Tout mauritanien doué de bon sens et qui a à cœur l’intérêt supérieur de la Mauritanie ne peut que convenir aujourd’hui de la nécessité absolue d’un dialogue franc et honnête inclusif entre l’opposition et le pouvoir, pour sortir le pays de cette situation de blocage politique et social chaotique sans précédent dans lequel il vit depuis le coup d’Etat du général Ould Abdel Aziz le 6 août 2008.
L’Accord signé en fait à Nouakchott dit l’Accord deDakar était sensé permettre à la Mauritanie de dépasser cette crise grave dans laquelle ce coup d’Etat l’avait plongée et de renouer avec l’ordre constitutionnel de manière crédible et apaisée.
Malheureusement, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, n’en a pas voulu ainsi. Il n’a en réalité respecté uniquement que les clauses qui lui convenaient et lui permettaient d’accéder au pouvoir cette-fois-ci « l’également » et il a ignoré royalement et de façon d’ailleurs méprisante une à une toutes les autres.
L’Accord signé en fait à Nouakchott dit l’Accord deDakar était sensé permettre à la Mauritanie de dépasser cette crise grave dans laquelle ce coup d’Etat l’avait plongée et de renouer avec l’ordre constitutionnel de manière crédible et apaisée.
Malheureusement, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, n’en a pas voulu ainsi. Il n’a en réalité respecté uniquement que les clauses qui lui convenaient et lui permettaient d’accéder au pouvoir cette-fois-ci « l’également » et il a ignoré royalement et de façon d’ailleurs méprisante une à une toutes les autres.
Parmi les violations de l’ Accord répertoriées par l’opposition, on peut citer : La manipulation avérée du fichier et du recensement électoraux ; La partialité de l’armée dont des officiers supérieurs ont ouvertement battu campagne pour le candidat Ould Abdel Aziz ; Le maintien de fait du Conseil militaire de la junte qui s’est réuni le lendemain de la démission de l’ancien Président de la république, alors qu’il était sensé avoir été dissout ; Le blocage par le Premier ministre du décret portant les démembrements de la CENI ; La poursuite par le CSA et leCommissariat aux Droits de l’homme de la distribution des vivres au nom de la campagne du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz ; La promulgation par deux fois de décrets unilatéraux convoquant le collège électoral :
le premier le 23 juin, rejeté par le Conseil Constitutionnel, le second promulgué, à l’insu du Gouvernement de transition, par le Premier ministre qui se déliait ainsi de son engagement sur l’honneur d’être neutre. Ces décrets ont constitué de véritables coups d’Etat civils, dont l’un a été déjoué et le second a permis à Mohamed Ould Abdel Aziz d’organiser la Présidentielle du 18 juillet 2010 à sa guise.
Par la volonté de sortir la Mauritanie à tout prix de la crise et avec une certaine dose de naïveté politique, spéculant sur le retournement spectaculaire de l’opinion qui s’est opéré suite à l’accord de Dakar l’opposition était sûre de la défaite inévitable de Ould Adel Aziz.
D’où le mot d’ordre devient à chaque violation « ne pas s’arrêter sur ce point, l’important c’est le jour du vote » et la surprise fut de taille. L’opposition qui était majoritaire au gouvernement et au CNI n’a pas su ou pu contrer les décisions unilatérales, en contradiction flagrante l’Accord, prises notamment la convocation du collège électoral et le refus du démembrement de la CNI..
Une fois la victoire obtenue, c’était sans compter sur le peu de considération réservée ou accordée par le désormais président de la république Mohamed Ould Abdel Aziz à cet accord et en particulier l’une des clauses la plus importante : le paragraphe 4 à propos du dialogue national inclusif, intitulé comme suit :
Accord de Dakar : De la poursuite du Dialogue National Inclusif. Cet Accord ne met pas fin à la poursuite du Dialogue national sur les autres points qui peuvent renforcer la réconciliation nationale et la démocratie. Dans le prolongement de l’élection présidentielle, le dialogue national inclusif sera poursuivi et intensifié entre toutes les forces politiques mauritaniennes en vue notamment :
Du renforcement des assises et de la pratique de la démocratie pluraliste, ainsi que de la prévention des changements anticonstitutionnels de gouvernement ; y compris la réforme des institutions nationales de sécurité.
De la promotion de la bonne gouvernance politique et économique, de l’état de droit et du respect des Droits de l’Homme ; de l’élaboration et de l’adoption des réformes susceptibles de renforcer le bon fonctionnement et l’équilibre des institutions de la République.
De la possibilité d’arrangements politiques de partenariat dans l’exercice du pouvoir, et des perspectives de tenue d’élections législatives anticipées. De toutes autres questions susceptibles de renforcer l’unité nationale, la réconciliation, la stabilité, la moralisation de la vie publique et le développement socio-économique du pays.
« 5. Dans la mise en œuvre du présent accord ainsi que des dispositifs juridiques régissant les activités et les opérations relatives au processus électoral, les parties signataires s’engagent à faire preuve de bonne foi et de diligence dans l’accomplissement des actes attendus de chacune d’entre elles. »
Après les élection la seule lecture qui sera faite désormais par le pouvoir de cette clause sur dialogue national inclusif est que l’opposition veut partager le « gâteau » avec lui. C’était l’arme fatale inventée pour torpiller cette partie de l’Accord.
Toutes les occasions étaient alors bonnes pour dire à qui veut l’entendre, qu’il refuse de partager le pouvoir avec l’opposition alors que cette dernière ne l’a jamais demandé et probablement ne le souhaite même pas, en tout cas rien ne l’indique.
Par la pression de l’opposition mais également de la communauté internationale, le pouvoir a fini par se résoudre à accepter de parler de dialogue, mais refusant de faire référence à l’Accord de Dakar, qu’il avait pourtant signé.
Et pourtant, pour pouvoir bénéficier des financements de l’Union Européenne, il s’est résolu à signé une lettre d’intention le 31/03/2010 où il s’engage à organiser un dialogue inclusif «conformément à l’Accord de Dakar ».
En réalité il s’agit plutôt de double langage habituel du pouvoir. Un langage destiné à la consommation local : refus du dialogue et un autre langage pour l’extérieur favorable au dialogue sur la base de l’accord de Dakar. En d’autres termes des effets d’annonce et la ruse .
En vérité tout laisse à croire que ce pouvoir n’a nullement l’intention de s’engager dans un dialogue franc et loyal. Sinon comment comprendre son refus de créer les conditions minimales favorables à un climat de dialogue sérieux dans l’intérêt du pays ?
Durant toute l’année 2010 la stratégie du président Ould Abdel Aziz avait consistée à chercher à diviser la COD en se contentant des rencontres avec chaque chef de parti à part.
C’est seul le président de l’UFP, le président d’un parti pourtant représenté à l’Assemblée Nationale, qu’il n’a pas daigné rencontrer probablement en connaissance de cause surtout pour ce genre d’entreprise, en tout cas à ce jour aucune explication rationnelle n’est disponible.
C’est enfin, suite à une rencontre avec Massaoud (le président de l’APP) en février 2010, le résultat de cette rencontre fut l’appel officiel de Ould Abdel Aziz pour le dialogue.
A cet appel l’opposition a répondu favorablement dans la semaine qui a suivi, après plus rien, il fallut attendre que la COD fasse encore un nouveau pas en proposant une plate-forme transmise par Massaoud et qui aurait dû être l’occasion pour enclencher le début du dialogue, malheureusement il n’en fut rien, elle a été l’objet plutôt de tergiversations sans fin Dans la dernière feuille de route proposée par la COD, au cours de son intervention à la télévision nationale le 5 août 11 dernier, Ould Abdel Aziz avait qualifié de préalables certains de ces points, alors qu’en fait l’opposition ne lui demande que l’application de dispositions d’apaisement permettant de créer un climat serein avant le dialogue. Et ces dispositions ne sont rien d’autres que l’application des lois en vigueur dans notre pays, il s’agit de :
L’accès de l’opposition aux medias publics ; Le renoncement à tout processus électoral unilatéral. Pour cela, il y a des jalons à poser comme un fichier électoral fiable.
Ce fichier qui était déjà contesté en 2009 avec des recours en justice, alors est-il acceptable de prendre comme base de recensement un tel fichier ? Ensuite, il y a l’état civil qui a été complètement détruite.
Depuis deux ans personne n’a pu établir une pièce d’identité. Tous les citoyens ont le droit de voter. Qu’est-ce qu’on va faire de ce qui sont en âge de voter depuis deux ans et qui n’ont pas de pièce d’identité ? Il faut aussi une CENI qui va superviser tout le processus.
L’opposition demande aussi la fin de la répression. C’est la loi qui garantit à tous les citoyens le droit de manifester pacifiquement. A ces conditions le président Ould Abdel Aziz considère que l’opposition veut les résultats du dialogue avant le dialogue.
Dans ces conditions, il est très difficile de croire à la volonté de ce pouvoir d’engager un dialogue franc, surtout lorsqu’on se refaire à son parcours en matière de respect de ses engagements depuis son coup d’Etat de 2008 à ce jour.
La situation d’extrême difficulté que vit le pays sur le plan, politique, économique et sociale et de lourdes menaces sur l’unité nationale et sur son existence même, ajouter à cela les bouleversements que traverse le monde et plus particulièrement le monde arabe , ne sont-ils pas une alerte maximale suffisante pour qu’enfin le pouvoir comprenne et prenne la mesure de la gravité de la conjoncture pour éviter à notre pays de s’engouffrer chaque jour d’avantage dans l’abîme ?
le premier le 23 juin, rejeté par le Conseil Constitutionnel, le second promulgué, à l’insu du Gouvernement de transition, par le Premier ministre qui se déliait ainsi de son engagement sur l’honneur d’être neutre. Ces décrets ont constitué de véritables coups d’Etat civils, dont l’un a été déjoué et le second a permis à Mohamed Ould Abdel Aziz d’organiser la Présidentielle du 18 juillet 2010 à sa guise.
Par la volonté de sortir la Mauritanie à tout prix de la crise et avec une certaine dose de naïveté politique, spéculant sur le retournement spectaculaire de l’opinion qui s’est opéré suite à l’accord de Dakar l’opposition était sûre de la défaite inévitable de Ould Adel Aziz.
D’où le mot d’ordre devient à chaque violation « ne pas s’arrêter sur ce point, l’important c’est le jour du vote » et la surprise fut de taille. L’opposition qui était majoritaire au gouvernement et au CNI n’a pas su ou pu contrer les décisions unilatérales, en contradiction flagrante l’Accord, prises notamment la convocation du collège électoral et le refus du démembrement de la CNI..
Une fois la victoire obtenue, c’était sans compter sur le peu de considération réservée ou accordée par le désormais président de la république Mohamed Ould Abdel Aziz à cet accord et en particulier l’une des clauses la plus importante : le paragraphe 4 à propos du dialogue national inclusif, intitulé comme suit :
Accord de Dakar : De la poursuite du Dialogue National Inclusif. Cet Accord ne met pas fin à la poursuite du Dialogue national sur les autres points qui peuvent renforcer la réconciliation nationale et la démocratie. Dans le prolongement de l’élection présidentielle, le dialogue national inclusif sera poursuivi et intensifié entre toutes les forces politiques mauritaniennes en vue notamment :
Du renforcement des assises et de la pratique de la démocratie pluraliste, ainsi que de la prévention des changements anticonstitutionnels de gouvernement ; y compris la réforme des institutions nationales de sécurité.
De la promotion de la bonne gouvernance politique et économique, de l’état de droit et du respect des Droits de l’Homme ; de l’élaboration et de l’adoption des réformes susceptibles de renforcer le bon fonctionnement et l’équilibre des institutions de la République.
De la possibilité d’arrangements politiques de partenariat dans l’exercice du pouvoir, et des perspectives de tenue d’élections législatives anticipées. De toutes autres questions susceptibles de renforcer l’unité nationale, la réconciliation, la stabilité, la moralisation de la vie publique et le développement socio-économique du pays.
« 5. Dans la mise en œuvre du présent accord ainsi que des dispositifs juridiques régissant les activités et les opérations relatives au processus électoral, les parties signataires s’engagent à faire preuve de bonne foi et de diligence dans l’accomplissement des actes attendus de chacune d’entre elles. »
Après les élection la seule lecture qui sera faite désormais par le pouvoir de cette clause sur dialogue national inclusif est que l’opposition veut partager le « gâteau » avec lui. C’était l’arme fatale inventée pour torpiller cette partie de l’Accord.
Toutes les occasions étaient alors bonnes pour dire à qui veut l’entendre, qu’il refuse de partager le pouvoir avec l’opposition alors que cette dernière ne l’a jamais demandé et probablement ne le souhaite même pas, en tout cas rien ne l’indique.
Par la pression de l’opposition mais également de la communauté internationale, le pouvoir a fini par se résoudre à accepter de parler de dialogue, mais refusant de faire référence à l’Accord de Dakar, qu’il avait pourtant signé.
Et pourtant, pour pouvoir bénéficier des financements de l’Union Européenne, il s’est résolu à signé une lettre d’intention le 31/03/2010 où il s’engage à organiser un dialogue inclusif «conformément à l’Accord de Dakar ».
En réalité il s’agit plutôt de double langage habituel du pouvoir. Un langage destiné à la consommation local : refus du dialogue et un autre langage pour l’extérieur favorable au dialogue sur la base de l’accord de Dakar. En d’autres termes des effets d’annonce et la ruse .
En vérité tout laisse à croire que ce pouvoir n’a nullement l’intention de s’engager dans un dialogue franc et loyal. Sinon comment comprendre son refus de créer les conditions minimales favorables à un climat de dialogue sérieux dans l’intérêt du pays ?
Durant toute l’année 2010 la stratégie du président Ould Abdel Aziz avait consistée à chercher à diviser la COD en se contentant des rencontres avec chaque chef de parti à part.
C’est seul le président de l’UFP, le président d’un parti pourtant représenté à l’Assemblée Nationale, qu’il n’a pas daigné rencontrer probablement en connaissance de cause surtout pour ce genre d’entreprise, en tout cas à ce jour aucune explication rationnelle n’est disponible.
C’est enfin, suite à une rencontre avec Massaoud (le président de l’APP) en février 2010, le résultat de cette rencontre fut l’appel officiel de Ould Abdel Aziz pour le dialogue.
A cet appel l’opposition a répondu favorablement dans la semaine qui a suivi, après plus rien, il fallut attendre que la COD fasse encore un nouveau pas en proposant une plate-forme transmise par Massaoud et qui aurait dû être l’occasion pour enclencher le début du dialogue, malheureusement il n’en fut rien, elle a été l’objet plutôt de tergiversations sans fin Dans la dernière feuille de route proposée par la COD, au cours de son intervention à la télévision nationale le 5 août 11 dernier, Ould Abdel Aziz avait qualifié de préalables certains de ces points, alors qu’en fait l’opposition ne lui demande que l’application de dispositions d’apaisement permettant de créer un climat serein avant le dialogue. Et ces dispositions ne sont rien d’autres que l’application des lois en vigueur dans notre pays, il s’agit de :
L’accès de l’opposition aux medias publics ; Le renoncement à tout processus électoral unilatéral. Pour cela, il y a des jalons à poser comme un fichier électoral fiable.
Ce fichier qui était déjà contesté en 2009 avec des recours en justice, alors est-il acceptable de prendre comme base de recensement un tel fichier ? Ensuite, il y a l’état civil qui a été complètement détruite.
Depuis deux ans personne n’a pu établir une pièce d’identité. Tous les citoyens ont le droit de voter. Qu’est-ce qu’on va faire de ce qui sont en âge de voter depuis deux ans et qui n’ont pas de pièce d’identité ? Il faut aussi une CENI qui va superviser tout le processus.
L’opposition demande aussi la fin de la répression. C’est la loi qui garantit à tous les citoyens le droit de manifester pacifiquement. A ces conditions le président Ould Abdel Aziz considère que l’opposition veut les résultats du dialogue avant le dialogue.
Dans ces conditions, il est très difficile de croire à la volonté de ce pouvoir d’engager un dialogue franc, surtout lorsqu’on se refaire à son parcours en matière de respect de ses engagements depuis son coup d’Etat de 2008 à ce jour.
La situation d’extrême difficulté que vit le pays sur le plan, politique, économique et sociale et de lourdes menaces sur l’unité nationale et sur son existence même, ajouter à cela les bouleversements que traverse le monde et plus particulièrement le monde arabe , ne sont-ils pas une alerte maximale suffisante pour qu’enfin le pouvoir comprenne et prenne la mesure de la gravité de la conjoncture pour éviter à notre pays de s’engouffrer chaque jour d’avantage dans l’abîme ?
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