lundi 9 janvier 2012

Brouillard politique sur toute la ligne.



Après le climat glacial qui recouvrait le temps politique, c’est un brouillard qui assombrit le ciel rendant ainsi floue la situation et du coup hypothéquant les prévisions de la météo politique.Il y a des perturbations sur toute la ligne.

Les résultats du dialogue concoctés par les deux pôles de la majorité et de l’opposition « Out » de la COD et la campagne qui s’en est suivie, n’ont pas suffit pour ramener la sérénité au sein de la classe politique contrairement aux objectifs qui étaient assignés à ces assises.

Si le camp « dialoguiste » estime que des accords politiques à la hauteur des défis ont été trouvés, cela est pourtant loin de faire l’unanimité au sein de l’opinion publique mauritanienne dans sa grande majorité perplexe et même inquiète de l’évolution politique qui se dessine ces derniers temps. D’ailleurs ce dialogue, au lieu de décrisper les rapports entre les acteurs politiques a jeté un froid dans les rapports entre les camps adverses.

La crise de confiance s’est davantage installée et les hostilités repris de manière plus ouverte. Les choses semblent s’emballer avec les amendements à la constitution inspirées par les résultats du dialogue et l’organisation d’élections municipales et législatives non encore fixées. Dans ces conditions où le minima de courant ne passe entre le Président Aziz et les ténors de l’opposition radicale, les chances d’une normalité politique s’amenuisent.

A défaut d’accepter de prendre part au dialogue, l’opposition de la COD et le Président de la République en tant que personnalité politique censée se situer au-dessus des querelles stériles doit avoir le courage de faire quelques concessions tant que cela contribue à assainir le climat entre lui et ses adverses mêmes les plus irréductibles. En réalité il n y a pas de contradictions non surmontables , il n y a que des préjugés malsains qui causent des blocages entre le président jaloux de son autorité et des leaders politiques frustrés par le refus d’être pris au sérieux dans ce qu’ils disent et ce qu’ils croient pouvoir changer la donne politique.

Le plus difficile pour le pouvoir actuel a été obtenu. Il a bénéficié de la reconnaissance qui lui avait été contestée par l’opposition malgré les clauses des accords de Dakar déclarées caduques par l’homme fort du pays, lesquels accords ont joué en faveur de sa victoire.

Le plus urgent n’est pas de reprendre de nouvelles assises entre les protagonistes car, le brouillard politique actuel n’est pas seulement dans le refus de l’opposition de la COD de s’inscrire dans la logique des résultats du dialogue qu’elle ne désapprouverait pas totalement, mais dans l’isolement permanent qu’on semble lui imposer du fait du refus de ses adversaires de prendre en compte ses propositions ne serait- ce que partiellement.

Certains analystes soutiennent que même avec toute l’opposition, les conclusions du dialogue ne seraient pas loin de ce qui fut adopté avec évidemment plus d’approfondissements et moins de nuances et de tripatouillages.

Mais c’est la démarche frisant l’embrigadement politique qui a piqué au vif l’amour propre politique de la COD. Dans tous les cas, cette situation alambiquée est une responsabilité partagée par tous les camps politiques qui doivent, plus que jamais mettre en avant l’intérêt du peuple au détriment de la politique politicienne. L’exemple doit plus venir d’en haut sachant que ce n’est pas une majorité aux ordres qui va user de son poids pour améliorer le destin politique du pays.

Cheikh Tidiane Dia



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire