La Sirène
Hebdo :Monsieur le Professeur el Hacene ould Mbareck pourriez- vous vous présenter
au journal la sirène hebdo, et présenter votre ONG ?
El Hassen O/ M'Bareck :Je
suis Professeur El Hacene ould Mbareck
,originaire de la région du brakna. Je dirige une Association dénommée
(Association Mauritanienne pour la promotion du droit (AMPD)). Cette association est
membre de plusieurs réseaux internationaux tels que la commission Africaine des
droits de l’homme , le conseil économique et social des nations Unies, La
coalition mondiale contre la peine de mort, la coalition Arabe contre la peine
de mort et d’autres réseaux .
La Sirène
Hebdo : En votre qualité de militant de la jeunesse d’El hor et d’ ancien membre de SOS Esclaves, pourriez
–vous nous parlez de l’identité des harratines , et quel est son actuel leader
spirituel ?
Hassen O/
M’bareck: Pour vous rectifier je dirai que je suis un ancien militant de la
jeunesse d’El Hor , et ancien membre de SOS Esclaves. J’ai cessé de militer
dans le deux courants pour plusieurs raisons. En effet la mouvance El hor avait
cessé d’exister en tant que mouvement structuré, alors que j’avais quitté SOS
Esclaves ou j’étais le secrétaire général
adjoint parce qu’il m’était impossible de cohabiter avec l’actuel président de
SOS Esclaves.
Quand à la
seconde partie de votre question, je dirai que l’identité des harratines pose
toujours un problème, car elle est discutée d’un point de vue stratégique,
c'est-à-dire pour donner un poids à telle ou telle composante. Donc de ce côté
ce débat n’a pas de sens. En réalité, les harratines sont de cultures Arabe,
mais aussi d’apparence nègre, ce qui les rend assimilables aux nègres selon la définition
de Senghor et d’aimée Césaire. Cette communauté a donc plusieurs points communs
aussi bien qu’avec les nègres qu’avec les arabes.
A l’heure ou
nous sommes, je ne vois pas un leader consensuel pour les harratines, mais il
y’a plutôt plusieurs leaders pour cette communauté.
La Sirène
Hebdo : Quelle est votre position vis-à-vis de la scène politique nationale,
êtes-vous de la majorité ou de l’opposition ?
Hassen O/ M’Bareck :
La scène politique de nos jours est riche en événements et rebondissements.
Malheureusement pour nous, on ne voit pas la fin du tunnel. L’actuel pouvoir
issu d’un coup d’état militaire et qui s’est fait légitimer à la suite
d’élection dont les résultats sont loin d’être convainquant. L’opposition de
son coté veut à tout prix prendre le pouvoir quitte à faire renverser le régime
par un coup d’état. C’est donc pour dire que la situation est très compliquée
et on se dirige vers l’inconnu.
S’agissant de ma position
politique personnelle, je peux dire que je ne me reconnais ni à travers de
l’opposition et ni de la majorité.
En 2011, j’étais le
premier cadre à défendre les couleurs du parti El Wiam lors des élections
sénatoriales reportées dans la circonscription de Bababé. Mais mon engagement
dans ce parti répondait plutôt à une nécessité stratégique qu’à une conviction
politique.
La Sirene
Hebdo : Selon vous, l’esclavage existe-t-il toujours , ou seuls les
séquelles de ce phénomène existent ?
El Hassen O/
M’Bareck : Le débat sur l’existence ou non de l’esclavage est déjà clos. Ce phénomène
existe toujours en Mauritanie, même si ses séquelles sont toujours apparentes
et font souffrir la masse des harratines. Ces derniers même s’ils sont libres
continuent toujours de vivre comme une communauté de deuxième degrés .Les
différents gouvernements qui sont issus en majorité de la classe dominante des
maures n’ont rien fait pour combattre ce fléau.
La Sirène
Hebdo: Quel commentaire faites vous sur la présence des haratines dans les
hautes fonctions de l’état ?
Hassen O/
M’Bareck: La place qu’occupent Les haratines dans les hautes sphères de l’état
ne correspondent pas à leur poids démographique. Cette communauté qui représente
un peu plus de 40% de la population n’occupe qu’un peu moins de 10% des hautes
fonctions de l’état. En effet il suffit d’un simple regard sur le gouvernement
ou ils ne sont que 4 sur une trentaine de ministres. A l’armée, la police, la gendarmerie,
la douane et l’administration territoriale, les harratines sont marginalisés,
et ceci a toujours été une politique de l’état .Nous pensons qu’une
ségrégation positive au profit des harratines afin qu’ils puissent rattraper le
retard vis-à-vis des autres composantes du pays.
La Sirène
Hebdo :En ma qualité de correspondant de la sirène hebdo, je suis au
courant de votre grand réseau de relations internationales, pourquoi ne
profitez-vous pas de cette situation et occuper les devant de la scène comme
beaucoup d’autres prétendants à la défense des droits de l’homme et la lutte
contre l’esclavage ?
El Hassen O/
M’Bareck :Il est vrai que j’ai un vaste réseau de relations
internationales aussi bien en Afrique, en Asie qu’en Europe. J’ai participé à
plusieurs réunions , séminaires et formations à l’étranger .La nature de mes
actions pacifiques et apolitiques m’a toujours empêcher d’occuper les devant de
la scène dans un pays ou tout est politique .Cependant , je soutiens toutes les
actions visant à promouvoir les droits humains en Mauritanie , et en
particulier ceux des Harratines.
D’autres
parts , je suis le représentant accrédité de la Coalition mondiale contre la
peine de mort , et je participe à tous ses congrès et réunions de part le monde.
Actuellement, je suis en train d’entreprendre avec d’autres amis de la société
civile des actions visant à renforcer la participation de la société civile au
développement et le maintien de la paix.
La Sirène Hebdo :Avez-vous
un dernier mot , ou message pour l’opinion
publique nationale et internationale?
El Hassen O/ M'Bareck: Pour clore
cette interview, je lance un appel aux autorités Mauritaniennes actuelles pour renforcer la participation des
harratines dans la gestion des affaires de l’état même si les harratines
finiront par conquérir leurs droits grâce à leur persévérance et leur
engagement sans faille pour leur cause.
Pour
l’opinion internationale, j’adresse un appel pour que cette dernière appuie le juste combat des
peuple opprimés à travers le renforcement de la démocratie et la transparence
en matière de gestion.
Propos recueillis
par Habib ould dah Ould boudioura Diakité
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