Le Hakem d’Aleg, Mohamed Yahya Ould Houssein et parmi ses collaborateurs, seraient concernés par les irrégularités qui ont entaché la vente d’aliments de bétail subventionnés dans le cadre du programme Emel 2012. Plusieurs personnes, entendues dans l’affaire, citent le Hakem comme le responsable principal.
La Mauritanie a lancé le programme Emel 2012 pour venir en aide aux éleveurs qui font face au déficit pluviométrique accru. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs transhumé vers le Mali en quête de pâturages.
Avouent et enfoncent le Hakem.
Alakhbar a pu accéder aux documents de l’enquête relatifs aux aveux des personnes arrêtées. Parmi celles-ci, Vadel Ould Issaa, neveu du directeur de Cabinet du premier ministre et magasinier au Commissariat à la sécurité alimentaire.
Il reconnaît avoir détourné, le 19 juin, une partie d’une cargaison de ‘’Emel 2012’’ en destination d’Aleg dans la Wilaya du Brakna (sud Mauritanie), avant de décharger le reste dans le grenier du commissariat, à un moment où la plupart des employés étaient descendus.
Cependant, Ould Issa, précise que tout s’est déroulé au vu et au su des autorités en charge du programme. Il révèle même un coup de fil du Hakem qui réclamait une part de la cargaison à un de ses parents. L’impatience poussera d’ailleurs, raconte-t-il, le premier responsable de la Moughataa à venir sur place et à gronder les distributeurs pour avoir retardé la part de son parent.
Diop Moussa, qui président l’Office du développement rural, confirme que la cargaison est acheminée au commissariat en dehors des heures de travail. Il ajoute qu’elle a été vite déchargée avant que le Hakem ne vienne blâmer le magasinier, pas pour le retard de la cargaison, mais pour avoir trainé son parent en question. C’est d’ailleurs par le dispute entre le Hakem et le magasiner qu’on a su qu’une partie de la cargaison a été détournée, selon Diop Moussa.
Le Hakem dégage sa responsabilité.
Le Hakem, se confiant à Alakhbar le soir des faits, a, lui, nié avoir été au courant des détails sur le lieu, l’heure ou la quantité d’aliments transportés. Mais sitôt informé du présumé détournement, il a ordonna, d’après lui, l’arrêt de la décharge finale et demandé qu’une enquête soit faite.
L’enquête révèle la disparation de plusieurs tonnes d’aliments de bétail des greniers du commissariat.
Commerçants et courtiers servis avant les pauvres.
L’enquête révèle aussi que des peaux-de-vin, à hauteur de 110 milles Ouguiyas, ont été versés par des commerçants à des courtiers pour chaque tonne d’aliments tirée illégalement des stocks du commissariat. Ainsi, un sac d’aliment, qui devrait coûter 2000 UM (prix subventionné), le courtier le sort à 5500 UM pour le commerçant. Et ce dernier le revend à 75000 UM (prix avant subvention).
Yacoub Ould Salem, un des commerçants entendus dans l’affaire, avoue avoir reçu 4 tonnes d’aliments de deux femmes inconnues et une autre tonne d’un homme toujours non identifié. Il dit aussi avoir bénéficié de bons d’aliments émis par le Hakem et un autre bon de 10 sacs reçu des éléments de la Garde nationale à la Moughataa.
Ould Salem a, de même obtenu, 5 tonnes et demi lors de la décharge de la cargaison au Commissariat. Il a profité du moment des échanges houleux entre le Hakem et le magasinier pour disparaitre avec «son butin» sur des charrettes.
Un autre commerçant, Moussa Ould Emrane, se rappelle avoir payé quatre tonnes d’un dénommé Cheikh Ould Lemrabot à 110.000 UM la tonne. Celui-ci, lui, a amené l’aliment jusqu’à sa boutique.
Le même Cheikh Ould Lemrabot a été encore cité par un autre commerçant, Mamadou Ould Vih El Barka, à qui il aurait remis un bon de 3 tonnes moyennant 210.000 UM. Ould Vih El Barka souligne, au passage, que le bon portait un nom autre que celui du porteur.
Pour sa part, Cheikh Ould Lemrabot reconnaît avoir reçu des bons par le biais du Hakem d’Aleg et à travers l’un des maires dont on n’a pas encore révélé le nom.
En tout, le commerçant Cheikh Ould Lemrabot a reçu 9 tonnes et 8 saces d’aliments du programme Emel 2012 qui était destiné à des pauvres. Il les a vendues aux commerçantsAbderrahmane Ould Soukah et Moussa Ould Imran ainsi qu’à d’autres à 110.000 UM la tonne.
Mohamed Mbareck Ould Ely, qui gère le grainer du Programme alimentaire mondial(PAM) au niveau de la Wilaya, repose lui aussi toute la responsabilité sur le Hakem. Il reconnaît, en ce qui le concerne, qu’il inscrivait sur les bons : «autorisé par le Hakem».
De faux nom et numéro ID sur les bons.
En outre, les enquêteurs ont constaté, par l’aide de la Protection civile, que trois sur quarante des patronymes et de numéros d’identité qui figuraient sur la plupart des bons étaient des faux. Et à la demande d’explication des enquêteurs, une source affirme à Alakhbar que le Hakem était dans tous ses états, en affirmant que le numéro d’ID n’était t pas exigé. «Pourquoi alors en user des faux ?», se demandent les enquêteurs.
Le Wali cité dans une affaire similaire.
Malheur des uns: bonheur des autres. Selon des sources locales, cette affaire, qui impliquerait le neveu du directeur de Cabinet du premier ministre, pourrait bien faire l’affaire du Wali duBrakna. Celui-ci était accusé, lors de la visite du président Aziz dans la Wilayas, de se mêler dans d’autres irrégularités dans le cadre du même programme. L’accusation a été portée contre lui par un groupe de personnes qui auraient agi pour le compte du directeur de Cabinet du PM. La Wali a d’ailleurs reçu la convocation du juge d’instruction en charge du dossier et devrait être entendu, mardi, dans l’affaire.
Alakhbar était le premier organe de presse à révéler, le 19 juin, le détournement d’une cargaison en destination d’Aleg dans le cadre du programme Emel 2012.
La Mauritanie a lancé le programme Emel 2012 pour venir en aide aux éleveurs qui font face au déficit pluviométrique accru. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs transhumé vers le Mali en quête de pâturages.
Avouent et enfoncent le Hakem.
Alakhbar a pu accéder aux documents de l’enquête relatifs aux aveux des personnes arrêtées. Parmi celles-ci, Vadel Ould Issaa, neveu du directeur de Cabinet du premier ministre et magasinier au Commissariat à la sécurité alimentaire.
Il reconnaît avoir détourné, le 19 juin, une partie d’une cargaison de ‘’Emel 2012’’ en destination d’Aleg dans la Wilaya du Brakna (sud Mauritanie), avant de décharger le reste dans le grenier du commissariat, à un moment où la plupart des employés étaient descendus.
Cependant, Ould Issa, précise que tout s’est déroulé au vu et au su des autorités en charge du programme. Il révèle même un coup de fil du Hakem qui réclamait une part de la cargaison à un de ses parents. L’impatience poussera d’ailleurs, raconte-t-il, le premier responsable de la Moughataa à venir sur place et à gronder les distributeurs pour avoir retardé la part de son parent.
Diop Moussa, qui président l’Office du développement rural, confirme que la cargaison est acheminée au commissariat en dehors des heures de travail. Il ajoute qu’elle a été vite déchargée avant que le Hakem ne vienne blâmer le magasinier, pas pour le retard de la cargaison, mais pour avoir trainé son parent en question. C’est d’ailleurs par le dispute entre le Hakem et le magasiner qu’on a su qu’une partie de la cargaison a été détournée, selon Diop Moussa.
Le Hakem dégage sa responsabilité.
Le Hakem, se confiant à Alakhbar le soir des faits, a, lui, nié avoir été au courant des détails sur le lieu, l’heure ou la quantité d’aliments transportés. Mais sitôt informé du présumé détournement, il a ordonna, d’après lui, l’arrêt de la décharge finale et demandé qu’une enquête soit faite.
L’enquête révèle la disparation de plusieurs tonnes d’aliments de bétail des greniers du commissariat.
Commerçants et courtiers servis avant les pauvres.
L’enquête révèle aussi que des peaux-de-vin, à hauteur de 110 milles Ouguiyas, ont été versés par des commerçants à des courtiers pour chaque tonne d’aliments tirée illégalement des stocks du commissariat. Ainsi, un sac d’aliment, qui devrait coûter 2000 UM (prix subventionné), le courtier le sort à 5500 UM pour le commerçant. Et ce dernier le revend à 75000 UM (prix avant subvention).
Yacoub Ould Salem, un des commerçants entendus dans l’affaire, avoue avoir reçu 4 tonnes d’aliments de deux femmes inconnues et une autre tonne d’un homme toujours non identifié. Il dit aussi avoir bénéficié de bons d’aliments émis par le Hakem et un autre bon de 10 sacs reçu des éléments de la Garde nationale à la Moughataa.
Ould Salem a, de même obtenu, 5 tonnes et demi lors de la décharge de la cargaison au Commissariat. Il a profité du moment des échanges houleux entre le Hakem et le magasinier pour disparaitre avec «son butin» sur des charrettes.
Un autre commerçant, Moussa Ould Emrane, se rappelle avoir payé quatre tonnes d’un dénommé Cheikh Ould Lemrabot à 110.000 UM la tonne. Celui-ci, lui, a amené l’aliment jusqu’à sa boutique.
Le même Cheikh Ould Lemrabot a été encore cité par un autre commerçant, Mamadou Ould Vih El Barka, à qui il aurait remis un bon de 3 tonnes moyennant 210.000 UM. Ould Vih El Barka souligne, au passage, que le bon portait un nom autre que celui du porteur.
Pour sa part, Cheikh Ould Lemrabot reconnaît avoir reçu des bons par le biais du Hakem d’Aleg et à travers l’un des maires dont on n’a pas encore révélé le nom.
En tout, le commerçant Cheikh Ould Lemrabot a reçu 9 tonnes et 8 saces d’aliments du programme Emel 2012 qui était destiné à des pauvres. Il les a vendues aux commerçantsAbderrahmane Ould Soukah et Moussa Ould Imran ainsi qu’à d’autres à 110.000 UM la tonne.
Mohamed Mbareck Ould Ely, qui gère le grainer du Programme alimentaire mondial(PAM) au niveau de la Wilaya, repose lui aussi toute la responsabilité sur le Hakem. Il reconnaît, en ce qui le concerne, qu’il inscrivait sur les bons : «autorisé par le Hakem».
De faux nom et numéro ID sur les bons.
En outre, les enquêteurs ont constaté, par l’aide de la Protection civile, que trois sur quarante des patronymes et de numéros d’identité qui figuraient sur la plupart des bons étaient des faux. Et à la demande d’explication des enquêteurs, une source affirme à Alakhbar que le Hakem était dans tous ses états, en affirmant que le numéro d’ID n’était t pas exigé. «Pourquoi alors en user des faux ?», se demandent les enquêteurs.
Le Wali cité dans une affaire similaire.
Malheur des uns: bonheur des autres. Selon des sources locales, cette affaire, qui impliquerait le neveu du directeur de Cabinet du premier ministre, pourrait bien faire l’affaire du Wali duBrakna. Celui-ci était accusé, lors de la visite du président Aziz dans la Wilayas, de se mêler dans d’autres irrégularités dans le cadre du même programme. L’accusation a été portée contre lui par un groupe de personnes qui auraient agi pour le compte du directeur de Cabinet du PM. La Wali a d’ailleurs reçu la convocation du juge d’instruction en charge du dossier et devrait être entendu, mardi, dans l’affaire.
Alakhbar était le premier organe de presse à révéler, le 19 juin, le détournement d’une cargaison en destination d’Aleg dans le cadre du programme Emel 2012.
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