mardi 23 août 2011

L’aventure « ambiguë » d’une équipe de Africa 7 en Mauritanie !



Une équipe de la nouvelle chaine de télévision sénégalaise (Africa 7), c’est introduite en Mauritanie depuis samedi 13 aout 2011, d’une façon « clandestine », sans dévoiler leurs vraies identités de journalistes !

Une fois sur place, l’équipe d’Africa 7 a commencé le tournage, sans prendre la peine de demander une autorisation (de tournage) auprès du Ministère de la Communication, comme le prévoit la loi. Les membres de l’équipe ont été soumis à une interrogation courtoise de la part des services concernés, qui ont fini par leur restituer leur matériel.

Un journaliste sénégalais est récemment passé dans des rédactions dont celle de l’Agence de presse sénégalaise (APS), porteur d’un article qu’il a voulu faire publier par l’agence, sans succès.
Dans ledit article, figurent des affirmations qui révèlent entre autres qu’Oumou Wane, patron de Africa7 a eu sa fréquence sur la base de sa seule proximité avec le Président sénégalais. D’autres sources distillent que « c’est Abdoulaye Wade qui a remis des milliards à Oumou Wane pour financer sa chaîne ». Oumou assume : « Abdoulaye Wade est un père que j’aime beaucoup et qui me le rend bien. Que personne ne compte sur moi pour le dénigrer. Son geste est la preuve.» 

Depuis des années maintenant, vous le savez, nous suivons l'évolution de la liberté de la presse en Mauritanie. Sous la dictature de Maaouiya Ould Taya, entre 1991 et 2005, RSFavait recensé 101 actes de censure prononcés par les autorités à l'encontre de la presse indépendante. Seize cas pour Mauritanie nouvelles par exemple, et quatorze pour LeCalame. Depuis 2005, aucun cas n’a été enregistré.

A la faveur d'un important travail de réforme, auquel les médias ont été associés, la loi sur la presse a été assouplie, un organe de régulation (HAPA) a vu le jour, les verrous de la censure ont été levés, et la diffusion de RFIAl Jazira, BBC, et d'autres médias étrangers a été rétablie.

Le gouvernement mauritanien travaille à la restructuration et à la réorganisation du secteur de la presse en concertation avec tous les acteurs et opérateurs à travers l’application de nouvelles dispositions relatives à la carte de presse, le renforcement des capacités, l’encouragement à la professionnalisation, l’abolition des délits de presse, la création d’un cadre juridique pour la presse électronique, l’aide publique à la presse, ainsi que la libéralisation de l’audiovisuel, dont la loi déjà adoptée, hier seulement le Ministère de la Communication a rendu publique les cahiers de charge, pour annoncer officiellement la libéralisation de l’audiovisuel( La cérémonie de lancement a eu lieu aujourd’hui même, 23 aout 2011), ou l’autorisation de cinq radios privés et cinq télévisions privés a été accordée d’abord, avant les licences associatives.

Aujourd'hui, nous estimons que la situation pour la presse est plus que satisfaisante enMauritanie. Cependant, les défis auxquels font face les journalistes de Mauritanie restent complexes, et les chantiers que peut entreprendre le gouvernement sont bien entendu nombreux.

Lay Haidara, 
journaliste




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