...citoyenneté et des valeurs de la République.
Où en est la Mauritanie en matière de droits de l’Homme ? Cette question a réuni mercredi au siège de France Volontairesen Mauritanie à Nouakchott des militants d’organisations de défense des droits de l’Homme telles que l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme, le Forum des Organisations Nationales de Défense des Droits de l’Homme, leClub des Droits de l’Homme de l’Espace Culturel Diadié Tabara Camara…
Les uns et les autres n’ont pas hésité de mettre les pieds dans les plats pour donner leur perception sur l’état des lieux par rapport à la question des droits de l’Homme en Mauritanie."La situation est telle que si les pouvoirs publics n’en prennent pas compte, cela peut dégénérer", avertit d’emblée Mamadou Sarr, secrétaire général du FONADH.
M. Sarr juge qu’"il n’y a pas de volonté de la part du pouvoir en place de trouver des solutions consensuelles aux problèmes pendants de la Mauritanie" en ce qui concerne l’esclavage, le passif humanitaire, la pauvreté, la justice, l’égalité, la répartition des richesses.
L’opposition a eu, elle aussi, sa dose de critiques. "Elle privilégie plutôt le dialogue politique que de se pencher véritablement sur les problèmes de santé, d’éducation, de développement", a souligné M. Sarr.
Le secrétaire général du FONADH s’est exprimé par ailleurs sur la transparence, les cas de tortures, les marches pacifiques réprimées, l’accaparement des terres dans le sud du pays pour dénoncer "la fuite en avant" des pouvoirs publics dans le traitement de ces questions.
Lors de cette rencontre, des militants des droits de l’Homme, à l’image de l’ex-conseiller en communication de Sidi Ould Cheikh Abdellahi, Ba Abdoulaye Mamadou, ont évoqué leurs soucis par rapport à la montée de l’extrémisme, de l’obscurantisme religieux et de l’intolérance en Mauritanie. Pour étayer ses propos, il cite l’autodafé fait par Biram Ould Dah Ould Abeid.
Pour lui, ce que le président de l’IRA-Mauritanie a fait ne devait pas être considéré comme un sacrilège. "En brûlant ces livres, il a voulu provoquer le débat. Cet acte visait les oulémas pour les pousser à se prononcer sur l’esclavage", explique-t-il. "Nous vivons dans des cloisonnements très inquiétants", a ajouté M. Bâ qui aimerait voir les mauritaniens sortir "de ce cercle vicieux", fruit "d’un système tribaliste, régionaliste, népotiste et ethniciste".
"Il y’a une déconstruction totale à mener en Mauritanie", renchérit Mamadou Sarr. Et de prévenir : "Les choses vont changer ou c’est la Mauritanie qui va disparaître". "Il faut promouvoir les valeurs de la citoyenneté et la république", a estimé de son côté Siré Camara, directeur de l’Espace Culturel Diadié Tabara Camara.
Babacar Baye Ndiaye
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