lundi 9 janvier 2012

Joutes parlementaires : Guerre des nerfs à l’assemblée nationale.



Que de fortes empoignades et des bousculades se déroulent à l’assemblée nationale entre les députés du pouvoir et leurs collègues de l’opposition, c’est chose normale, perçue même comme un signe de bonne santé démocratique.

Mais qu’un membre du gouvernement accuse publiquement un parlementaire de voleur, refusant de s’excuser sous l’instance du président de la chambre basse, est le comble de l’irrespect à l’égard d’un élu du peuple.

Les joutes orales et critiques virulentes entre hommes du régime et de l’opposition dépassent désormais les lieux des meetings et des communiqués pour s’étendre à l’assemblée nationale où, des propos calomnieux jamais échangés dans notre parlement, ont été tenus samedi dernier par un membre du gouvernement et un député de l’opposition, lors d’une longue séance parlementaire sur le projet de loi relatif à la CENI, finalement adopté hier matin.

Le ministre de l’intérieur et de la décentralisation Mohamed Ould Boilil, présentement sous l’emprise de la vexation de propos présentés par le député du parti démocratique et social El Wiam Ghassem Ould Bellali, n’a pas pu se retenir, accusant, à la stupeur de toute l’audience, le parlementaire de voleur. Profondément touché par ce verbe méprisant et humiliant devant ses homologues, Ould Bellali, a répliqué sans attendre, en indexant le ministre de voleur et de corrompu.

Tout semble être parti d’une dispute entre le ministre de l’intérieur et des députés de l'opposition, au début de laquelle, Ould Boilil a accusé les parlementaires de transformer le parlement en lieu de meeting électoral et à semer le désordre et la violence.

Sur demande du président de l’assemblée nationale Messaoud Ould Boulkheir, pour retirer ses propos insultants, le ministre a préféré maintenir ses critiques. Ce qui a fini par conduire les députés de l’opposition boycotteuse, auxquels s’est joint Ould Bellali, de se retirer de la séance sans voter le dit projet de loi, dont l’adoption s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des résultats de l’accord du dialogue politique.

A sujet de la Ceni, rappelons que sa création a été adoptée par le gouvernement en vue d’assurer l'indépendance et la transparence du processus électoral dans le pays. . Ses membres seront nommés par consensus entre la majorité au pouvoir et les partis de l'opposition. Cette nouvelle institution sera chargée de surveiller toutes les futures élections. Elle couvrira l'ensemble du processus, de la préparation des listes jusqu'à l'annonce des résultats.

Le ministère a assuré que cette commission disposera des pleins pouvoirs et de toutes les capacités pour garantir des élections libres et transparentes. Mais certains responsables de l'opposition restent sceptiques sur le degré de sa neutralité. Ce qui aurait été donc à l’origine des échanges houleux de samedi dernier qui se sont développés en insultes.

Md O Md Lemine





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