Consolidation signifie qu’avant la France, l’esclavage en Mauritanie
était bancal, frêle alors qu’il était plus solide que jamais vieux de
plusieurs siècles ! Les esclaves en Mauritanie peuvent être heureux de
l’arrivée du colon et certains n’y s’y sont pas trompés en disant
préférer les maîtres de leurs maîtres…
La politique coloniale française en Mauritanie ne fut pas celle de la
Belgique au Congo, il faut arrêter de dire n’importe quoi. La
Mauritanie n’a jamais vraiment intéressé la France car ce territoire
n’était qu’un vaste désert peuplé d’admirables misérables coupés du
monde, se pillant les uns les autres à l’occasion. Le sol semblait aussi
pauvre que ses habitants. Ce n’est que pour protéger le commerce qu’il a
bien fallu aux français pacifier ces tribus et faire régner la paix et
la même justice pour tous.
Le pauvre Coppolani est le dernier qui méritait d’être tué car il
pensait que la France pouvait réussir sa pacification pacifiquement
soit, pour simplifier, selon une célèbre formule : pas besoin d’armes,
juste de l’argent… Aussi la France a tout fait pour essayer de ne pas
trop bouleverser l’ordre établi surtout que si tous les esclaves étaient
libérés personne n’aurait su quoi en faire ni comment les occuper ni
comment les nourrir. C’est triste à dire mais c’est vrai.
Cela dit la présence française a permis bien des révolutions
culturelles. Ne serait-ce que le nouveau respect dû à quiconque
travaillait avec cette administration, du goumier à l’interprète et tout
ce beau monde ne sortait pas toujours des plus grandes tentes.
Quant à l’exemple des écoles des fils de chefs dont parle le colonel pour
montrer que la France « a une très grande part de responsabilité dans
la consolidation de l’esclavage en Mauritanie, à cause de sa grande
tolérance, de son indulgence et de sa bienveillance à l’égard du lobby
féodal mauritanien, son partenaire, son complice, qu’elle n’a pas soumis
au décret du 12-12-1905 dont la colonie de Mauritanie fut la seule
exemptée tacitement. »
Il oublie de dire que ces écoles sont les filles aînées de l’école
des otages de Faidherbe. Tout était dit… Mais le colonel ne dit pas qu’à
côté de ces écoles des fils de chefs, et (au Sénégal) des interprètes,
il y avait les écoles du village où tout le monde pouvait aller et le
captif et le hartani. N’est-ce pas mieux que rien ? Combien de h’ratines
ont pu faire des études, devenir enseignants et plus après être passés
d’abord par ces écoles du village comme on en trouvait un peu partout
notamment à Boutilimit avant le cours élémentaire qui allait en finir
avec cette discrimination.
Quant aux fils de chefs, leurs pères ne voulaient pas les envoyer à
l’école du blanc de peur de finir acculturés et souvent au début ils y
envoyaient des hratines et autres mulâtres ou même des captifs avant de
se rendre compte du danger d’éduquer les castés et garder dans
l’ignorance les fils de chefs. Les hratines et toute la Mauritanie
moderne peuvent se féliciter qu’il y ait eu cette école des fils de
chefs ne serait-ce que pour sauver les fils de chefs de cet enseignement
bloqué à tous les niveaux au 16ème siècle selon de nombreux chercheurs
notamment le professeur Abdel Wedoud Ould Cheikh. Cela a permis à toute
une génération d’avoir les moyens d’avoir accès au savoir et au monde
moderne pour ce qu’il était à l’époque jusqu’à nos jours.
http://chezvlane.blogspot.com/2015/06/pr-abdel-wedoud-ould-cheikh-envoie-aux.html
http://chezvlane.blogspot.com/2015/06/pr-abdel-wedoud-ould-cheikh-envoie-aux.html
On ne dit pas que le projet de la France était de civiliser ce beau
monde, la vocation première de cette éducation était de former des
auxiliaires et des amis de la France qui construisaient avec elle la
Mauritanie à partir de rien sinon des tribus souvent ennemies les unes
des autres coupées du monde refusant toute autorité centralisée sinon
celle du plus fort à l’occasion.
Quant à cette France que certains malveillants rétroviseurs accusent
de tous les maux, c’était la France coloniale, la France d’il y a un
siècle. En métropole, les français ne se lavaient pas tous les jours,
les femmes n’avaient pas droit de vote et l'élection présidentielle au
suffrage universel direct n’existait pas etc. Un peu d’indulgence aussi
surtout que la colonisation française en Mauritanie fut constructive
malgré les pertes à savoir tous les résistants morts pour défendre leurs
intérêts et rester maîtres chacun dans son coin notamment maîtres du
désordre établi esclavage compris.
Pour cette France, à cette époque, La Mauritanie ne comptait pour
rien et n’eût été la passion pour le pays de certains aventuriers comme
Frèrejean et autres Gouraud peut-être que la Mauritanie n’eût jamais été
pacifiée. Il faudra un jour regarder cette histoire avec un autre
regard que celui de la haine et de la falsification de l’histoire car la
naissance de la Mauritanie est une audacieuse aventure improbable qui
aurait pu mieux continuer sans en arriver là où nous en sommes, la haine
distillée partout entre les races, les ethnies, les tribus, jusqu’à la
haine du français alors que cela n’existait pas comme ça avant les
intellectuels terroristes qui sont responsables de cette situation.
Quant aux h'ratines dans tout ça, eux en premier doivent dire merci à
la France et à tous ceux qui ont participé avec elle aux fondations de
la Mauritanie pacifiée. Combien ont pu faire des études brillantes grâce
aux bienfaits de la pacification ? Même les fils de chefs qui ont été
les premiers à partir en France étudier ne doivent-ils pas dire merci
d’avoir échappé aux carcans de l’enseignement local ?
Mais surtout les h'ratines doivent dire merci à tous les
administrateurs français qui ont écrit sur cette période avec honnêteté
pour dire qui étaient nos ancêtres et nos maîtres car en lisant cela le
hartani peut regarder avec un sourire bienveillant les fables qu’il
reçoit de la part de la littérature indigène où le maître est le grand
le beau le fort l’éduqué et les autres les petits les sales, les
ignorants etc.
Cette littérature coloniale est un précieux trésor sans lequel le
hartani serait condamné à avaler pour l’éternité une histoire qui lui
réserve le petit rôle, le rôle vulgaire. La vérité fut tout autre et les
photos de nos plus modernes ancêtres et maîtres sont là pour témoigner
de la nature de leur existence car aujourd’hui ces grands chefs d’hier
et leur suite ont l’air de nos pauvres h'ratines d’aujourd’hui les plus
misérables.
Bien sûr l’habit ne fait pas le moine et derrière ces têtes d’un
autre temps se tiennent des esprits attachants, fiers et valeureux. J’ai
une plus grande admiration pour ces figures qui ont traversé les âges,
en restant quasiment aux temps premiers, que pour ce que nous sommes
devenus dans la Mauritanie d’aujourd’hui.
Jadis ils étaient authentiques. Pauvres, misérables tous du maître à
l’esclave mais au milieu de ça, il y avait, entre deux coups de feu
lointains, de la poésie, de la noblesse d’âme et surtout l’excuse de
l’époque. Ils étaient comme leur milieu à deux visages : chauds durs le
jour avec toutes les difficultés que cela représentait de vivre en
milieu si hostile et frais le soir sous le ciel étoilé où tout était
propice à l’élévation de l’âme.
C’était des grands peuples métis qui portaient dans leurs cultures
les riches brassages de tout le voisinage et l’héritage des grands
empires noir, blanc, arabe et berbère. Ils méritent respect et
admiration aussi faut-il les regarder avec un œil plein d’humanité et
d’humilité.
Aujourd’hui certains veulent falsifier l’histoire et ils y
réussissent petit à petit, trompant les descendants de ces chefs-là et
les descendants d’esclaves. Il faut combattre ces intellectuels ennemis
de la Mauritanie plurielle et doublement authentique, celle qui s’est
battue avec le colon vers le progrès en étant admiratif et compréhensif
pour l'autre Mauritanie authentique aussi qui s'est battue contre le
colon même si ce n'était pas pour tous les mauritaniens mais juste pour
rester maîtres de leur territoire respectif même si c’était faire
perdurer des temps anciens pleins d’injustices, d’archaïsmes et
d’esclavage condamnant tout le monde à rester en arrière du progrès pour
finir des villageois de l’arrière-pays marocain, algérien et autres…
Il s’agit de deux faces admirables d’une même culture métisse dont
les histoires ont donné naissance à la Mauritanie. Il faut respecter
les deux et ne pas revisiter l’histoire en insultant l’une ou l’autre
pour tromper les générations futures...
D’ailleurs en parlant d’histoire et d’esclavage, s’il y a un
islamique procès à faire ce n’est pas à la France mais à ceux qui se
sont servis de la religion pour faire perdurer l’esclavage jusqu’en 2015
date à laquelle leurs héritiers ont sorti une fatwa déclarant que cette
interprétation était désormais abolie.
Qui osera faire ce procès ? Cela signifierait rejoindre Ould Mkheitir…
Dieu suffit comme témoin...
Dieu suffit comme témoin...
De là qu’il est plus facile d’accuser la France d’hier au nom de l’impuissance des guerriers d’aujourd’hui…
Publié il y a 3 days ago par vlane.a.o.s.a



Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire