
Il y a été affecté depuis juin 2012, après avoir servi au Centre de Dar Naïm à Nouakchott. Il sera convoqué courant 2013 par la brigade de gendarmerie d’Aleg où cinq pêcheurs étaient aux arrêts alors qu’ils devaient se rendre à Male.
Ils avaient le numéro de téléphone de Wane. Interrogé par les gendarmes sur ces cinq personnes, Wane dira ne pas les connaître.
Au cours de la confrontation, les cinq prévenus reconnurent ne pas connaître Wane, mais qu’un policier répondant au nom de Mohamed Mahmoud, qui travaille au Centre de Recensement de Dar Naïm leur avait donné ses contacts. Wane dira ne même pas se rappeler de ce Mohamed Mahmoud.
Selon lui, il a travaillé à Dar Naïm avec deux policiers, Idoumou, avec lequel il entretient de bonnes relations et un autre dont il ne connaissait pas le nom et avec lequel le courant ne passait pas bien.
Après son interrogatoire, Wane retourna à Male. Mais, des sources au niveau de la direction de l’état-civil, feront remarquer que des étrangers ont été recensés à Dar Naïm, où il travaillait. Pour Wane, ce ne sont que des allégations qui n’ont jamais été prouvées. C’est comme les déclarations disant que les cinq pêcheurs se sont fait recenser à Male alors qu’ils n’étaient même pas arrivés à destination, car stoppés dès Aleg.
Plus tard, Wane Oumar lit dans les sites électroniques, des articles l’accusant d’avoir recensé des étrangers pour de l’argent. Furieux, il se rendit à la brigade de gendarmerie d’Aleg où il eut une chaude dispute avec le chef de la brigade sur des accusations non fondées qu’il qualifiera de diffamation.
La discussion sera néanmoins tempérée et Wane regagna son poste à Male. A 17 heures, le 13 Mars 2013, il fut re-convoqué à Aleg. Les gendarmes l’informèrent que le policier Mohamed Mahmoud est en cours de route pour une confrontation. Mais le policier ne viendra jamais. Puis, Wane fut longuement interrogé par le colonel de la gendarmerie d’Aleg. C’est en ce moment qu’il se rappellera du policier qui travaillait avec lui, à côté d’Idoumou, à Dar Naïm.
Le colonel lui fit savoir que c’est ce Mohamed Mahmoud qui avait envoyé ces cinq pêcheurs pour qu’il leur facilite le recensement. Wane de lui dire, comment pouvait-il leur faciliter le recensement, même à supposer qu’ils aient pu se rendre jusqu’à Male, vu qu’il faut cinq signature pour la formalité, celle du Chef d’arrondissement, du garde, de l’adjoint du maire, de la notabilité locale et la sienne.
Ne connaissant même pas les cinq bonhommes, comment pouvait-il les recenser alors qu’il n’y a qu’un seul d’entre eux qui disposait de pièces, demanda-t-il. Le colonel lui demanda s’il connaissait Idoumou. «Affirmatif, répondit-il, un homme intègre, qui fait son boulot correctement » témoigna-t-il.
Le colonel lui dit avoir entendu que des étrangers ont été recensés dans le Centre de Dar Naïm, où il travaillait. Wane lui répondit qu’il ne le sait pas, car aucun cas n’a été découvert, et qu’il s’agit de simples ragots sans fondement. Mais contrairement à ce qui lui a été dit, et qu’il attendait avec impatience, le policier Mohamed Mahmoud qui lui avait recommandé les cinq pêcheurs, n’a toujours pas été présenté à la brigade d’Aleg.
Le Vendredi 14 Mars 2013, Wane et les cinq bonhommes sont convoyés à Nouakchott sous bonne escorte de la gendarmerie. Ils furent déposés au CSPJ qui avait déjà arrêté Alioune Niang. Les mêmes questions furent posées et Wane répondit exactement comme avec les gendarmes. Jeudi 27 Mars, ils sont déferrés au Parquet de la République.
Entendus par le Procureur de la République et le juge d’instruction, ils furent tous déposés en prison. Apres 4 mois de détention, Wane, les cinq pêcheurs, Alioune Niang et Mohamed Mahmoud furent traduits devant la Cour Criminelle du Tribunal de Nouakchott.
Le Substitut du Procureur de la République prononça un dur réquisitoire où il demandait des sanctions exemplaires à l’encontre des huit prévenus. Mais l’accusation portée contre Wane s’avéra vide de toute substance et de toute preuve. Aussi, sera-t-il le seul acquitté du groupe.
Les cinq pêcheurs furent lourdement condamnés, celui qui détenait la fausse pièce d’identité prit 3 ans de réclusion. Alioune Niang a écopé de 2 ans et 500.000 UM d’amende, tandis que Mohamed Mahmoud le policier prenait 3 années d’emprisonnement ferme et 1 Million d’UM d’amende.
Blanchi par le Tribunal, Wane fut bruyamment accueilli par ses parents. Après trois jours de repos, il se rendit à la direction de l’Etat-civil pour ses salaires de Mars à Septembre 2013. Il en avait le droit, car faussement accusé, son innocence a été prouvée par le tribunal.
Depuis, lors, il court de rendez-vous en rendez-vous, obligé de faire chaque jour le pied de grue devant l’Etat-civil pour avoir son dû. Il en appelle au Président de la République, au Ministre de l’Intérieur pour que l’injustice dont il est l’objet soit levée.
Abou Cissé
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