mardi 24 avril 2012

Un groupe négro-africain de la vallée du fleuve au palais présidentiel.


« Je vous renouvelle ici tous mes engagements… ». 

Qu’est-ce qui fait courir Ould Abdel Azizen ce moment dans la vallée du fleuve ? A peine revenu de sa tournée présidentielle auBrakna et au Gorgol, le président de la République vient de rencontrer au palais présidentiel dimanche 22 avril un groupe négro-africain de la vallée du fleuve, lors d’un dîner-débat ayant duré 3 h 30 d’horloge soit de 20 h 30 à 23 heures.

Ce groupe, rappelons-le, chapeauté par Bâ Bocar Alpha, avait vu le jour en 2009 en pleine crise politique pour soutenir la candidature de Mohamed Ould Abdel Aziz aux élections présidentielles de juillet 2009.

Pas moins de 40 personnalités négro-africaines essentiellement pulaar ont répondu à l’invitation. Ils sont venus de tous les horizons de la vallée du fleuve, disons de NDiago à Khabou, entre autres : RossoBoghéBababéMBagneKaédiMonguelMaghamaSélibaby etc…

Selon nos informations, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Kane Yahya, initiateur de la loi l’amnistie votée en 1993 sous le régime de Maaouya Ould Sid’ahmed Taya, , était de la partie à côté d’autres personnalités, notamment : Wane Ismaïla, colonel à la retraite Dia El Hadj AbderrahmaneNDiaye Bâ sénateur de Boghé, Bâ Amadou Racine ancien ambassadeur, Colonel Athié Hamath ancien ministre, Bâ Abdoul Fatah ancien député entre autres.

Le chef de l’Etat, initiateur de cette rencontre, aurait dit en substance : « vous m’avez soutenu massivement et franchement depuis que je me suis porté candidat à la Présidence de la République. Vous venez de confirmer votre soutien à travers l’accueil particulièrement chaleureux que la vallée m’a réservé lors de toutes mes visites que je lui ai rendues.

Je vous renouvelle ici tous mes engagements que je m’attellerai à remplir. Des gens malintentionnés ont tenté et vont encore tenter de nuire à ce climat de confiance qui s’est instauré entre nous. Ils ont usé d’intoxications abjectes au sujet de l’enrôlement, de l’affectation des terres de culture aux étrangers. Je me félicite que vous n’ayez pas prêté crédit à ces mensonges.
Je vous renouvelle ma volonté de remplir toutes mes promesses. Je compte sur vous car, votre soutien est sincère, franc et massif. Je vous remercie encore une fois »
.

Quant aux négro-africains, ils ont eu à aborder avec lui des thèmes relatifs à l’enrôlement en cours, les terres de la vallée du fleuve, la justice, les projets de développement, la marginalisation des cadres négro-africains dans les nominations aux postes de responsabilité etc.

Sans doute que ces différentes personnalités ont dit haut ce qu’ils pensaient et sans détour, de la gestion du pays. Pour sûr quelque soit le soutien que lui apporte la communauté négro-africaine, les défis à relever restent nombreux et complexes pour le pays. Et il ne fait pas de doute que si le président de la République a choisi de se consacrer à la vallée, ces temps-ci, c’est que la situation politique devient de plus en plus périlleuse.

Mais la vallée du fleuve qui le soutenait semble avoir déchanté pour rester critique à son encontre. Certes que cette rencontre s’est déroulée dans les civilités, mais elle est loin de confirmer le soutien négro-africain à sa politique. Et pour preuve il a été reçu à Boghé un bastion de l’opposition, mais il ne faudrait pas y voir un soutien à sa politique, loin de là. Ici comme ailleurs, à KaédiMaghama ou Sélibaby c’est le scepticisme qui gagne les masses.

L’unité nationale est loin d’être une réalité. L’enrôlement est venu corser l’addition avec la mort du jeune Lamine Mangane à Maghama. Les affrontements estudiantins récurrents à l’Université de Nouakchott, la place des langues nationales dans les médias et d’autres problèmes culturels sur lesquels le chef de l’Etat fait l’impasse encore, trouvent franchement une oreille attentive à leur prise en compte. En fait il y a péril en la demeure qui dépasse le cadre négro-africain. Le malaise est national et concerne tout le pays et toutes ethnies confondues.

Moussa Diop 






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