Ancien militaire reconverti en politique après le coup d’Etat de Mohamed Ould Abdel Aziz, actuel président de la République, contre Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, le Colonel Ely Ould Mohamed Vall est né à Nouakchott en 1953.
L’ancien Chef de l’Etat, de la transition militaire 2005-2007, est décédé d’une mort subite, alors qu'il se trouvait dans le nord du pays. Son corps a été rapatrié à Nouakchott par avion militaire spécial.
Biographie
Ely Ould Mohamed Vall (en arabe إعلي ولد محمد فال, I'li Ould Mohamed Fâl), né à Nouakchott en 1953, est un militaire mauritanien, chef de l'État du 3 août 2005 au 19 avril 2007.
Formé à l'Académie royale militaire de Meknès, au Maroc, et titulaire d'une licence de droit, Ely Ould Mohamed Vall commence sa carrière militaire en commandant, en pleine guerre du Sahara occidental, les postes militaires de la région Nord.
Il commanda ensuite la septième puis la sixième région militaire, avant d'être nommé directeur général de la Sûreté nationale (police nationale), poste qu'il occupa pendant dix-huit ans (de 1987 à 2005).
Le 3 août 2005, Ely Ould Mohamed Vall, à la tête de l'armée, renverse le régime du président Maaouiya Ould Taya avec l'aide du général Mohamed Ould Abdel Aziz et crée le Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD). L'Union africaine, l'Organisation des Nations unies, l'Union européenne, l'Afrique du Sud et les États-Unis ont dénoncé formellement le coup d'État, avant de revenir sur leur position et de reprendre leurs relations avec les nouvelles autorités, grâce notamment au contexte politique local et au très large soutien de la population mauritanienne au changement de régime.
Chef de l'État de 2005 à 2007, il a assuré la transition démocratique et organisé un référendum sur l'amendement de la Constitution et des élections auxquelles lui-même a refusé de prendre part. Une Commission électorale nationale indépendante (CENI) a été créée pour superviser ce processus électoral qui se terminera en mars 2007 par l'élection du président de la République. En instaurant les fondements d’une véritable démocratie, et en assainissant les structures de l’État, il a permis à son pays de retrouver la confiance des institutions internationales.
Le 25 mars 2007, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi est élu président de la République. Il prend ses fonctions au mois d'avril suivant.
Ely Ould Mohamed Vall se consacre aujourd’hui à des missions de médiation dans un certain nombre de pays africains en proie à des conflits latents.
Il est membre du comité d'honneur de la Fondation Chirac, lancée en 2008 par l'ancien chef de l'État Français Jacques Chirac pour agir en faveur de la paix dans le monde.
Bibliographie
(en) Anthony G. Pazzanita, « Ely Ould Mohamed Vall », in Historical dictionary of Mauritania, Scarecrow Press, Lanham (Maryland) ; Toronto, Plymouth (Royaume-Uni), 2008 (3e éd.), p. 187-190 (ISBN 9780810855960)
Gaston Kelman, Les hirondelles du printemps africain : ma rencontre avec Ely Ould Mohamed Vall, le père de la démocratie mauritanienne, Lattès, Paris, 2008, 210 p. (ISBN 978-2-7096-2979-9)
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Par la Rédaction de cridem.org
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Source :
Rédaction Cridem
La disparition d’Ely Ould Mohamed Vall, figure clé de la transition démocratique en Mauritanie, marque un tournant dans l’histoire du pays. Son rôle décisif dans le renversement du régime autoritaire de Maaouiya Ould Taya puis son engagement à instaurer une démocratie apaisée restent des héritages précieux pour les générations futures. En organisant des élections libres et en refusant de se maintenir au pouvoir, il a incarné un modèle de désintéressement rare en Afrique politique. Le deuil national décrété en 2017 souligne l’impact profond de son parcours militaire et diplomatique, reconnu même par ses anciens adversaires. Aujourd’hui, sa médiation dans les conflits africains et son appui à la Fondation Chirac renforcent son image d’homme de paix. Comme une plaque de deuil pour monuments funéraires , sa mémoire s’inscrit durablement dans le paysage mauritanien, symbole de réconciliation et de modernité. Ce blog rappelle avec justesse comment un militaire est devenu l’architecte d’une transition pacifique, offrant une leçon de courage et de vision.
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