Enfin les travaux de la commission chargée de la gestion et de la répartition du fonds d’aide à la presse débouchent sur quelque chose. Elle a dégagé les conditions que devront remplir les journaux pour pouvoir en bénéficier, à savoir :
que l’organe de presse doit s’être déclaré au niveau du parquet ; avoir un compte bancaire ; un siège permanent ; exister depuis au moins un an ; avoir une périodicité constante de parution et avoir au moins trois journalistes détenant des contrats de travail conforme aux normes fixées par la législation du travail.
Quant aux formes d’appui à apporter à la presse, la commission a retenu de subventionner l’impression, l’équipement, la formation, les salaires et l’assurance sociale des journalistes. Ces subventions sont réparties ainsi qu’il suit :
32 % pour la subvention à l’impression, 10 % pour la formation ; 3 % pour appuyer les charges de location de sièges des associations de presse ; 5 % pour l’assurance sociale ; 25 % pour l’équipement dont 15 % vont à la presse électronique ; 15 % à l’appui des salaires des journalistes ; 5 % à l’appui de la diversité et de la création médiatique et 5 % à la subvention de la Maison de la presse.
Par ces mesures on peut dire que quelque chose bouge dans cet appui tant désiré et souhaité dans la presse indépendante. Mais il y’a encore des zones d’ombre à clarifier s’agissant des conditions à remplir pour bénéficier de cette aide. Autant que la commission le sache dès maintenant.
Avant la loi sur la réforme de la presse intervenue en 2006, tous les journaux se déclaraient au ministère de l’intérieur. Après révision de cette loi adoptée par le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD), les déclarations de journaux se font au niveau du parquet. Est-ce à dire que les anciens journaux tels le Calame, Nouakchott-Info, la Tribune oul’Eveil Hebdo, pour ne citer que ceux-là, doivent se conformer à cette nouvelle disposition réglementaire qui fait obligation aux journaux de se déclarer auprès du parquet ?
Il y’a lieu de clarifier cette condition dès à présent afin d’éviter tout amalgame. Parce que si la commission ne s’en tient qu’au récépissé du parquet, cela voudrait dire que beaucoup de journaux nés dans les années 90 et paraissant plus ou moins régulièrement risquent de se voir écartés de la subvention. Parce que leurs récépissés sont délivrés par le ministère de l’intérieur. Auquel cas ces journaux ne rempliraient plus à la condition d’existence exigée d’au moins pendant une année. Ce ne serait pas juste et personne ne pourrait alors comprendre une logique aussi insensée.
A charge pour les membres de la commission d’éclairer notre lanterne. Aux patrons de presse aussi d’être vigilants pour ne pas être surpris désagréablement demain. Cela dit, le travail de la commission mérite d’être salué dès lors qu’il apparaît clairement la volonté des uns et des autres de faire en sorte pour que la presse indépendante sorte de la précarité dans laquelle elle se trouve confinée depuis sa naissance.
Cette situation s’explique par plusieurs facteurs combinés ou agissant isolément. Le coût exorbitant des facteurs de production (papier, équipements, électricité, téléphone, etc.) et l’absence d’un marché publicitaire digne de ce nom. A cela s’ajoute, pour la presse écrite, des ventes limitées par le faible pouvoir d’achat, le faible niveau d’instruction et la lecture collective (un journal est lu en moyenne par 10 personnes).
Cette précarité se répercute négativement sur les conditions de travail et de vie des journalistes. D’ailleurs, une corrélation est vite trouvée entre cette précarité et la morale professionnelle décadente dans ce métier tant décrié. Ainsi pour soutenir la presse dans son rôle démocratique, l’Etat entend t-il accorder chaque année une subvention à la presse privée.
Il va s’en dire qu’une telle perspective avait amené à s’interroger sur un certain nombre de questions. Notamment les critères d’attribution du moment qu’on parle de 229 titres de presse reconnus. Maintenant combien de titres vont en bénéficier ? Certainement pas tous ces titres.
Sur la base d’une enquête faite par la Hapa, il y’avait une quarantaine de journaux reconnus comme répondant aux critères d’un organe de presse. Mais par la suite, il y a eu des pressions au niveau du gouvernement et ça a été ouvert à plus de 200 journaux. Or si réellement l’Etat veut aller jusqu’au bout de sa logique, il doit destiner ces fonds aux journaux qui ont un siège, des charges, du personnel et qui paraissent régulièrement.
Moussa Diop
que l’organe de presse doit s’être déclaré au niveau du parquet ; avoir un compte bancaire ; un siège permanent ; exister depuis au moins un an ; avoir une périodicité constante de parution et avoir au moins trois journalistes détenant des contrats de travail conforme aux normes fixées par la législation du travail.
Quant aux formes d’appui à apporter à la presse, la commission a retenu de subventionner l’impression, l’équipement, la formation, les salaires et l’assurance sociale des journalistes. Ces subventions sont réparties ainsi qu’il suit :
32 % pour la subvention à l’impression, 10 % pour la formation ; 3 % pour appuyer les charges de location de sièges des associations de presse ; 5 % pour l’assurance sociale ; 25 % pour l’équipement dont 15 % vont à la presse électronique ; 15 % à l’appui des salaires des journalistes ; 5 % à l’appui de la diversité et de la création médiatique et 5 % à la subvention de la Maison de la presse.
Par ces mesures on peut dire que quelque chose bouge dans cet appui tant désiré et souhaité dans la presse indépendante. Mais il y’a encore des zones d’ombre à clarifier s’agissant des conditions à remplir pour bénéficier de cette aide. Autant que la commission le sache dès maintenant.
Avant la loi sur la réforme de la presse intervenue en 2006, tous les journaux se déclaraient au ministère de l’intérieur. Après révision de cette loi adoptée par le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD), les déclarations de journaux se font au niveau du parquet. Est-ce à dire que les anciens journaux tels le Calame, Nouakchott-Info, la Tribune oul’Eveil Hebdo, pour ne citer que ceux-là, doivent se conformer à cette nouvelle disposition réglementaire qui fait obligation aux journaux de se déclarer auprès du parquet ?
Il y’a lieu de clarifier cette condition dès à présent afin d’éviter tout amalgame. Parce que si la commission ne s’en tient qu’au récépissé du parquet, cela voudrait dire que beaucoup de journaux nés dans les années 90 et paraissant plus ou moins régulièrement risquent de se voir écartés de la subvention. Parce que leurs récépissés sont délivrés par le ministère de l’intérieur. Auquel cas ces journaux ne rempliraient plus à la condition d’existence exigée d’au moins pendant une année. Ce ne serait pas juste et personne ne pourrait alors comprendre une logique aussi insensée.
A charge pour les membres de la commission d’éclairer notre lanterne. Aux patrons de presse aussi d’être vigilants pour ne pas être surpris désagréablement demain. Cela dit, le travail de la commission mérite d’être salué dès lors qu’il apparaît clairement la volonté des uns et des autres de faire en sorte pour que la presse indépendante sorte de la précarité dans laquelle elle se trouve confinée depuis sa naissance.
Cette situation s’explique par plusieurs facteurs combinés ou agissant isolément. Le coût exorbitant des facteurs de production (papier, équipements, électricité, téléphone, etc.) et l’absence d’un marché publicitaire digne de ce nom. A cela s’ajoute, pour la presse écrite, des ventes limitées par le faible pouvoir d’achat, le faible niveau d’instruction et la lecture collective (un journal est lu en moyenne par 10 personnes).
Cette précarité se répercute négativement sur les conditions de travail et de vie des journalistes. D’ailleurs, une corrélation est vite trouvée entre cette précarité et la morale professionnelle décadente dans ce métier tant décrié. Ainsi pour soutenir la presse dans son rôle démocratique, l’Etat entend t-il accorder chaque année une subvention à la presse privée.
Il va s’en dire qu’une telle perspective avait amené à s’interroger sur un certain nombre de questions. Notamment les critères d’attribution du moment qu’on parle de 229 titres de presse reconnus. Maintenant combien de titres vont en bénéficier ? Certainement pas tous ces titres.
Sur la base d’une enquête faite par la Hapa, il y’avait une quarantaine de journaux reconnus comme répondant aux critères d’un organe de presse. Mais par la suite, il y a eu des pressions au niveau du gouvernement et ça a été ouvert à plus de 200 journaux. Or si réellement l’Etat veut aller jusqu’au bout de sa logique, il doit destiner ces fonds aux journaux qui ont un siège, des charges, du personnel et qui paraissent régulièrement.
Moussa Diop
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