Cissé Housseynou
- Mon très cher président, je vous reviens très respectueusement, comme
de coutume, pour porter la voix silencieuse des millions de
Mauritaniens qui ne peuvent pas accéder à vous ou se faire entendre. Je
ne me veux pas la voix des hommes politiques de la majorité ou de la
position.Excusez-moi de l'opposition. Je me ferai le devoir d'être la missive des Mauritaniens qui vous parleront du fond coin de la Badiya, du Fouta ou du walo et qui ne vous parleront pas de vos réalisations et réussites, mais de ce qui reste à faire. Ces braves citoyens qui se battent loin des ondes politiques, médiatique et mercantiliste pour leur propre survie et le devenir de notre nation.
Nos soldats de l'ombre font face, avec courage, à l'inondation, à la cherté de la vie, aux changements climatique, à l'éducation des enfants, au maintien de l'idéal d'un état de droit, à la coexistence, aux démons du favoritisme, du racisme, de la ségrégation, de l'extrémisme, du clanisme, de la gabegie, du pillage de nos ressources, de l'exploitation sauvage de l'homme par l'homme et aux phénomènes méprisant du maintien chaotique de nos tares pour des intérêts individuels au détriment de la nation.
Pour vous avoir approché et connaissant votre sens de la responsabilité et votre amour pour cette nation, je suis à l'aise de vous porter sans détour la vérité de ce peuple pour lequel vous vous battez et qui ne raisonne pas en terme de mandat ou d'homme politique. Que vous restez ou partez après votre mandat importe peu pour ce peuple.
Que l'opposition accepte de dialoguer ou non est sans importance. Alors, passez l'éponge sur ce dialogue qui traumatise ce peuple ayant d'autres priorités. Faites ce que vous avez à faire et oubliez le temps d'une journée cette opposition. Qu'elle s'oppose et attend la fin de votre mandat pour solliciter la souveraineté du peuple. Le dialogue a trop duré.
Sans vous mentir, le peuple se moque éperdument des résultats du dialogue, comme il se moque de tout homme politique ou de toute constitution qui ne peut permettre l'amélioration de nos conditions de vie, la réalisation d'un état égalitaire, la modernisation de nos administrations, la distribution équitable de nos ressources, l'égalité de tous les citoyens, l'éradication définitive et totale de l'esclavage et de ses séquelles, la participation de tous à l'avenir de notre pays, l'emploi de nos milliers de citoyens et la création d'une nation forte.
Il se moque lourdement de la vie privée de nos proches parents ou enfants et même de votre propre vie privée. Ce qui nous intéresse est la réalisation des ambitions pour lesquelles le peuple vous a accordé sa souveraine. Donc en bon père de la nation et au-delà des débats subjectifs pour des intérêts non avoués, conduisez ce peuple au bon port avec la morale et la rigueur qu'il faut.
Le bruit des bottes militaires, la démocratie à l'occidentale, la République, la monarchie, la politique et le dialogue signifieront grandes choses pour ce peuple que s'ils impactent positivement et quotidienne sur les conditions de son existence. À défaut, le tout sera un luxe inaccessible pour ses millions de Mauritaniens qui ne demandent qu'à servir ce pays.
Alors, agissez avec l'esprit d'un soldat au front pour la victoire de sa nation au prix de sa vie, l'amour d'un père pour le bien-être et l'entente de tous ses enfants après son départ, la droiture et l'objectivité d'un bon musulman croyant au jour du jugement et au paradis.
C'est précisément ici que je me dois de prendre congé de vous en vous rappelant que les peuples finissent toujours par se tenir en Amiral de l'armée pour mener ses propres combats pour ses intérêts du moment, pour ou contre ses propres enfants.
Pour finir, dans un pays à plusieurs races, quant une seule race monopolise l'armée, la justice, le pouvoir exécutif et le parlement au mépris des autres communautés cela donne de la dictature et le racisme d'état.
Les noirs sont aussi de ce peuple et ils ne sont nullement moins compétents que la race blanche qu'on fait profiter injustement de tous les privilèges. Vous avez encore le pouvoir de changer les choses.
Agissez et détournez-vous de cette « Mauritanisation » à outrance si votre volonté est de laisser à nos enfants un état. Telle doit être votre priorité et non cette foutaise de dialogue qui sonne la musique des clowns des cours de récréations enfantines. En classe, la récréation est terminée.
Cissé Housseynou Birama
L’avocat du peuple
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Cissé Housseynou
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