vendredi 16 mars 2012

La Mauritanie veut propager la modération à travers les mosquées


Les lieux de culte peuvent servir de plateforme idéale dans la dissémination des valeurs de tolérance, ont reconnu les participants à un forum organisé àNouadhibou. Plus d'une centaine de prêcheurs mauritaniens, réunis àNouadhibou en début de mois, ont examiné les moyens de transformer les mosquées et les mahdharas en vecteurs authentiques de propagation de la paix et de la modération.

Ce séminaire de trois jours, qui s'est achevé le 5 mars, était organisé par l'Association des oulémas mauritaniens en collaboration avec le ministère des Affaires islamiques. Cette rencontre a été l'occasion de conférences et de présentations sur les moyens de lutter contre la violence à travers les lieux de culte, ainsi que sur le rôle que les mosquées peuvent jouer dans la promotion de la vertu et la prévention du vice.

"Propager une image des principes de l'Islam qui renonce à la violence et à l'extrémisme est extrêmement important pour éduquer les communautés à la menace que représentent le terrorisme et les groupes armés, en niant cette caractéristique de l'activité islamique", a déclaré le cinéaste Mohamed Ould Edom, qui suit le travail des groupes islamiques modérés.

Il a ajouté que "le discours religieux modéré préserve les valeurs de la société, loin de la création d'un discours venant soutenir ou sympathiser avec la violence. Il y a une vraie nécessité de faire se propager ce discours, qui révèle la réalité de la religion et le besoin de la coexistence, et qui permet également de montrer le discours tenu par les groupes terroristes sous son vrai jour".

Un message qui a pris une signification particulière à Nouadhibou. La capitale économique de la Mauritanie a en effet été le théâtre d'un certain nombre d'attaques criminelles au cours des derniers mois. En février, cinq accusés ont été traduits en justice sous haute sécurité pour répondre de la possession de deux tonnes de stupéfiants. Selon des sources proches des services de sécurité, cette drogue était utilisée pour financer les opérations d'al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

Il y a trois ans, un convoi humanitaire avait été pris pour cible alors qu'il quittait Nouadhiboupour se rendre à Nouakchott. Trois bénévoles avaient été kidnappés, ce qui avait amené les autorités mauritaniennes à porter davantage d'attention au problème de la sensibilisation aux menaces de violence dans le pays.

L'un des moyens de contrer l'idéologie violente consiste à se tourner vers les quelque huit mille mosquées que compte le pays.

Celles-ci peuvent être la plateforme la plus puissante pour propager la paix, éduquer les individus sur les dangers de l'extrémisme et souligner que les organisations terroristes n'ont rien à voir avec la religion, a déclaré Haddmin Ould Salek, imam à la mosquée Ibn Abbas, dans la capitale mauritanienne.

Ce forum s'inscrivait dans le cadre des efforts conjoints visant la construction d'une société combinant valeurs de tolérance et vertus de la modernité, et fondée sur une base solide d'authenticité et de nationalisme, a expliqué le ministre des Affaires islamiques Ahmed Ould Neini.

Son ministère cherche à transformer les mosquées et les mahdharas en espaces intellectuels susceptibles de fortifier la société par la culture de la modération, de la tolérance et la reconnaissance de l'autre, avec pour objectif de construire une société avancée, modérée, profitant de la paix, de la sécurité, de la stabilité et de l'unité, a-t-il ajouté.

Hamdan Ould Tah, président de l'Association des oulémas mauritaniens, a exprimé l'espoir de voir ce forum contribuer à faire naître une nouvelle génération de jeunes, à travers les lieux appropriés. La mahdhara est la fierté des Mauritaniens et de leur authenticité, tandis que la mosquée est l'endroit où la voix de l'Islam a pris sa source, a-t-il ajouté.

Par Raby Ould Idoumou pour Magharebia à Nouakchott






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