30-01-2014 23:08 -

Dans son édition N° 734 du 22 janvier 2014, le journal Biladi, relayé en cela par certains médias de la place, a rapporté une déclaration faite par son excellence Ahmedou Ould Abdallah sur l’état et effets induits de la corruption dans le monde.
Diplomate chevronné et disposant d’une riche expérience dans le domaine de la gestion des crises, dont il sait les conséquences pour en avoir profondément prospecté les origines, Ould Abdallaha été précis dans ses propos, non sans avancer des arguments qui ne sont réfutables à l’aune d’aucun constat se prévalant de l’objectivité.
Dans cette déclaration, qui se veut un tableau de bord et un terminal d’indicateurs de transparence, il a été question de beaucoup de pays, dont la Mauritanie, cités à titre d’exemples pour illustrer la situation que l’auteur voulait décrire et non dans le but d’en dénoncer la gouvernance comme certains ont voulu l’accréditer en en faisant leur propre lecture.
On y apprend, par exemple que ‘’d’après le Global Financial Integrity, plus de 1300 Milliards de dollars se sont évaporés du continent africain au cours des trente dernières années.’’
Et Ould Abdallah d’ajouter, quoique implicitement, ‘’que l’Afrique n’a pas le monopole de la corruption et que ce fléau existe aussi en Europe, aux Etats Uniset ailleurs et que la seule différence est l’impunité dans nos Etats.’’ Africains s’entend.
Prévoyant mais s’astreignant aux règles d’éthique en matière d’information, le diplomate avait en quelque sorte anticipé l’usage politicien qui ne manquera pas d’être fait de sa déclaration. Il avait dit en substance : ‘’Mon propos ici est de mettre en garde contre ce mal qui, en gangrenant un pays, favorise tous les facteurs d’insécurité et de division.’’
Contrairement à la manière dont cette déclaration a été reprise par certains médias, qui ont voulu, pour des raisons qui leur sont propres, associer le nom deould Abdallah à des critiques acerbes contre le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, je pense que les mobiles du diplomate sont ceux là mêmes qu’il a mis en avant et que s’ils avaient été autres, jamais il n’en aura fait mystère.
Il est d’ailleurs évident qu’il ne peut en être autrement et ce, pour la simple raison que, du haut de sa stature internationale, Ould Abdallah n’acceptera pas de voir sa brillante carrière diplomatique finir dans l’ambiguïté d’une profession de foi politicienne et de surcroît dirigée contre son propre pays .
Pour rapprocher davantage l’opinion publique de l’image qu’il veut lui présenter,Ould Abdallah la renvoie à l’exemple vivant de Nouakchott pendant l’hivernage. ‘’Rues neuves défoncées, activités informelles et artisanales paralysées’’
Si le diplomate voit se profiler derrière cette situation le détournement, vers des poches privées depuis plusieurs années, des ressources financières affectées à la gestion des voiries, il n’en éclaircit pas moins la finalité de la corruption qui le consacre en lui donnant un caractère institutionnel.
Se refusant à l’accusation à l’échelle individuelle des responsables et préférant donner une dimension pédagogique à son constat, Ould Abdallah précise : ‘’la corruption dont je parle est celle qui affecte, en les discréditant, les institutions de l’Etat. Pire, elle le retribalise, car elle encourage les complicités claniques comme naguère les rezzous.’’
L’auteur de la déclaration rappelle : ‘’Qu’aux niveaux national et international, il convient d’éviter de considérer la corruption comme un fait culturel.’’ En d’autres termes, une fatalité.
Dans le répertoire des exemples, dont il use en connaisseur, il soutient que :’’Des pays jadis indexés comme structurellement corrompus, sont devenus aujourd’hui des exemples de transparence, il s’agit de Hong Kong, Malaisie, Singapour.
Et dans celui des recommandations, il suggère : ‘’que le gouvernement et son administration, se doivent d’entamer une campagne de clarification sur les questions dont parlent les citoyens les plus modestes. Phosphates de Bofal/civé, Polyhondong, Gaz industriel, coopération avec le Soudan, (sucre, avitaillement),nouvel aéroport de Nouakchott, Zone Franche de Nouadhibou, extension guelbetc.’’
En énumérant ces éléments à controverse, Ould Abdallah aurait pu situer les responsabilités, ne serait-ce que celles évidentes du gouvernement. Il s’est pourtant refusé à ce rôle de vigile qui ne lui sied pas et, dans un élan conciliateur, a interpellé en ces termes le patriote qui sommeille au tréfonds de chacun de nous : ‘’Les leaders politiques majorité-opposition, les responsables de la société civile, les syndicats, patronat et médias, en fait notre société toute entière, gagne à être mieux informée sur ces projets pour les soutenir, les améliorer ou les retirer.’’
Dans sa conclusion, Ould Abdallah situe le phénomène dans un contexte beaucoup plus vaste qu’il connait bien et où la volonté internationale de l’éradiquer, vient s’ajouter au devoir d’en dénoncer les auteurs sans verser dans la chasse aux sorcières ni dans la complaisance de la critique gratuite.
Il dit à cet effet : ‘’La grande corruption, par l’exclusion sociale et les injustices qu’elle engendre, est sans doute la principale cause de l’insécurité dans le Sahelet le Sahara. A cet égard, il est intéressant de noter que la prestigieuseconférence annuelle sur la sécurité de Munich traitera cette année de la corruption comme menace à la stabilité et à la sécurité dans les pays fragiles.’’
Lecture faite par M.S.Beheite (Pour Cridem)
Diplomate chevronné et disposant d’une riche expérience dans le domaine de la gestion des crises, dont il sait les conséquences pour en avoir profondément prospecté les origines, Ould Abdallaha été précis dans ses propos, non sans avancer des arguments qui ne sont réfutables à l’aune d’aucun constat se prévalant de l’objectivité.
Dans cette déclaration, qui se veut un tableau de bord et un terminal d’indicateurs de transparence, il a été question de beaucoup de pays, dont la Mauritanie, cités à titre d’exemples pour illustrer la situation que l’auteur voulait décrire et non dans le but d’en dénoncer la gouvernance comme certains ont voulu l’accréditer en en faisant leur propre lecture.
On y apprend, par exemple que ‘’d’après le Global Financial Integrity, plus de 1300 Milliards de dollars se sont évaporés du continent africain au cours des trente dernières années.’’
Et Ould Abdallah d’ajouter, quoique implicitement, ‘’que l’Afrique n’a pas le monopole de la corruption et que ce fléau existe aussi en Europe, aux Etats Uniset ailleurs et que la seule différence est l’impunité dans nos Etats.’’ Africains s’entend.
Prévoyant mais s’astreignant aux règles d’éthique en matière d’information, le diplomate avait en quelque sorte anticipé l’usage politicien qui ne manquera pas d’être fait de sa déclaration. Il avait dit en substance : ‘’Mon propos ici est de mettre en garde contre ce mal qui, en gangrenant un pays, favorise tous les facteurs d’insécurité et de division.’’
Contrairement à la manière dont cette déclaration a été reprise par certains médias, qui ont voulu, pour des raisons qui leur sont propres, associer le nom deould Abdallah à des critiques acerbes contre le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, je pense que les mobiles du diplomate sont ceux là mêmes qu’il a mis en avant et que s’ils avaient été autres, jamais il n’en aura fait mystère.
Il est d’ailleurs évident qu’il ne peut en être autrement et ce, pour la simple raison que, du haut de sa stature internationale, Ould Abdallah n’acceptera pas de voir sa brillante carrière diplomatique finir dans l’ambiguïté d’une profession de foi politicienne et de surcroît dirigée contre son propre pays .
Pour rapprocher davantage l’opinion publique de l’image qu’il veut lui présenter,Ould Abdallah la renvoie à l’exemple vivant de Nouakchott pendant l’hivernage. ‘’Rues neuves défoncées, activités informelles et artisanales paralysées’’
Si le diplomate voit se profiler derrière cette situation le détournement, vers des poches privées depuis plusieurs années, des ressources financières affectées à la gestion des voiries, il n’en éclaircit pas moins la finalité de la corruption qui le consacre en lui donnant un caractère institutionnel.
Se refusant à l’accusation à l’échelle individuelle des responsables et préférant donner une dimension pédagogique à son constat, Ould Abdallah précise : ‘’la corruption dont je parle est celle qui affecte, en les discréditant, les institutions de l’Etat. Pire, elle le retribalise, car elle encourage les complicités claniques comme naguère les rezzous.’’
L’auteur de la déclaration rappelle : ‘’Qu’aux niveaux national et international, il convient d’éviter de considérer la corruption comme un fait culturel.’’ En d’autres termes, une fatalité.
Dans le répertoire des exemples, dont il use en connaisseur, il soutient que :’’Des pays jadis indexés comme structurellement corrompus, sont devenus aujourd’hui des exemples de transparence, il s’agit de Hong Kong, Malaisie, Singapour.
Et dans celui des recommandations, il suggère : ‘’que le gouvernement et son administration, se doivent d’entamer une campagne de clarification sur les questions dont parlent les citoyens les plus modestes. Phosphates de Bofal/civé, Polyhondong, Gaz industriel, coopération avec le Soudan, (sucre, avitaillement),nouvel aéroport de Nouakchott, Zone Franche de Nouadhibou, extension guelbetc.’’
En énumérant ces éléments à controverse, Ould Abdallah aurait pu situer les responsabilités, ne serait-ce que celles évidentes du gouvernement. Il s’est pourtant refusé à ce rôle de vigile qui ne lui sied pas et, dans un élan conciliateur, a interpellé en ces termes le patriote qui sommeille au tréfonds de chacun de nous : ‘’Les leaders politiques majorité-opposition, les responsables de la société civile, les syndicats, patronat et médias, en fait notre société toute entière, gagne à être mieux informée sur ces projets pour les soutenir, les améliorer ou les retirer.’’
Dans sa conclusion, Ould Abdallah situe le phénomène dans un contexte beaucoup plus vaste qu’il connait bien et où la volonté internationale de l’éradiquer, vient s’ajouter au devoir d’en dénoncer les auteurs sans verser dans la chasse aux sorcières ni dans la complaisance de la critique gratuite.
Il dit à cet effet : ‘’La grande corruption, par l’exclusion sociale et les injustices qu’elle engendre, est sans doute la principale cause de l’insécurité dans le Sahelet le Sahara. A cet égard, il est intéressant de noter que la prestigieuseconférence annuelle sur la sécurité de Munich traitera cette année de la corruption comme menace à la stabilité et à la sécurité dans les pays fragiles.’’
Lecture faite par M.S.Beheite (Pour Cridem)
Source : M.S.Beheite / Cridem
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire