout cela ne sert qu’envenimer une situation déjà fortement critique. Ce qui est sûr que les deux adversaires sauraient s’auto maîtriser l’un l’autre. Chacun saurait gérer son agenda. Mais, ils ne sauraient peut-être pas prévoir l’intervention d’un troisième larron…
Mohamed Mahoumoud Ould Targui
Samedi dernier, 23 juin, la coordination de l’opposition démocratique (COD), qui regroupe presque tous les partis de l’opposition, a fait défiler ses troupes de la maison des Jeunes à la fameuse place Ibn Abass où se tiennent désormais les grands meetings et autres manifestations dans la capitale.
C’est l’arène où la majorité et l’opposition exhibent leur force au grand jour et c’est là d’où ces derniers rêvent de chasser Aziz du pouvoir et transformer l’endroit en une ‘’Place Tahrir’’, exactement comme les Egyptiens qui ont réussi à partir de leur ‘’place tahrir’’ de chasserMoubarak du pouvoir.
L’opposition mauritanienne est convaincue que la partie est jouable et qu’elle pourrait bien réussir à déboulonner Aziz du pouvoir. Juste une question de temps, très court temps.
Au cours du meeting de samedi, l’ancien président Ely Ould Mohamed Vall (qui a rejoint laCOD depuis quelque temps et autour duquel on tisse beaucoup d’histoires et sur lequel on fonde beaucoup d’analyses), a dit devant une foule surchauffée et nombreuse que ceux qui sont au pouvoir sont ‘’partants’’ et qu’ils sont tout simplement ‘’quantité très négligeable’’. Des propos repris en chœur par la foule des manifestants et dans les salons de la capitale. Surtout dans les milieux de l’opposition.
Même son de cloche chez le président actuel de la COD, Moulaye Al Arbi, qui s’est violement attaqué à Ould Abdel Aziz qui ‘’détourne’’ les biens de la République, ‘’confisque’’ le pouvoir et ‘’brade’’ les richesses du peuple contre des ‘’commissions’’ versées par tous les opérateurs…
Les autres responsables de la COD ont abondé dans le même sens et ont tous appelé au départ du président Aziz comme unique remède à même de soigner les plaies dont souffre le pays.
Le meeting était gigantesque et avait attiré beaucoup de monde, de toutes les ethnies, toutes les catégories sociales tous les âges. Bref un meeting réussi, assurent ses organisateurs qui expliquent que beaucoup de monde était parti en vacances après la fin de l’année scolaire et que ceux qui y ont assisté sont restés jusqu’à la fin du meeting ‘’ très intéressé’’ par le discours développé par l’opposition. En un mot, l’opposition est contente de sa prestation contre le régime et estime que sa capacité de mobilisation évolue meeting après meeting.
Il reste maintenant à noter que les temps qui courent, les vacances, le Ramadan, l’hivernage (peut-être) ne sont généralement pas favorables à la mobilisation politique, particulièrement les marches, les meetings et… la révolution. Surtout en cas de bon hivernage.
Mais cela est valable aussi pour l’autre camp, la majorité qui a, elle aussi, exposé ses forces, lundi dernier à Nouakchott.
Réponse du berger…
Aziz est un président atypique, qui a sa propre grille de lecture des événements, ses propres méthodes pour aborder les choses et ses manières ‘’nouvelles’’ pour répondre à ses détracteurs. Contrairement à ses prédécesseurs, il ne laisse rien, il est toujours prompt à dégainer à la moindre incartade. Ou c’est du moins l’impression qu’il veut donner de lui au public.
Nous l’avons vu à Nouadhibou sortir de ses gonds publiquement, pendant un meeting, pour répondre à l’opposition. Il a sauté sur le micro, empêchant le maire, comme c’est la coutume, de prononcer un discours de bienvenue. En tenue décontractée, il s’est attaqué contre les ‘’révolutionnaires du troisième âge’’, les gabegistes et autres gens de l’opposition qui ne veulent pas voir ‘’ses réalisations grandioses’’.
Il n’a pas laissé ses lieutenants s’occuper de cette tâche, il est allé, lui-même, au charbon, comme on dit. Toujours fidèle à son approche, il a également ordonné à ses soutiens de répondre aux activistes qui gravaient des slogans hostiles sur les murs de la capitale en écrivant, eux, des slogans qui appellent à son maintien au pouvoir et qui dénigrent ses opposants.
Le meeting de la majorité, lundi dernier à Nouakchott, s’inscrivait dans la même logique : répondre à l’opposition dans les mêmes termes, le même endroit. Au départ, la manifestation était réservée aux femmes de la majorité. Dans la foulée, la manifestation s’est ouverte aux hommes et autres barons de la majorité. Toute la République a été rameutée. Consignes données à l’administration publique pour vaquer les lieux à partir de quatorze heures pour se pointer au lieu-dit de la rencontre politique.
En tout cas, même si à l’opposition on se maintient au surplace ou presque, le président semble avoir pris très au sérieux les allégations révolutionnaires de la COD. Il lui répond à chaque fois.
On assiste alors à un combat, un duel, sans vainqueur ni vaincu. Match nul. Quitte. Les deux ennemis n’arrivent pas à se neutraliser. Et, ils continuent à se plaire dans ce jeu d’agression et de contre agression. En tout cas, tout cela ne sert qu’envenimer une situation déjà fortement critique. Ce qui est sûr que les deux adversaires sauraient s’auto maîtriser l’un l’autre. Chacun saurait gérer son agenda. Mais, ils ne sauraient peut-être pas prévoir l’intervention d’un troisième larron…
Mohamed Mahoumoud Ould Targui
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