20-10-2014 23:15 -
L'Authentique - Le rêve d’une Mauritanie prospère
qui avait envahi les esprits au début des années 2000, après la
découverte de gisements de pétrole au large des côtes de Nouakchott,
semble aujourd’hui bien loin.
Au grand dam de ses populations, la Mauritanie du début du 21ème siècle est autre, faite de désillusions, de désespoir et de pauvreté. Jamais en effet la fracture sociale n’a été aussi grande.
Jamais le cercle des pauvres n’a été aussi large, et jamais les riches - toujours circonscrits à quelques familles- ne se sont davantage enfermés sur eux-mêmes obnubilés qu’ils sont, par la quête du gain, même illicite, dans une course sans fin contre le temps. Au rythme d’évolution des choses, c’est le pire que nous réservons aux générations futures.
Si nous voulons sauver notre pays et le garder à l’abri des crises, nous devons regarder enfin la réalité en face. Il ne sert à rien de se voiler la face ou de jouer à l’autruche.
Il faut agir. La condamnation des faits, l’organisation de marches de protestation, les discours de démarcation, et bien d’autres attitudes encore jusque-là entrepris par ceux qui contestent les faits, ne servent à rien si nous ne combattons pas le mal par sa racine. Et cette racine, personne ne l’ignore ! Elle se résume en un seul mot : pauvreté et ignorance.
La frustration des jeunes, leur désillusion, leur désenchantement et leur désespoir sont la conséquence brute de la lâcheté de nos responsables administratifs, financiers et politiques.
Notre pays est devenu, tout au long des deux dernières décennies, le champ prospère de la culture du détournement des deniers publics, de la solidarité groupusculaire, tribale, ethnique et régionaliste aveugles pour faire barrage au renouveau et au progrès. La Mauritanie, maltraitée par ses dirigeants, asservie par ses fonctionnaires, étouffée par ses citoyens, saignée par ses commerçants et liquidée par ses hommes d’affaires est un pays sans perspectives. Un pays acculé qui a besoin d’une rupture nette, ferme et réfléchie pour sortir de l’ornière du diable.
Un pays qui doit rompre avec toutes les pratiques avilissantes et handicapantes érigées jusque-là en normalité, pour être au service de tout un chacun. La nation est malade ; il est impératif de faire son diagnostic, et de repartir sur des bases saines. Pas celui que nous avons coutume de voir conçu dans des clichés d’une radiographie complaisante.
Les Mauritaniens, divisés en mille et deux cents lambeaux par les facteurs sectaires et socio-économiques, accentués et entretenus par des idéologues aveugles, des leaders politiques vils et mesquins, une administration complaisante, doit commencer, sans tarder, à consoler et à rétablir les opprimés dans leurs droits.
Sans peurs ni complaisances. Les réformes démocratiques et la pacification des rapports sociaux ne sauraient s’accommoder des injustices. Les bases d’une nouvelle solidarité sociale, culturelle et éducative à même de rendre à notre peuple sa confiance, doivent être immédiatement entamées.
Jusque-là, le pays n’a connu que le règne de dictateurs, de militaires maladroits, ou celui de prédateurs sans foi ni loi… Le cancer a atteint ses limites. Aujourd’hui, nous n’avons pas le choix. Il faut impérativement rétablir les injustices et créer un « bon vivre ». Nous devons entamer une nouvelle ère, celle de l’espoir et de la rupture.
Il revient aux hommes du pouvoir actuel de piloter la profonde opération des réformes qu’attendent les Mauritaniens, lesquels sont assoiffés de justice, d’égalité, d’équité dans le partage des ressources et de transparence dans la gestion des affaires publiques. Et pour ce faire, des réformes doivent être entamées en profondeur. Ces réformes sont la seule garantie qui vaille pour notre pays.
La lutte effective contre la pauvreté, les règles de gestion de la collectivité, les rapports entre l’Etat et le citoyen, la démocratie à enraciner, les libertés à élargir et à protéger sont des thèmes préalables qui doivent être immédiatement engagés.
Tel est le remède. En tout cas, c’est ce que les Mauritaniens, et particulièrement les jeunes des Gazras et ceux qui, sans travail, continuent d’errer dans les rues, attendent du Pouvoir. Le temps est vraiment venu de casser l’œuf pourri de ces systèmes de « privilégiés » qui ont essaimé partout et de tout temps dans notre pays. Sans états d’âme, ni scrupules. La « révolution » commence par-là. La sécurité des personnes et des biens, suivra alors.
Amar Ould Béja
Au grand dam de ses populations, la Mauritanie du début du 21ème siècle est autre, faite de désillusions, de désespoir et de pauvreté. Jamais en effet la fracture sociale n’a été aussi grande.
Jamais le cercle des pauvres n’a été aussi large, et jamais les riches - toujours circonscrits à quelques familles- ne se sont davantage enfermés sur eux-mêmes obnubilés qu’ils sont, par la quête du gain, même illicite, dans une course sans fin contre le temps. Au rythme d’évolution des choses, c’est le pire que nous réservons aux générations futures.
Si nous voulons sauver notre pays et le garder à l’abri des crises, nous devons regarder enfin la réalité en face. Il ne sert à rien de se voiler la face ou de jouer à l’autruche.
Il faut agir. La condamnation des faits, l’organisation de marches de protestation, les discours de démarcation, et bien d’autres attitudes encore jusque-là entrepris par ceux qui contestent les faits, ne servent à rien si nous ne combattons pas le mal par sa racine. Et cette racine, personne ne l’ignore ! Elle se résume en un seul mot : pauvreté et ignorance.
La frustration des jeunes, leur désillusion, leur désenchantement et leur désespoir sont la conséquence brute de la lâcheté de nos responsables administratifs, financiers et politiques.
Notre pays est devenu, tout au long des deux dernières décennies, le champ prospère de la culture du détournement des deniers publics, de la solidarité groupusculaire, tribale, ethnique et régionaliste aveugles pour faire barrage au renouveau et au progrès. La Mauritanie, maltraitée par ses dirigeants, asservie par ses fonctionnaires, étouffée par ses citoyens, saignée par ses commerçants et liquidée par ses hommes d’affaires est un pays sans perspectives. Un pays acculé qui a besoin d’une rupture nette, ferme et réfléchie pour sortir de l’ornière du diable.
Un pays qui doit rompre avec toutes les pratiques avilissantes et handicapantes érigées jusque-là en normalité, pour être au service de tout un chacun. La nation est malade ; il est impératif de faire son diagnostic, et de repartir sur des bases saines. Pas celui que nous avons coutume de voir conçu dans des clichés d’une radiographie complaisante.
Les Mauritaniens, divisés en mille et deux cents lambeaux par les facteurs sectaires et socio-économiques, accentués et entretenus par des idéologues aveugles, des leaders politiques vils et mesquins, une administration complaisante, doit commencer, sans tarder, à consoler et à rétablir les opprimés dans leurs droits.
Sans peurs ni complaisances. Les réformes démocratiques et la pacification des rapports sociaux ne sauraient s’accommoder des injustices. Les bases d’une nouvelle solidarité sociale, culturelle et éducative à même de rendre à notre peuple sa confiance, doivent être immédiatement entamées.
Jusque-là, le pays n’a connu que le règne de dictateurs, de militaires maladroits, ou celui de prédateurs sans foi ni loi… Le cancer a atteint ses limites. Aujourd’hui, nous n’avons pas le choix. Il faut impérativement rétablir les injustices et créer un « bon vivre ». Nous devons entamer une nouvelle ère, celle de l’espoir et de la rupture.
Il revient aux hommes du pouvoir actuel de piloter la profonde opération des réformes qu’attendent les Mauritaniens, lesquels sont assoiffés de justice, d’égalité, d’équité dans le partage des ressources et de transparence dans la gestion des affaires publiques. Et pour ce faire, des réformes doivent être entamées en profondeur. Ces réformes sont la seule garantie qui vaille pour notre pays.
La lutte effective contre la pauvreté, les règles de gestion de la collectivité, les rapports entre l’Etat et le citoyen, la démocratie à enraciner, les libertés à élargir et à protéger sont des thèmes préalables qui doivent être immédiatement engagés.
Tel est le remède. En tout cas, c’est ce que les Mauritaniens, et particulièrement les jeunes des Gazras et ceux qui, sans travail, continuent d’errer dans les rues, attendent du Pouvoir. Le temps est vraiment venu de casser l’œuf pourri de ces systèmes de « privilégiés » qui ont essaimé partout et de tout temps dans notre pays. Sans états d’âme, ni scrupules. La « révolution » commence par-là. La sécurité des personnes et des biens, suivra alors.
Amar Ould Béja
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Source :
L'Authentique (Mauritanie)
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