Economie
Mercredi 29 Octobre 2014 - 16:08
On le savait depuis quelques semaines mais c’est désormais officiel, Sphere Minerals, filiale du groupe Xstrata-Glencore, a renvoyé aux calendes grecques son projet minier d'Askaf en Mauritanie.
Alors
que les premières tonnes de minerai de fer devaient être extraites en
2017, cette date est désormais repoussée, dans un contexte de chute des
cours et d'offre excédentaire sur les marchés internationaux. Notons que
si Mohamed Abdallahi Ould Oudaa ADG de la SNIM n’avait pas fait trainer
les choses en longueur sous prétexte de négociation du prix du
transport et du Stockage, il ya longtemps que la production aurait
commencé ou que xstrata aurait déjà suffisamment investi pour ne plus
pouvoir se désengager. En effet la société après plusieurs mois avait
fini par signer avec la SNIM en Mars dernier un accord pour le
transport, le stockage et le chargement de sa production pour un prix
estimé à 1 milliard de dollar par an(12,5 dollars la tonne).
Le
conseil d'administration du groupe australien, qui détient également
les projets miniers de El Aouj et de Lebtheinia en Mauritanie, a entamé
le réexamen d'Askaf, dont le coût de développement est estimé à 900
millions de dollars. "En prenant en compte le temps nécessaire à cet
examen, il est actuellement prévu que le début de la production sera
retardé", indique le communiqué de Sphere, cité par plusieurs agences de
presse. Rappelons que le groupe indien ESSAR qui avait remporté le
marché de la construction des équipements pour 600 millions de dollars a
déjà disposé à Nouakchott son matériel et il avait écrit officiellement
à la SNIM pour lui demander de ne pas l’acheminer vers les sites de
zouérate et Nouadhibou.
De
plus de 140 dollars la tonne au début de l'année, le minerai de fer a
vu son prix dégringoler et se retrouver autour de 80 dollars, soit une
baisse d'environ 40 %, entraînée par une demande en recul du fait du
ralentissement de la croissance chinoise et une forte hausse de la
production des projets déjà en pleine capacité (notamment en Australie).
Cette situation a entraîné la suspension ou le ralentissement de nouveaux projets miniers en Afrique de l'Ouest et centrale.
Rien qu’au cours du dernier semestre, on dénombre l'abandon par le sud-africain Exxaro du projet de Mayoko en République du Congo, l'émergence de nouvelles incertitudes quant à la conduite du méga-projet Simandou en Guinée et la mise sous tutelle du groupe London Mining, actif en Sierra Leone.
Si
la décision de Sphere Minerals devrait être sans incidence immédiate
sur la production minière mauritanienne (un tiers du PIB), le report de
la production d'Askaf - estimée à 7 millions de tonnes par an - pourrait
compromettre le développement de certains des ses projets majeurs.
Source:Mauriweb
Source:Mauriweb
Noorinfo
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire