mardi 4 octobre 2011

Seize points de revendications à Maghama : Les jeunes face à la faillite des élus.



Ces dernières 72 heures, Maghama a connu un incessant ballet de va-et-vient pour tenter de calmer les jeunes manifestants de la ville outrés par la mort de l’un des leurs abattu par les forces de sécurité.

Malgré les gesticulations du pouvoir et le discours belliqueux du ministre de l’intérieur et de la décentralisation, M. Mohamed Ould Boïllil, la situation ait suffisamment grave, pour que le président de la République mobilise certains de ses ministres originaires de la wilaya du Gorgolpour éteindre le feu.

Ces officiels avaient été précédés sur le terrain par des hauts cadres originaires du département qui ont eu à se réunir avec Ould Boillil dès mardi 24 septembre à la suite des incidents qui ont conduit à la mort de Lamine Mangane.
Cette mission se serait faite sous certaines conditions que le ministre de l’intérieur se serait engagé à satisfaire. Sur le terrain, les négociations ont été laborieuses mais ferme du côté des jeunes maghamois. Leurs doléances tournent autour de 16 points à savoir : un enrôlement égalitaire et juste pour tous les citoyens du pays sans aucune discrimination ; l’arrêt du questionnement raciste, des demandes de certificat de mariage.

En outre les jeunes veulent que le certificat de mariage et le certificat de décès soient établis gratuitement. En même temps qu’ils réclament l’affectation d’un Cadi pour la ville afin qu'il soit disponible en permanence aux besoins de la population.

Autres points de revendications, les jeunes demandant pourquoi et quelles sont les raisons pour lesquelles le fils de Hamet Ladmy (le Directeur de l'école I), Mohamed M'BoirickBoulanger et Rabah chauffeur de la voiture de la Sonader ont provoqué et menacé les jeunes en tenant des propos racistes et négationnistes à leur égard et pourquoi ils les ont menacés de mort. Aussi demandent-ils que la justice poursuive le Commandant de brigade de la Gendarmerie et pourquoi a t-il autorisé aux gendarmes de tirer sur les jeunes.

Au-delà ils veulent la poursuite judiciaire de l'assassin du jeune manifestant et ceux qui ont ouvert le feu sur les jeunes. En somme, ils veulent que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que les coupables soient punis. Dans la foulée de ces revendications, ils veulent savoir qui a autorisé aux commerçants de porter des armes avec lesquelles ils les ont menacés et d’où viennent ces armes ?

Les jeunes n’ont pas manqué de faire une mise en garde contre les policiers qui menaceraient et tortureraient les jeunes après les incidents. Ils demandent également la suppression de la taxe de 250UM pour traverser le fleuve aux citoyens munis de leur carte nationale d’identité.

Pareil pour ce qui concerne la taxe d’autorisation (3500 UM) pour les baptêmes et mariages. Par ailleurs, les jeunes revendiquent un personnel de santé suffisant, disponible et permanent et l'assistance normale et juste des femmes en état de grossesse et qu'elles aient des soins nécessaires.

Une ambulance est également revendiquée pour les besoins de transports ou d’évacuation des malades de la ville de Maghama ; des infrastructures scolaires suffisantes avec un personnel et ameublement suffisant (chaises et tables bancs) ; l'adduction (extension) des réseaux d'eau et d' électricité ; la réalisation de la route Maghama-Kaédi ; le règlement immédiat de tous les litiges fonciers dans le département de Maghama tel que le cas de la famille Anne ( réfugiés spoliés de leurs terrains ).

Seuls les ayants droits peuvent permettre l'exploitation de leurs terres de walo. Ils demandent que le commandant de la brigade de la gendarmerie, celui de la garde ainsi que deux policiers (Ould Aimore agent de police et Alioune Fall chef de corps urbain de la police) quittent au plus vite le département de Maghama.

Les jeunes de Maghama ont fait savoir aux autorités qu’ils n'accepteront plus que la population de la ville continue de payer le prix du mètre cube d'eau à 175 ouguiyas alors qu’àNouakchott il est seulement de 90UM. C’est presque le double double et ils estiment qu’il est trop élevé. Raison pour laquelle Ils exigent que le prix du mètre cube revienne à 75 ouguiyas. Ils se sont plaints du fait que les Maghamois paient toujours pour les soins du paludisme et du choléra qui sont gratuits partout dans le pays. En conséquence, ils veulent désormais que ces soins soient gratuits ainsi que le test du VIH. Les soins dentaires doivent être fixés à 500UM. Ils exigent également l’indemnisation de leurs blessés.

Moussa Diop 





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