lundi 17 février 2014

L’élection de Mohamed Ould boilil, est-ce la fin des dinosaures ?

17-02-2014 11:49 -

L’élection de Mohamed Ould boilil, est-ce la fin des dinosaures ? Mauritanoix - L’élection ou plutôt la nomination de M. Mohamed Ould Boilil à la présidence de l’Assemblée Nationale n’a pas fait que des heureux. En effet, le premier à en pâtir serait le député Bodjiel Ould Houmeid, le principal rival et concurrent politique du nouveau président de la chambre basse du Parlement, du moins dans la Moughataa de Keur Macène.

La rivalité entre les deux hommes date s’emble-t-il d’avant leur naissance, depuis que sur le bras du Ntialkh, se sont affrontées au début du siècle, les deux villages de Bden et de Birette. A signaler que les deux hommes, sont des fils de chef village et appartiennent à deux fractions prestigieuses de la confédération tribale des Tendgha, même si les Idjawadj (la fraction du Président de l’Assemblée Nationale) sont réputés originaires des Idawali.

De toute façon, Monsieur Boidjiel est d’une telle dimension qu’il peut considérer que la promotion de son rival n’est qu’une mouche sur le dos d’un dromadaire.

En revanche, un autre dinosaure appelé Messaoud Ould Boulkheir n’a pas quitté de gaieté de cœur le perchoir de l’assemblée nationale. Il sera contraint de s’absenter la plupart du temps pour ne pas paraître content du strapontin qui lui reste bien en bas de l’estrade.

Mohamed Ould Boilil est un morceau difficile à dissoudre dans la mêlée des mouvances car il y a toujours échappé. Haratine sans doute, mais il ne s’en est jamais prévalu pour avoir sa place au soleil. Il a toujours préféré l’ombre de l’Etat plutôt que celle d’une tribu, même s’il est bien apprécié par cette dernière, ou d’un groupuscule sectaire. Il en a bien connu à travers le prisme des renseignements et des fonctions multiples dans le commandement territorial qu’il n’a jamais déçu, qu’il a utilisé sans se faire corrompre, sans abus de pouvoir, mais aussi sans faiblir devant ceux qui, localement, font la pluie et le mauvais temps.

C’est pourquoi, diplômé de l'Ecole Normale d'Administration depuis 1976, Mohamed Ould Boilil a gravi patiemment et dignement tous les échelons de l’administration territoriale et centrale, avant de se retrouver Ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation.

Partout où il a servi, les populations le respectent et cela lui suffit pour faire ses lettres de noblesse au pays des Beidanes. Il a vite entendu et compris le proverbe de ces derniers assurant sagement que chaque personne fixe à sa guise son propre prix, indépendant de sa couleur et de son origine sociale proche ou lointaine. La lutte contre l’esclavage ?

Il l’a menée à sa manière en exécutant sans complaisance les lois de l’Etat qui ont toujours été contre l’esclavage et contre toutes les formes d’injustice et de servitude. M. Boilil a compris qu’un administrateur ne peut qu’obéir au pouvoir en place, et se mettre loin du vacarme des oppositions. Il n’a pas trahi le parti au nom duquel il fut élu en 2007. C’est ce parti qui n’a rien compris au secret des centres névralgiques du pouvoir, au réflexe naturel des hommes du pouvoir, même s’ils sont en rupture de ban.

Mais d’autres se tromperont sur l’homme quand ils essayeront de lui faire faire des choses auxquelles il répugnent de par sa formation, son instinct, sa nature de « bezgui » peint aux couleurs du pays, de la déontologie administrative et de la légalité.

Ce sera peine perdue que de vouloir l’amener à insulter l’avenir et c’est peut-être son point faible par rapport à d’autres qui n’ont pas hésité à vendre leur pantalon contre une marmitée, chaque fois que leur acte devient décisif pour sauver le pays de la dérive.



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire