jeudi 13 octobre 2011

A propos du dialogue : Vérités et contre-vérités sur un consensus recherché.



Consensus, pas consensus…Les informations qui sourdent des lourds portails du Palais des Congrès de Nouakchottsont pleines de contradictions. Alors qu’un consensus sur certains points forts du dialogue politique qui réunit les partis de la majorité présidentielle et quatre partis de l’opposition, était annoncé, voilà que d’autres faits troublants indiquent que les dialoguistes n’en sont encore qu’au seuil des intentions.

Le résultat définitif de ce conclave qui accapare la classe politique ne sera certainement connu qu’à la fin de ces assises qui durent depuis plus de trois semaines.

Selon des informations recueillies auprès d’hommes politiques proches de la majorité, le président Mohamed Ould Abdel Aziz aurait donné lundi dernier à ses représentants au dialogue qui bat son plein depuis plus de trois semaines au Palais des Congrès de Nouakchott avec l’opposition, certaines instructions, tels son accord pour la réduction des pouvoirs du président de la République au profit d’un Premier ministre qui devra être issu de la majorité parlementaire ainsi que la mise sur pied d’une commission nationale indépendante (CENI) chargée de superviser les élections.
Il devait s’en suivre un amendement constitutionnel pour renforcer les prérogatives du Premier ministre, lequel devrait dorénavant tirer son statut de la majorité parlementaire qui l’élit et non plus du président de la République. En plus, il était convenu de mettre sur pied une CENIjouissant de l’autonomie financière et administrative par rapport au ministère de l’Intérieur dont le rôle devrait se limiter à superviser les élections.

Tout cela ne serait en réalité qu’un vœu encore pieux, a déclaré un membre de l’opposition participationniste. Ce dernier a en effet soutenue que lors de sa rencontre avec le président de l’Assemblée Nationale, Messaoud Ould Boulkheïr, chef de file de l’opposition participationniste, Mohamed Ould Abdel Aziz a tout simplement fait preuve de compréhension par rapport à certains éléments de divergence qui ont été soumis à son appréciation. Il s’était engagé à les transmettre aux membres de sa majorité.

Pour leur part, les quatre partis de l’opposition qui ont accepté de prendre part au dialogue politique entamé avec le camp de Ould Abdel Aziz, à savoir APPEl WiamSawab etHamam, devait se réunir hier pour discuter des résultats de la rencontre entre le présidentMessaoud Ould Boulkheïr et Ould Abdel Aziz afin de prendre les décisions qui s’imposent.

Cette situation de blocage sous-tendu par la circulation impertinente de vérités et de contre-vérité, fait peser sur le processus en cours une incertitude troublante à une journée de la fin déclarée du dialogue politique entre la Majorité et l’Opposition. L’échec pressenti de ce round de négociation, en l’absence de toute concession sur les prérogatives du président de la République, sur le rôle de l’armée dans la vie politique, sur la constitution d’une CENIindépendante, entre autres, sera sans doute lourd dans le passif d’un pouvoir qui accumule les erreurs depuis plusieurs années.

Cheikh Aïdara. 




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