jeudi 13 octobre 2011

Le royaume du klaxon !



En Mauritanie et précisément àNouakchott, le klaxon est roi ! S’arrêter devant une boutique ou une épicerie pour s’acheter quelque chose on klaxonne, devant une boulangerie pour le pain quotidien et l’incontournable naanaa on klaxonne ; on klaxonne pour saluer un parent, un ami ou une connaissance, qu’il (elle) soit à pied ou au volant d’un véhicule, vouloir que le domestique nous ouvre la porte du garage pour faire entrer la voiture on klaxonne, même s’il fait très tard la nuit: déranger les voisins est notre dernier souci !

Mais, se retrouver sur le chemin de l’un de ces convois de mariages ambulants dont seuls nous autres mauritaniens avons le secret, c’est se briser tout bonnement le tympan ! Mais, oui il y a encore un mais, le moyen le plus rapide pour être sourd comme un pot, c’est de se mettre debout sur le trottoir, face au goudron !L’infernal tintamarre que produiront les taxis, dans une course folle pour être le premier à vous prendre à bord de son véhicule est tout simplement apocalyptique !

Je me souviens d’une scène qui prouve que dans l’intérêt suprême des Mauritaniens, tous les Mauritaniens sans exception, un retour à la tente et à la case est leur seul moyen de vivre dignement : la sédentarisation est un combat qu’ils ont perdu d’avance !
Un soir où je sortais de l’une de ces épiceries dont grouille la ville de Nouakchott et après avoir fait mes emplettes, une dame, respectable à première vue, arrêta sa voiture à quelques centimètres de la porte de l’épicerie donnant l’impression de regretter de ne pouvoir continuer puisque son véhicule est plus large que cette maudite entrée !

Elle appuya sur le klaxon pour appeler l’un des vendeurs pour lui servir ce qu’elle désire acheter, une règle (de paresse) bien établie chez nous , m’envoyant une bonne dose de décibels en plein dans les oreilles !Instinctivement, je me retournais vers cette dame qui, à mes yeux, n’est plus du tout respectable et lui dis le plus poliment du monde : madame, le code de la route et le bon sens interdisent de klaxonner la nuit.

Perdant sa patience- l’épicier ne s’étant pas encore manifesté-, elle se tourna vers moi et cria d’un ton bestial : hhheeennnhhhh en appuyant de ses deux mains sur le klaxon !!Je vous laisse imaginer le bruit d’enfer que cela a produit ! Prenant aussitôt mes jambes à mon cou, je filais sans risquer le moindre regard derrière moi !

Les scènes de ce genre sont courantes à Nouakchott et l’indiscipline y règne en maître! Klaxonner devient une habitude et pour certains, une fierté, puisque, pense-t-on, on est au volant d’un véhicule ! Surtout ne croyez pas que ce genre de réaction est tout naturellement propre à ces jeunes qui ne sont pas du tout conscients de ce qu’ils font ! Non, non ! Le plus surprenant dans tout cela c’est que la majorité de ceux qui agissent de la sorte sont le plus souvent des personnes aux cheveux blancs et j’ai remarqué que plus la barbe est longue et plus son porteur est nerveux, cascadeur et bruyant !!!

Les scènes de ce genre sont courantes à Nouakchott et l’indiscipline y règne en maître! Klaxonner devient une habitude et pour certains, une fierté, puisque, pense-t-on, on est au volant d’un véhicule ! Surtout ne croyez pas que ce genre de réaction est tout naturellement propre à ces jeunes qui ne sont pas du tout conscients de ce qu’ils font ! Non, non ! Le plus surprenant dans tout cela c’est que la majorité de ceux qui agissent de la sorte sont le plus souvent des personnes aux cheveux blancs et j’ai remarqué que plus la barbe est longue et plus son porteur est nerveux, cascadeur et bruyant !!!

Partout dans le monde, les normes internationales sont respectées et ce sont elles qui gèrent ce monde ; chez nous, on n’en connait pas, parce que nous avons nos propres normes : les normes nationales, que les autres ont intérêt à adopter, parce qu’elles sont les meilleures !! Quelle singularité ! En conclusion, plions bagages et retournons à notre brousse, au moins là-bas personne ne nous fera de remarque et nos défauts (innombrables) seront cachés aux yeux des autres !

Mohamed Ahmed Lehreitani 

lehreitanim@gmail.com


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