15/01/2015

En
Mauritanie, c’est ce jeudi que doit être rendu le verdict du procès
contre le militant anti-esclavagiste Biram ould Dah ould Abeïd, et
contre neuf autres militants, à Rosso. L’ex-candidat à la présidentielle
de juin dernier est jugé depuis le 24 décembre dernier pour
«appartenance à une ...
...
organisation non reconnue», «rassemblement non autorisé», et «violence
contre la force publique». Coïncidence ou pas, en marge de ce procès
circulent depuis le mois de décembre deux vidéos de propagande
anti-Biram sur YouTube. Plusieurs associations dénoncent une
manipulation.
La
première vidéo dure quatre minutes et la seconde dix-sept. Mais, elles
ne comportent aucune signature. Il s’agit d’images anonymes dans
lesquelles sont repris des extraits des discours de Biram ould Dah ould
Abeïd. Certains sont récents, d’autres remontent à plusieurs années,
mais tous sont sous-titrés en français.
Les
morceaux choisis montrent un Biram vindicatif et tenant des propos très
durs à l’égard de la communauté arabe du pays. Dans une vidéo, on voit
plusieurs fois des images de livres en flamme, pour rappeler que le
militant avait brulé des ouvrages justifiant, selon lui, la pratique de
l’esclavage. Dans l’autre série d’images, une voix off dénonce les
propos « mensongers et racistes » de l’accusé.
Qui
est à l’origine de ce montage ? Qui a intérêt à nuire à l’image du
militant controversé arrivé en seconde position à la présidentielle de
juin dernier ? C’est la question qui se pose aujourd’hui.
Les
proches de Biram ould Dah ould Abeïd dénoncent dans un communiqué une
propagande professionnelle des services de renseignements. Ils mettent
en garde ceux qui alimentent « l’effroi d’un péril imminent » pour
justifier « des mesures d’exception ». « Ceux qui ont fait ça, confie un
des amis de l’accusé, ont bénéficié d’une documentation fouillée que
nous-mêmes nous n’avons pas. »
Outre
les accusations d’appartenance à une organisation non reconnue,
rassemblement non autorisé, et violence contre la force publique, les
autorités reprochent également à Biram ould Dah ould Abeïd d’avoir tenu
des propos racistes lors d’une caravane de sensibilisation qui
sillonnait le fleuve Sénégal. Le procureur de Nouakchott a requis cinq
ans de prison ferme « et des amendes financières contre tout le monde,
en plus de la confiscation des biens de leur organisation ».
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