dimanche 9 octobre 2011

Aziz, êtes vous mieux informé ?



La marche de TPMN organisée hier samedi dans la capitale, a le mérite de révéler au moins une chose essentielle : les jeunes qui ont arpenté les rue ne sont pas des délinquants, ni des gens manipulés par des politiques, ni par des extrémistes comme certains se plaisent à désigner ceux qui se battent pour l’égalité et la justice.

Ce sont des citoyens comme tout citoyen attaché à ses droits ayant mesuré la gravité de cette opération d’enrôlement pour leur présent et leur avenir qui se sont mobilisés pacifiquement pour demander justice. Lorsque l’Etat a opposé une fin de non recevoir à leurs marches pacifiques, des affrontements ont éclaté à cause de la brutalité des forces de sécurité.

Les débordements qui ont eu lieu à Kaedi et Maghama sont bel et bien l’œuvre des forces de sécurité aveugles qui ont usé de la violence pour mater les manifestants. Avec des consignes dignes d’un autre âge, la police a tiré sur des jeunes sans défense. A Nouakchott, les scènes de violences des jours passés ont été aussi favorisées par les mêmes ordres de disperser par la force, le mouvement des contestataires.
L’Etat, au lieu d’adopter une attitude responsable et sereine s’est contenté de brandir la menace « du tout sécuritaire » pour réprimer dans le sang la moindre marche pacifique. En changeant de tactique, les résultats ont donné des effets contraires. Pas un coup de projectile, ni de tentative de pillage n’ont été signalés.

C’est la preuve que le mouvement TPMN est bien au –dessus de toute provocation. Si dès le départ de faux préjugés n’avaient pas été entretenus par les barbouzes dus système répressif dans le but de semer la confusion et dresser les communautés entre elles (heureusement que cela n’a pas eu lieu), des dérapages n’auraient pas été notées dans tout le pays.

Monsieur le président peut maintenant tirer les conclusions lui-même et renvoyer loin ses mauvais conseillers ainsi que ses services de désinformation. Aussi, le président doit savoir que les temps ont changé pour qu’il s’entoure non pas de petits mouchards morveux, mais par des individus respectables et décomplexés.

Il est fort à parier que Aziz ait trop tôt cédé aux faux pas de son ministre de l’intérieur lui –même dépassé et noyé dans le flot des BR produits par des commandants de brigades et des commissaires de police zélés et nostalgiques de la période sinistre. Le président a été induit en erreur et dupé par les marchands de la propagande fumeuse.

A moins que Mohamed Ould Abdel Aziz veuille cracher dans sa soupe- et pour quel intérêt-, il ne doit pas écouter ces prêcheurs de la division qui le poussent à broyer du noir s’il veut ramener l’ordre. Si tel est le cas, tant que l’injustice est érigée en règle et utilisée comme mécanisme d’exclusion, on broiera du noir dans ce pays.

Non , Aziz, vous n’allez pas dire que personne ne vous a prévenu dès votre arrivée au pouvoir. Vous n’allez pas dire que des plumes averties et objectives n’ont pas alerté son excellence sur le danger qui couvait depuis longtemps. L’enrôlement n’est pas la seule menace qui plane sur l’unité nationale. Les nominations à caractère népotistes et racial opérés en conseil des ministres vous échappent –elles Monsieur ?

La « dénégrification » de l’armée dans son ensemble, l’occupation du sud par une administration totalement blanche est-ce une vue de l’esprit ? Les expropriations des terres de la vallée par des chasseurs de trésor n’est –il pas encore un autre danger qui pèse sur le pays. Monsieur le président, on ne peut pas continuer à opprimer un peuple et lui demander de la fermer. Vous avez le temps de réfléchir et bien agir pour éviter l’irréparable, car personne ne veut voir ce pays voler en fumée…

Cheikh Tidiane Dia




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