lundi 4 mai 2015

- Vive la liberté de la presse


03-05-2015 19:30 

Vive la liberté de la presse L'Authentique - La Mauritanie célèbre dimanche prochain la journée internationale de la presse. A présent, notre pays ne fait plus partie de la triste liste des pays dits « bourreaux » des libertés de la presse. Mieux, il occupe depuis deux ans, la première place des pays arabes respectueux de la liberté de presse !

Ce qui n’est pas rien, même si l’on sait qu’en matière de liberté d’expression et de communication, les pays cibles ne sont pas cités en éclaireurs exemplaires dans le monde. Il faut dire qu’en la matière, le chemin fut très long. Il y a seulement quelques années, notre rédaction était dans l’obligation de mesurer l’impact de chaque virgule, de tout mot et de toute idée.

Chaque phrase était lue sous tous les angles plausibles, interprétée aussi bien dans la forme que dans le fond. Souvent, il fallait même user du “deymanisme” pour éviter de dire ce que l’on ne voulait que dire très timidement ! Parfois aussi, il nous arrivait même de nous autocensurer à défaut de pouvoir préjuger de l’humeur du censeur en chef, qui épluchera le canard en premier lieu.

La presse était appelée à être un instrument malléable et corvéable au service du système liberticide et de ses barons. Elle devait « marcher » ou disparaître. Aucune autre alternative n’était permise. Les pauvres journalistes, tenus loin et en respect, devaient faire preuve de doigté, d’intelligence et de pugnacité pour pouvoir glisser un produit loin d’être parfait, mais qui aspirait à éclairer le peuple sur la situation du pays. Beaucoup, par la force des choses et la misère du métier, s’étaient carrément mis au service du « geôlier » des libertés.

D’où la naissance du phénomène Peshmerga. « Génétiquement », ces peshmergas initialement lancés sur le « marché » pour noyer la presse dite crédible, étaient appelés à évoluer au grade supérieur. Ils allaient se transformer en Janjawid ! Les Peshmergas de la première heure eux, savaient au moins écrire.

Les apprentis Janjawid ne savaient, eux, même pas écrire un mot. C’étaient des analphabètes paresseux. Un peu de « pots de Zrig » et hop ! Le canard est lancé. Vive la tribu, vive le parti, vive la générosité héritée des aïeux de tel corrompu ou de tel autre budgétivore, pic-caisse et détourneur invétéré devant l’éternel !Heureusement, la révolution est arrivée. A défaut d’apporter une aide matérielle subséquente aux journaux en particulier et à la presse en général, le champ de libertés d’expression a été élargi.

Une nouvelle loi sur la presse a vu le jour et le secteur de l’audiovisuel a été ouvert au privé. Cinq télévisions et autant de radios sont venues s’ajouter au paysage médiatique occupé par une trentaine de journaux, des dizaines de sites électroniques, le tout dans un cadre envahi par les réseaux sociaux !

Aujourd’hui, comme dans tous le secteurs de la vie, les journalistes doivent être à la hauteur du défi. Maintenant que toutes les libertés sont tolérées et permises, il leur revient d’assumer pleinement et en toute responsabilité le rôle qui leur sied dans notre société.

La concussion, la vénalité mesquine, la corruption humiliante, le mensonge intentionné, l’applaudissement « commandé » et autre propagande de mauvais aloi pour des idées chauvinistes, tribalistes et éthnicistes sans fondement doivent être bannis. Le journaliste, pour mériter la liberté que lui consent la société doit être d’une morale et d’une objectivité irréprochables.

Comme le magistrat, il ne doit céder devant aucune contrainte ou tentation pour « noyer » la vérité. La vérité et à défaut la bonne foi sont ce qu’attend de la presse, la société. C’est le prix du privilège et du respect qu’elle nous consent. Et ce constat élimine, de facto, beaucoup de nos « plumards » qui, à l’instar de beaucoup d’intellos dans ce pays, avaient pactisé avec le diable sous une forme ou sous une autre.

Et ces nains intellectuels devenus subitement des faiseurs d’opinion, voire des « bourgeois » du métier des misérables, doivent revoir leur rôle. Ils doivent s’adapter à l’ère de la liberté, de la justice et de la démocratie, mais surtout se mesurer à l’aune de la compétence.

C’est ce que la Mauritanie attend d’eux. C’est le repentir que le métier attend d’eux ! Malheureusement pour ce pays, la presse officielle, elle, ne semble pas vouloir profiter pleinement de la liberté en vogue. Voyez la TVM. Amicalement, je dirai qu’elle est tellement habituée à la « servilité » médiocre, que s’en libérer lui sera peut-être fatal.

Bonne fête confrères !
Amar Ould Béja



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