mardi 21 octobre 2014

Ligne rouge : Claude K est mort assassiné

21-10-2014 13:27 -

Ligne rouge : Claude K est mort assassiné Cissé Housseynou - Vous partez vers l'inconnu et nous nous reverrons sûrement un de ces jours quelque part. Sur terre ou ailleurs importe peu. En tout cas nous nous verrons inchala.

Contrairement à vous, nous ne savons pas si nous laisserons les mêmes marques de grandeur qui font de vous un homme exceptionnel d'une autre époque qu'Ils pleurent tous même si nombreux sont ceux qui ne versent que des larmes de crocodile pour libérer leur âme des multiples bassesses et trahisons infligées à votre cœur.

Vous avez voulu y croire et en complice je tentais toujours de vous y convaincre avec mes multiples « ça ira mon ami » que je prononçais juste pour soulager votre âme et vous voir égoïstement continuer à servir ce pays, malheureusement, devenu celui des multiples traites où l'honneur est une perle du paradis. J'ai peut-être tord, mais je ne pouvais concevoir qu'un héros baisse les bras et arrêter de servir le peuple pour les beaux yeux des assassins.

Abusé, désœuvré, trahi, escroqué, sucé et humilié comme un pauvre clochard, les hommes politiques et les hommes d'affaires ne vous ont rien laissé. Même pas la moindre goutte de sang en reconnaissance de votre amour pour ce pays ou du grand travail que vous abattiez cloîtré sur votre fauteuil des heures et des heures. Rien de rien mon ami. Ils vous ont volé votre rêve, votre croyance, votre honneur, votre humanité, votre espoir et votre vie. Et croyez-moi Dieu finit toujours par sortir de sa patience.

De mensonge en mensonge, de promesse en promesse votre cœur lâchait de jour en jour et votre chagrin était exponentiel. Je n'ai, peut- être, été juste en vous faisant croire qu'un miracle allait se produire très prochainement. Mais, par devoir, je n'avais pas le choix, car incapable de corriger la longue marche du désespoir, je n'avais que mon amitié et mon espoir pour vous aider à tenir le coup. Mais j'ignorai la grandeur des maux et le démon qui vous torturaient.

J'étais aussi triste que vous et j'avais honte pour mon pays et pour ses hommes. Aujourd'hui, je comprends pourquoi vous ne cessiez de me parler de votre mort comme si l'idée vous maintenait sous perfusion. Trop tard certes, mais sachez que je ferai de mon mieux pour faire connaître à qui de droit vos assassins, leurs raisons et la stratégie mise au point pour vous traire comme une vieille vache, vous disqualifier, vous discréditer, avant de vous électrocuter comme un pauvre rebelle.

Vous les avez tous rencontré et ils vous ont tous menti sans mille détours. Inutile d'y revenir, car vous avez fini par comprendre le sport national de nos politiques et hommes d'affaires. D'invitation en invitation, ils ont tous cherché à vous soudoyer et vous faire taire par le pouvoir des billets de banques et des promesses sataniques. Ne les en voulez pas c'est leur nature et « Dieu a fait germer dans leur cœur une maladie incurable ». Mais croyez-moi le miracle finira par se réaliser. Ne m'en voulez pas. Même après la mort l'espoir est permis.

Adieu cher ami. Vous avez servi dignement la presse, la liberté, la démocratie et l'honneur. Votre passage chez nous est un miracle et vous avez été le prophète des sans voix, des opprimés, de la justice, de l'égalité, de la fraternité et surtout celui de la perfection. A vos assassins, ils ont tué autant de valeurs et de rêves.

Cissé Housseynou Birama
L’avocat du peuple



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