S'exprimant depuis la ville frontalière de Nema, Ould Abdel Aziz a affirmé que la sécurité demeurerait le pivot déterminant la stabilité et le développement.
"L'armée mauritanienne s'est développée et elle est maintenant à la hauteur des défis sécuritaires et des dangers terroristes qui n'ont cessé de menacer la Mauritanie au cours de la dernière décennie", a expliqué le président dans son discours prononcé le 14 août.
"Elle est également parvenue à réduire de manière significative le trafic de drogues, d'armes et de contrebande tout le long des frontières avec les pays voisins, en particulier celles que nous partageons avec l'Algérie et le Mali", a indiqué Ould Abdel Aziz.
Tandis que la Mauritanie a affronté des défis sécuritaires, "avec le terrorisme menaçant à la fois la stabilité des citoyens et la vie des étrangers", le pays a fait des avancées significatives, a déclaré le président.
"Aujourd'hui, tous les investisseurs se sentent en sécurité et peuvent travailler en toute liberté et tranquillité d'esprit", a-t-il ajouté.
Ould Abdel Aziz a également évoqué le contribution mauritanienne à la force de maintien de la paix déployée au Mali sous l'égide de l'ONU, affirmant que sa principale préoccupation était "la protection de la frontière située entre la Mauritanie et le Mali contre les dangers posés par le terrorisme, les trafics et les gangs criminels".
La Mauritanie a promis d'envoyer 1 800 soldats au sein de cette mission, constituée de 6 300 troupes majoritairement africaines, selon l'AFP.
"Nous avons établi nos conditions : notre contribution sera le déploiement de nos forces sur les zones frontalières... Et nulle part ailleurs au Mali", a souligné le président à Nema.
Ould Abdel Aziz a ensuite critiqué la situation sécuritaire et les agitations politiques dans les pays du Printemps Arabe dans le sillage des révolutions.
Parlant du Printemps Arabe, Ould Abdel Aziz a expliqué que certains pays étaient passé "d'une mauvaise condition teintée de corruption politique à une situation encore pire, illustrée par le chaos, la violence et les terroristes".
"C'est malheureusement une expérience ratée que personne ne souhaiterait connaître", a-t-il ajouté.
Il a exprimé son espoir que les pays post-révolutionnaires du Maghreb puissent progresser sur la voie de la stabilité, de la prospérité et de la croissance.
Le président a également débattu de l'emploi des jeunes et de la corruption, faisant la promesse de créer davantage d'opportunités en faveur des jeunes.
Concernant les prochaines élections nationales, il a indiqué être prêt à s'entretenir avec la Coordination de l'Opposition Démocratique (COD), qui avait annoncé son plan de boycott du scrutin.
Cette rencontre annuelle avec le président a suscité des réactions mitigées dans la rue mauritanienne.
Le journaliste Cheikh Mohamed Harma explique que le discours politique du président s'avère plus convaincant que celui de l'opposition. "Mais ses paroles sur l'économie ne se reflètent pas sur le terrain", note-t-il.
Le jeune bloggeur et militant al-Houssein Ould Mohamed Oumar partage le même point de vue, remarquant que "les mots prononcés par le président sur les prix contenaient de nombreuses inexactitudes".
"Il disait en fait que les prix sont déjà élevés à l'étranger et que nous ne pouvons pas les contrôler", précise-t-il à Magharebia. "Mais l'Etat peut intervenir à travers l'un de ses moyens connus, comme la réduction d'impôts en faveur des fournisseurs ou des subventions accordées à certains produits de base".
Ismail Ould Mohamed Khairat, écrivain, déclare : "Je pense qu'Ould Abdel Aziz a paru plus confiant en lui que les fois précédentes ; il s'est maintenant accoutumé à l'idée qu'il est le président et il ne se sent plus coupable de son coup d'Etat dirigé contre un président élu".
Par Jemal Oumar à Nouakchott
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