mardi 5 mai 2015

- Journée de la presse : Une profession clochardisée par les guerres de clans


05-05-2015 00:00

Journée de la presse : Une profession clochardisée par les guerres de clans L'Authentique - Le monde de la presse a fêté hier, dimanche 3 mai 2015 à l’hôtel Khatter de Nouakchott, la journée internationale de la presse. Pas moins de trois ministres ont assisté à l’ouverture.

Le ministre de l’Equipement et des Transports assurant l’intérim de son homologue chargé des Relations avec le Parlement et la Société civil, ministre de tutelle de la communication, a dû attendre pendant près d’une heure que les quinze syndicats, associations et clubs, qui représentent les divers groupes et clans se succèdent au micro.

Une anarchie qui a finalement gêné certains d’entre eux, qui ont fustigé cet émiettement du monde de la presse et cette division profonde qui empêche les journalistes de se constituer en front unique face à la puissance de l’Etat.

Beaucoup parmi les interlocuteurs qui ont pris la parole ont mis en exergue ce fait inédit qui fait de la Mauritanie l’unique pays où les professionnels des médias ne sont pas regroupés au sein d’une seule et unique structure.

Une fois de plus, les journalistes ont demandé l’organisation de la profession, critiquant l’anarchie qui en fait un point de chute idéal pour n’importe quel quidam. Parmi les entorses relevées au cours de l’année écoulée, ont été relevés neuf cas d’agressions verbales et physiques sur des journalistes pendant l’exercice de leur profession.

A été également dénoncé le système d’esclavage institué au sein du secteur audiovisuel privé et de la presse indépendante, caractérisée par les emplois sans garanties et l’utilisation d’un personnel taillable et corvéable à merci, en dehors de la législation du travail.

Nombreux furent ainsi ceux qui ont réclamé à la Haute autorité de la presse audiovisuelle, non représentée durant la cérémonie, de remplir sa mission de régulation, en veillant au respect des cahiers de charge, dont l’obligation de contrats écrits entre les employeurs et le personnel figure en bonne place.

Plusieurs journalistes ont ainsi fait les frais du laxisme ambiant dans le secteur, lorsqu’ils se sont vus renvoyés de leur emploi sans autre forme de procès et sans possibilité de recours.

Autre problème posé, la guerre des générations soulevée par les jeunes journalistes qui ont demandé à leurs aînés de leur faire de la place et de les encadrer en faisant prévaloir leur leadership, au lieu de leur barrer toutes voies d’émergence à leurs talents.

Dans le domaine du respect de l’éthique et de la déontologie, le chantier reste en friche malgré plus d’une décennie d’existence du CRED, le comité qui a en charge cette question.

Aujourd’hui, les journalistes ne sont astreints au respect d’aucune norme morale, civique ni professionnelle. L’ouverture du secteur au tout venant l’ayant transformé finalement en une véritable foire à empoigne.

Selon plusieurs confrères,, le désespoir face à un statu quo qui a encore de longs jours devant lui reste perceptible. Pour eux, les 3 mai se succèdent depuis 2003 en Mauritanie et la situation de la presse s’empire d’année en année.

MOMS



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