«Le dialogue national : chances de réussite, risques d’échecs», c’est à peu près la traduction du thème sous lequel s’est tenue une rencontre dans les locaux du syndicat des journalistes mauritaniens. La rencontre était co-préparée par le syndicat et le centre d’études et de recherches humaines (mabdaa’). Elle visait à réunir les acteurs politiques dans un même espace afin de booster le processus de dialogue que le pays espère.
Les débats étaient dirigés par notre confrère Moussa Ould Hamed de Biladi et introduit par un professeur d’université qui a parlé du concept de dialogue en général. En fait de dialogue national, il manquait quelques faisceaux pour avoir le kaléidoscope mauritanien.
Pas l’ombre d’une figure politique négro-africaine, absence de figures dirigeantes de l’UFP, de l’APP, du RFD… et n’était la présence de Jemil Mansour, président de Tawaçoul, on pourrait ajouter : absence de figures emblématiques de l’opposition traditionnelle (celle d’avant août 2005), et la rencontre aurait été une retrouvaille du défunt PRDS.
Les débats étaient dirigés par notre confrère Moussa Ould Hamed de Biladi et introduit par un professeur d’université qui a parlé du concept de dialogue en général. En fait de dialogue national, il manquait quelques faisceaux pour avoir le kaléidoscope mauritanien.
Pas l’ombre d’une figure politique négro-africaine, absence de figures dirigeantes de l’UFP, de l’APP, du RFD… et n’était la présence de Jemil Mansour, président de Tawaçoul, on pourrait ajouter : absence de figures emblématiques de l’opposition traditionnelle (celle d’avant août 2005), et la rencontre aurait été une retrouvaille du défunt PRDS.
Ce n’est certainement pas la faute des organisateurs qui doivent avoir invité tous les acteurs. Mais rares sont ceux qui veulent discuter et échanger devant témoins. Premier mérite des présents. Le deuxième mérite se rapporte aux thèmes abordés et aux propos des uns et des autres.
L’introduction de Mohamed Yahya Ould Horma, vice-président de l’UPR, a été très bien élaborée et très bien présentée. Elle comportait une déclaration de bonne intention et appelait à l’ouverture immédiate d’un dialogue sans ambages. Visiblement préparée, elle était destinée à présenter le point de vue de la Majorité. Et mise à part la séquence sur la référence à Dakar, aucun ton polémique n’y transparaissait.
Quand vient le tour de Jemil Mansour, on se rend compte qu’il n’a pas préparé de «feuille» (waraqa). C’était visiblement quelqu’un d’autre, probablement l’un des chefs de la COD, qui était prévu pour la circonstance. Dans un exercice qui demande intelligence, capacité de synthèse et aptitudes mnémoniques exceptionnelles, Ould Mansour se lance donc dans un commentaire de ce qui a été présenté par Ould Horma. Ce à quoi Ould Horma demande un droit de réponse. Petit moment de flottement et les débats sont ouverts.
Le consensus autour de la nécessité de l’ouverture d’un dialogue entre les différentes forces politiques s’exprime. Son urgence aussi. Je retiendrai dans l’intervention de Mohamed Val Ould Bellal, cette lecture de la réalité du système politique mauritanien. Il expliquera que l’une des erreurs, fatales par le passé, du personnel politique, c’est de croire que les destins du pouvoir et de l’opposition ne sont pas liés. Pouvoir et Opposition font le système politique en place, ils en sont les deux faces. La chute de l’un ou son échec signifie nécessairement l’échec ou la chute de l’autre. On oublie que le coup d’Etat qui renverse le pouvoir en place, renverse le système tout entier et en même temps.
C’est, à ses yeux ce qui explique la victoire de Sidi Ould Cheikh Abdallahi en 2007 qui s’était présenté sans parti et sans réalité politique et qui est passé. Et bien avant lui, en 2006, le raz-de-marée des indépendants aux législatives et municipales. L’appel du pied à un renversement du régime par son opposition est donc une faute d’appréciation. Tout comme l’entreprise de sape et d’affaiblissement menée par le pouvoir contre son opposition.
L’un et l’autre ont besoin l’un de l’autre. D’où la nécessité pour eux de chercher à atteindre un point d’équilibre qui suppose la reconnaissance mutuelle et le consensus autour de l’essentiel : le raffermissement de la démocratie, la préservation de l’unité nationale, le respect des droits et des choix…
Yahya Ould Ahmed Waghf, président de ADIL, essayera lui d’équilibrer ses positions entre pouvoir et opposition. Il avancera une proposition autour des préalables dont, à ses yeux il faut retenir deux. Le premier est indiscutable et doit aller de soi : l’ouverture des médias publics à tous les acteurs. Il est du ressort des responsables de ces médias et doit être naturellement opéré et au plus vite.
Le second est le report de l’élection municipale et législative qui doit aussi faire l’objet d’une décision urgente. Penser par exemple à reculer la date en fixant d’abord un deadline à la conclusion du dialogue entre les deux parties.
Mise à part le malaise créé par le «monolithisme ethnique» et l’absence de quelques ténors que nous avions besoin d’entendre, notamment l’UFP, APP et RFD, on peut dire que les échanges qui ont duré quelques quatre heures, ont été très fructueux.
L’introduction de Mohamed Yahya Ould Horma, vice-président de l’UPR, a été très bien élaborée et très bien présentée. Elle comportait une déclaration de bonne intention et appelait à l’ouverture immédiate d’un dialogue sans ambages. Visiblement préparée, elle était destinée à présenter le point de vue de la Majorité. Et mise à part la séquence sur la référence à Dakar, aucun ton polémique n’y transparaissait.
Quand vient le tour de Jemil Mansour, on se rend compte qu’il n’a pas préparé de «feuille» (waraqa). C’était visiblement quelqu’un d’autre, probablement l’un des chefs de la COD, qui était prévu pour la circonstance. Dans un exercice qui demande intelligence, capacité de synthèse et aptitudes mnémoniques exceptionnelles, Ould Mansour se lance donc dans un commentaire de ce qui a été présenté par Ould Horma. Ce à quoi Ould Horma demande un droit de réponse. Petit moment de flottement et les débats sont ouverts.
Le consensus autour de la nécessité de l’ouverture d’un dialogue entre les différentes forces politiques s’exprime. Son urgence aussi. Je retiendrai dans l’intervention de Mohamed Val Ould Bellal, cette lecture de la réalité du système politique mauritanien. Il expliquera que l’une des erreurs, fatales par le passé, du personnel politique, c’est de croire que les destins du pouvoir et de l’opposition ne sont pas liés. Pouvoir et Opposition font le système politique en place, ils en sont les deux faces. La chute de l’un ou son échec signifie nécessairement l’échec ou la chute de l’autre. On oublie que le coup d’Etat qui renverse le pouvoir en place, renverse le système tout entier et en même temps.
C’est, à ses yeux ce qui explique la victoire de Sidi Ould Cheikh Abdallahi en 2007 qui s’était présenté sans parti et sans réalité politique et qui est passé. Et bien avant lui, en 2006, le raz-de-marée des indépendants aux législatives et municipales. L’appel du pied à un renversement du régime par son opposition est donc une faute d’appréciation. Tout comme l’entreprise de sape et d’affaiblissement menée par le pouvoir contre son opposition.
L’un et l’autre ont besoin l’un de l’autre. D’où la nécessité pour eux de chercher à atteindre un point d’équilibre qui suppose la reconnaissance mutuelle et le consensus autour de l’essentiel : le raffermissement de la démocratie, la préservation de l’unité nationale, le respect des droits et des choix…
Yahya Ould Ahmed Waghf, président de ADIL, essayera lui d’équilibrer ses positions entre pouvoir et opposition. Il avancera une proposition autour des préalables dont, à ses yeux il faut retenir deux. Le premier est indiscutable et doit aller de soi : l’ouverture des médias publics à tous les acteurs. Il est du ressort des responsables de ces médias et doit être naturellement opéré et au plus vite.
Le second est le report de l’élection municipale et législative qui doit aussi faire l’objet d’une décision urgente. Penser par exemple à reculer la date en fixant d’abord un deadline à la conclusion du dialogue entre les deux parties.
Mise à part le malaise créé par le «monolithisme ethnique» et l’absence de quelques ténors que nous avions besoin d’entendre, notamment l’UFP, APP et RFD, on peut dire que les échanges qui ont duré quelques quatre heures, ont été très fructueux.
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