Le leader auto-proclamé du réseau nigérianBoko Haram a récemment affirmé que certains des militants de ce groupe terroriste avaient été formés enMauritanie.
Mellam Ali Tshau a expliqué à une chaîne de télévision nigériane que les islamistes mauritaniens qui avaient tenté de renverser le gouvernement du Président Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya en 2004 avaient recruté des Nigérians, en leur assurant un entraînement avant de rentrer chez eux, des propos rapportés par Afrique en Ligne le 21 septembre.
Tshau a expliqué que la Mauritanie avait "exporté" Boko Haram au Nigeria, affirmant que les recrues formées en Mauritanie étaient rentrées au pays pour y constituer le bras armé du réseau terroriste connu sous le nom de Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'awati wal-Jihad(Ceux qui travaillent à la propagation des enseignements du Prophète et du djihad).
Mellam Ali Tshau a expliqué à une chaîne de télévision nigériane que les islamistes mauritaniens qui avaient tenté de renverser le gouvernement du Président Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya en 2004 avaient recruté des Nigérians, en leur assurant un entraînement avant de rentrer chez eux, des propos rapportés par Afrique en Ligne le 21 septembre.
Tshau a expliqué que la Mauritanie avait "exporté" Boko Haram au Nigeria, affirmant que les recrues formées en Mauritanie étaient rentrées au pays pour y constituer le bras armé du réseau terroriste connu sous le nom de Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'awati wal-Jihad(Ceux qui travaillent à la propagation des enseignements du Prophète et du djihad).
Plus inquiétant encore pour Tshau est l'impact sécuritaire du conflit libyen sur la région. "LaMauritanie, qui n'a que peu de moyens économiques, a été en mesure d'exporter Boko Haram au Nigeria", a-t-il expliqué. "Que dire alors de la Libye, qui dispose, elle, de ressources financières énormes ? Au vu de l'actuel chaos dans le pays, ne peut-elle être en mesure d'exporter au Nigeria quelque chose de plus dangereux encore que Boko Haram?"
Plusieurs attaques terroristes importantes ont été imputées à Boko Haram au Nigeria, notamment le récent attentat à la bombe contre le bâtiment des Nations unies à Abuja, qui a fait 23 victimes.
Le journaliste mauritanien Rabbi Ould Idoumou a expliqué que le chef terroriste nigérian "ne parlait pas en l'air". Il a affirmé qu'il existait des liens entre les islamistes et ceux qui avaient cherché à l'époque à renverser l'ancien gouvernement mauritanien. Il a également affirmé que certains Musulmans nigérians "prêtent allégance à des personnalités qui représentent les marji'yas religieux pour les islamistes mauritaniens".
"Les efforts de nombreux courants religieux, parfois été discordants, étaient unis contre le régime d'Ould Taya qu'ils considéraient comme leur ennemi commun", a expliqué Ould Idoumou en référence aux évènements de 2004. "Cela incluait l'alliance qui avait été formée à l'époque entre les Frères musulmans de Mauritanie et le mouvement salafiste djihadiste, dont les éléments se trouvent aujourd'hui en prison pour terrorisme."
L'analyste al-Moukhtar al-Salem a expliqué à Magharebia qu'il estime que les éléments dont parle le leader de Boko Haram sont les salafistes actuellement détenus dans des prisons mauritaniennes.
"Si nous reprenons l'histoire de cette période, rappelons-nous que le gouvernement mauritanien de l'époque avait expliqué qu'il existait des plans d'attentats terroristes enMauritanie", a ajouté al-Salem. "Mais l'opinion publique n'avait à l'époque pas cru cette histoire, du fait des tensions politiques et sociales dans le pays et de l'opposition grandissante au régime." Le politologue Ali Ould Ahmed Val estime pour sa part que le leader de Boko Haram fait référence aux islamistes alliés avec Saleh Ould Hanenna, qui avait comploté pour un coup d'Etat en 2003.
"Il avait été dit que les islamistes mauritaniens étaient favorables à cette tentative de coup et, au vu des relations entre eux et d'autres islamistes en Afrique, qu'ils auraient pu recruter certains éléments nigérians", a-t-il ajouté.
Le journaliste Mohammed Abdallah Ould al-Talib n'exclut quant à lui pas des liens entre des Nigérians et des courants religieux radicaux en Mauritanie. "Cela est dû au fait que de nombreux Nigérians qui pennent actuellement les armes pour Boko Haram ont étudié dans les mahdharas de Mauritanie et obtenu leurs diplômes des mains de sheikhs dont certains étaient fortement opposés au régime d'Ould Taya", estime-t-il.
"Nous nous rappelons tous la campagne d'arrestation que le régime d'Ould Taya avait lancée contre les leaders des courants religieux en Mauritanie, à l'issue de laquelle la plupart d'entre eux, qu'ils soient extrémistes ou modérés, avaient été jetés en prison", ajoute-t-il. "Nous ne pouvons pas non plus oublier les déclarations de certains de ses ministres concernant la conversion de mosquées en boulangeries ; cela avait rallié une opinion publique mauritanienne globalement religieuse contre lui et incité certaines personnalités de l'opposition salafiste à déclarer le djihad et à s'allier avec le diable pour lutter contre son régime."
Par Jemal Oumar
Pour Magharebia à Nouakchott
Plusieurs attaques terroristes importantes ont été imputées à Boko Haram au Nigeria, notamment le récent attentat à la bombe contre le bâtiment des Nations unies à Abuja, qui a fait 23 victimes.
Le journaliste mauritanien Rabbi Ould Idoumou a expliqué que le chef terroriste nigérian "ne parlait pas en l'air". Il a affirmé qu'il existait des liens entre les islamistes et ceux qui avaient cherché à l'époque à renverser l'ancien gouvernement mauritanien. Il a également affirmé que certains Musulmans nigérians "prêtent allégance à des personnalités qui représentent les marji'yas religieux pour les islamistes mauritaniens".
"Les efforts de nombreux courants religieux, parfois été discordants, étaient unis contre le régime d'Ould Taya qu'ils considéraient comme leur ennemi commun", a expliqué Ould Idoumou en référence aux évènements de 2004. "Cela incluait l'alliance qui avait été formée à l'époque entre les Frères musulmans de Mauritanie et le mouvement salafiste djihadiste, dont les éléments se trouvent aujourd'hui en prison pour terrorisme."
L'analyste al-Moukhtar al-Salem a expliqué à Magharebia qu'il estime que les éléments dont parle le leader de Boko Haram sont les salafistes actuellement détenus dans des prisons mauritaniennes.
"Si nous reprenons l'histoire de cette période, rappelons-nous que le gouvernement mauritanien de l'époque avait expliqué qu'il existait des plans d'attentats terroristes enMauritanie", a ajouté al-Salem. "Mais l'opinion publique n'avait à l'époque pas cru cette histoire, du fait des tensions politiques et sociales dans le pays et de l'opposition grandissante au régime." Le politologue Ali Ould Ahmed Val estime pour sa part que le leader de Boko Haram fait référence aux islamistes alliés avec Saleh Ould Hanenna, qui avait comploté pour un coup d'Etat en 2003.
"Il avait été dit que les islamistes mauritaniens étaient favorables à cette tentative de coup et, au vu des relations entre eux et d'autres islamistes en Afrique, qu'ils auraient pu recruter certains éléments nigérians", a-t-il ajouté.
Le journaliste Mohammed Abdallah Ould al-Talib n'exclut quant à lui pas des liens entre des Nigérians et des courants religieux radicaux en Mauritanie. "Cela est dû au fait que de nombreux Nigérians qui pennent actuellement les armes pour Boko Haram ont étudié dans les mahdharas de Mauritanie et obtenu leurs diplômes des mains de sheikhs dont certains étaient fortement opposés au régime d'Ould Taya", estime-t-il.
"Nous nous rappelons tous la campagne d'arrestation que le régime d'Ould Taya avait lancée contre les leaders des courants religieux en Mauritanie, à l'issue de laquelle la plupart d'entre eux, qu'ils soient extrémistes ou modérés, avaient été jetés en prison", ajoute-t-il. "Nous ne pouvons pas non plus oublier les déclarations de certains de ses ministres concernant la conversion de mosquées en boulangeries ; cela avait rallié une opinion publique mauritanienne globalement religieuse contre lui et incité certaines personnalités de l'opposition salafiste à déclarer le djihad et à s'allier avec le diable pour lutter contre son régime."
Par Jemal Oumar
Pour Magharebia à Nouakchott
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