Alors que le ministre mauritanien de la communication déclare que les médias publics sont désormais ouverts au principal leader de l’oppositionAhmed Ould Daddah, chef du RFD, la police deNouakchott arrête puis libère la journalisteFatimetou Sow Deyna de la Télévision Africa 7 et confisque son matériel.
Cette arrestation qui fait suite à un entretien avec le chef du RFD et le président de l’IRA-Mauritanie Biram Ould Abeid indigne les professionnels de l’information et de la communication et constitue une grave atteinte à la liberté de la presse.
Pour les observateurs ces méthodes d’intimidation et de rétention de l’information portent préjudice à la libéralisation de l’audiovisuel votée récemment par le parlement.
Alerte maximum sur la liberté de la presse en Mauritanie. Cette semaine encore les journalistes n’en revenaient pas à leurs yeux et oreilles en apprenant l’arrestation àNouakchott de leur consoeur et ex-journaliste de la Télévision mauritanienne Fatimetou Sow Deyna de la Télévision Africa 7 et son équipe par la police de la capitale. C’est la nième fois que les flics s’en prennent aux journalistes dans l’exercice de leur métier.Cette arrestation qui fait suite à un entretien avec le chef du RFD et le président de l’IRA-Mauritanie Biram Ould Abeid indigne les professionnels de l’information et de la communication et constitue une grave atteinte à la liberté de la presse.
Pour les observateurs ces méthodes d’intimidation et de rétention de l’information portent préjudice à la libéralisation de l’audiovisuel votée récemment par le parlement.
Cette fois-ci la moisson est belle puisque les forces de sécurité mauritanienne ont réussi à s’accaparer de la caméra et de la cassette qui contenaient les interviews des deux plus grandes personnalités recherchées en ce moment par la presse, le chef du RFD Ahmed Ould Daddah et le président de l’IRA-Mauritanie Birame Ould Abeid au moment où la matérialisation du dialogue inclusif ne se dessine pas et neuf militants anti-esclavagistes toujours emprisonnés pour avoir dénoncé une fillette de 10 ans réduite en esclavage.
Cette grave atteinte des journalistes dans l’exercice de leur fonction indigne tous les professionnels de l’information et de la communication dont l’aspiration à vivre la libéralisation du paysage audiovisuel en Mauritanie est réelle mais sa matérialisation pose des problèmes évidents dans un pays qui reste encore marqué par la mainmise de l’Etat sur les ondes. Et pourtant c’est le ministre de la communication lui-même qui annonce la couleur pour déclarer que les médias publics sont ouverts au principal leader de l’opposition, le président du RFD au même moment où la police s’acharnait contre Fatimetou Sow Deyna et son équipe de tournage.
Cette confiscation des libertés fondamentales traduit un double discours du régime de Ould Aziz qui tantôt souffle le froid et le chaud quand ça l’arrange. Une contradiction flagrante qui fragilise la libéralisation des ondes et le respect de la déontologie de la presse. C’est Ould Azizlui-même en 2010 qui avait taclé les journalistes de la Télévision nationale en demandant plus de pertinence et d’initiatives journalistiques. Ce populisme pur ne date d’aujourd’hui. Il discrédite in fine toutes les paroles politiques jusqu’au sommet de l’Etat .
A ce rythme de recul de la démocratie, l’accès à une information libre et plurielle n’est pas pour demain. Les journalistes sont aujourd’hui en danger en Mauritanie malgré les cas de dérapages que l’on peut compter sur les bouts du doigt. C’est surtout difficile pour les médias publics dont l’accès à des informations d’investigation est très limité voire inexistant. Le plus souvent les scandales financiers ou politiques sont révélées par l’opposition et la presse privée.
La radio et la télévision nationale étant plus soumises à des contrôles stricts avant, pendant et après la diffusion des informations malgré le changement de statut en société d’économie mixte comme en témoignent récemment la censure d’une émission à la TVM qui critiquait le bilan des deux années du chef de l’Etat et celle du leader de l’AMJD Ibrahima Sarr sur l’esclavage. Et ces exemples sont légions depuis juillet 2009.
L’affaire d’Africa 7 fait peur aux pouvoirs publics au moment où ils sont confrontés à des manifestations régulières de la société civile et des leaders d’opinion pour l’arrêt de l’enrôlement des populations qui ne fait plus l’unanimité au sein de la classe politique.
Le gouvernement de Ould Laghdaf actuellement aux abois craint que cette liberté de ton de la presse étrangère ne se retourne contre ses réformes toujours mal comprises par les populations. Pour des années encore la radio et la télévision nationale sont parties pour rester monocolores.
A un mois et demi des législatives et municipales les journalistes sont doublement avertis. Ne pas parler des leaders de l’opposition et surtout de l’esclavage puisqu’il n’y en pas en Mauritanie selon le président Ould Aziz et d’éventuelles fraudes électorales. Un homme averti en vaut deux.
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