mardi 17 mars 2015

Le coup d’état manqué du 16 mars ! Qui parmi les 10 a rejeté la grâce ?

17-03-2015 10:35 -

Le coup d’état manqué du 16 mars ! Qui parmi les 10 a rejeté la grâce ? ADN - Après l’échec du coup d’État du 16 mars 1981, le procès des dix mis en cause s’est tenu à Jreida. Certains membres du CMSN et des avocats de la société civile y ont pris part. Après le verdict, est la proposition de la grâce présidentielle, tous l’ont demandé à l’exception d’un seul.

Qui est-il ? On semble dans les évènements de cette affaire l’occulter. J’ai connu son nom à travers une rencontre avec le colonel Ahmedou Ould Abdallah, qui m’a dit « c’est votre frère ? C’est un homme il a rejeté la grâce ». J’ai pleuré.

En me présentant ses condoléances, un ancien confrère de la télévision nationale m’a dit aussi la même chose. Des propos des années après qui devaient être confirmés par Me Diagana, un avocat civil qui a dit à ma sœur ainée dans le bureau d’un de ses collègues (Me Ball), qu’il « aurait aimé être le frère de Niang Moustapha » car c’est de lui qu’il s’agit.

Une vérité sue et tue par des officiers noirs présents au procès pourtant et qui la ferme jusqu’à nos jours. En tout cas l’histoire chez ainé, t’a donné sur eux raison, car la conspiration de la dénigrification passée par une charia de façade les a emportés après toi et tes compagnons.

N’as-tu pas risqué ta vie en défendant le train de minerai de fer, toi qui as perdu tes amis dans une guerre injuste qui avait ses conspirateurs dans les rangs de ton armée ? Tu étais trop fier pour te prosterner, demander pardon face à des couards.

Le livre « les chars et les urnes » de ce mauritanien de l’Est revient sur certains passages de tes propos face au peloton d’exécution : « visez la poitrine, et non la vessie pour ne pas dire que j’ai pissé par peur ». Les témoignages de tes six autres compagnons restés en vie, sont tous aussi édifiants sur ta conduite, la veille de ta mort de l’aube.

Pendant qu’Ahmed Salem, priait, et que Kader ronflait du sommeil du juste, Ould Doudou Seck alité parce que blessé à mort, toi tu causais et riais avec tes compagnons de cellule, comme si tu ne devais pas mourir à l’aube ? Aux contorsionnistes de l’esprit qui voyaient en vous (tes amis et toi) des traitres, nous rétorquons par les cris des autres noirs soldats à Inal, dont le sort abjecte a fait découvrir que pas un d’entre vous n’était à l’abri d’un coup de poignard dans le dos.

Si votre coup avait réussi, sans nul doute tes frères, tes sœurs et tous les réfugiés, n’auraient connu l’exil. L’histoire t’a donné raison sur tes lâches assassins et leurs sbires. Tu es mort la tête haute et tu as été le seul à rejeter la grâce. Tu n’en sors que grandi après le nettoyage ethnique dont ta race a été l’objet. C’est l’Almamy Samory Touré qui disait que « Que, quand l’homme refuse, il dit non ! ».

Repose en paix avec tes avec tes amis, toi le natif de Tidjikdja, et que ta mère appelait affectueusement « Ida wali ». Tu n’as regretté qu’une chose, le mal qu’elle allait avoir après ton exécution. Vous êtes entrés dans l’histoire, une histoire mauritanienne qui vous donne aujourd’hui raison. Vous avez aimé votre patrie et qui, pour la voir triompher, vous avez sacrifié vos vies.

Vous avez tenu que son nom, sorte et éclate du fond des ténèbres. En soldats téméraires, vous avez sauvegardé ses frontières, sur les champs de batailles, saccageant l’ennemi où tués par sa mitraille. Votre médaille de guerre sera pourtant, le peloton d’exécution, la pendaison. Certes, on peut tuer des hommes, mais pas leurs hauts faits. Reposez en paix, lions du désert.

ADN



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Source : ADN

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