Nous avons lu la déclaration publiée par l’instance dénommée le ministère public auprès de la justice de Nouakchott. Celle-ci n’est, en fait, proprement, qu’un instrument d’enregistrement entre les mains des maîtres d’esclaves et leurs genres parmi les iniques. La déclaration dit que neuf (9) militants de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionnistes (MM. Saleck ould Inalla, Tourad Ould Zeïd, Moulaye Abdel Kerim, Cheikhna Ould Cheyakh, El Mokhtar Ould Mohamed, Ahmed Salem Ould Ethmane, Sabar Ould El Houcei, Aliyine Ould Sidi et Boulkheïr Cheikh Dieng) ont été déferrés devant le parquet au terme de l’enquête préliminaire.
Les neufs militants des droits humains arrêtés par les officiers et responsables de « la police des maîtres d’esclaves », ont tous subi, cinq jours durant, torture, diète et toutes les autres formes de traitement barbare. Ceci continua tout le long de leur détention où ils avaient été retenus séparément dans des les différents commissariats de la capitale, Nouakchott.
Pendant cette période, leurs parents et leurs avocats ont été empêchés de leur rendre visite et même de savoir leurs lieux de détentions. Ils endurèrent des tortures inhumaines dont le dessein était de parvenir à leur extorquer de faux-aveux ou des témoignages fallacieux contre Initiative pour la Résurgence du mouvement abolitionniste et son président Biram Ould Dah Ould Abeid.
Les prétentions de crimes contre la paix civile, la résistance et la rébellion contre les forces publiques sont des accusations dénuées de fondement. Ce sont des manœuvres vindicatives qui, du reste, cachent des velléités d’acharnement inouï visant à dénaturer les comportements et les positions ô combien sages et non-violents ainsi que les discours didactiques dont le mérité avait été l’éclairage de l’opinion, notamment, les populations de la maoughataa(prefecture) du Ksar vivant dans les environs de la brigade des mineurs, lieu du sit-in pacifique des militants d’IRA- Mauritanie. Bref, toutes les allocutions tenues, les mots des orateurs et les slogans brandis par les communs des militants insistaient sur la condamnation de l’esclavage, de l’oppression et du racisme. Ils appelaient les autorités sécuritaires, judiciaires et politiques à appliquer de façon formelle les lois criminalisant l’esclavage.
Quant à la résistance, elle est pacifique. Elle s’est limitée à s’asseoir face des véhicules de la police dont les membres avaient en charge l’application des décisions judiciaires iniques et odieuses violant ainsi l’esprit de la loi pour blanchir Aïchetou Mint Seïbott pourtant accusée de pratiquer l’un des plus horribles crimes sur une fille mineure qu’elle a cachée ou tuée sous la bénédiction des hautes autorités soucieuses d’inhumer toute trace de preuve qui l’inculpera.
S’agissant de la présomption de rébellion contre les forces publiques, nous affirmons sans ambages que notre rébellion plutôt c’est celle de la conscience. En fait, nous refusons moralement de légitimer les pratiques iniques des autorités publiques caractérisées par l’humiliation des « Hratin », autrement dits , les esclaves et anciens esclaves ; sachant du reste, que le pouvoir appartient exclusivement à la composante arabo-berbère dont le mode de vie est fondé sur la possession des personnes et leur mise en esclavage « comme si les êtres humains n’étaient qu’un troupeau de bêtes de somme ». Il n’y avait nulle mutinerie encore moins de résistance physique ou armée qui serait menée par les militants de l’organisation en sit-in pacifique à la brigade. Ce sont ces derniers qui au contraire furent visés par un violent assaut lequel les couvrit d’un épais nuage de fumée de gaz lacrymogène, asphyxiant en conséquence et brûlant les militants avant que les forces de l’ordre ne se ruèrent sur eux avec une violence d’une très rare brutalité à coups de matraques et de bâtons. Et ce sont des agissements qui n’ont aucunement ébranlé la quiétude des foules déterminées à n’opposer aucune réaction, autre que de rester assis ou de se coucher à même la terre refusant cependant de fuir.
Nous défions le ministère public beydhane(arabo-berbère), leur Ministère de Justice et toutes leurs forces de l’ordre de présenter un policier blessé, une pierre, un bâton ou un instrument tranchant pris avec un des militants pacifiques que seul animé le désir et la volonté de voir la loi appliquée.
Pour ce qui du mensonge du Procureur de la République lequel prétend que nous avons investi la brigade au ksar, cassé ses portes, brisé ses bureaux et détruits son équipement tout en agressant par des coups et toutes autres formes d’insultes les membres de la police, nous répondons par ce qui suit :
1- Nous demandons à ce procureur et la justice toute entière de procéder, mercredi prochain, pendant le procès de nos camarades, à la convocation des membres de la police en exercice à la brigade des mineurs pour qu’ils témoignent au sujet des allégations du procureur de la République par rapport à la dite violation des locaux, les coups reçus, les saccages faits mais également les cause de ces derniers. Ainsi tant la justice que le public sauront évidemment ce qui s’est réellement passé. Car toute la lumière serait faite, les preuves à l’appui, grâce aux révélations que feront à cette occasion les membres de cette brigade. Aussi saura-ton combien le procureur est à cet égard audacieux voire téméraire quant à mentir et en agir par le mensonge en plein mois saint de ramadan. Encre faut-il que l’on demande la policière dénommée El Arbiya Mint Taleb Ahmed qui la frappé par un coup de pierre sur le flanc. Ensuite, que l’on demande aussi au policier Bekaye Ould El ghassem d’avouer qui lui donné un coup de pierre dans la jambe. Enfin que l’on interroge le policier El Kharchi Ould Saleh qui avait tenté de lui briser le crâne avec un morceau de brique. Tous répondront que c’est l’ivrogne zélé et ami du général Ould Abdel Aziz, en l’occurrence, « Mahmoudy Ould Seïbott et sa bande quand, armés ils se sont introduits sans ménagement dans la brigade insultant à tue-tête la police, la justice et les manifestants. Ils ont envahi les locaux du commissariat, brutalisant alors les policiers et détruisant tout sur leur passage jusqu’au téléviseur. Des policiers connivents leur ont suggéré de s’attaquer aux manifestants, entre autres, le président Biram Ould Dah Ould Abeïd. Mais la vigilance des militants permit d’en déjouer le plan. Ils ont aisément maîtrisés les assaillants, les ont déshabillés et les remis à la police. Ils n’eurent pour toutes corrections que de légères fessées en guise de réprimande et de leçon civique… Au cours de tout le sit-in d’IRA, aucun des militants n’a franchi la porte de la brigade, hormis notre avocat Maître Mohamed Ould Bilal à deux reprises et à chaque fois c’est quant le chef de la brigade des mineurs, Aïchetou Mint Soeuïd’Ahmed, demande à IRA déléguer un représentant avec elle va discuter de l’évolution du dossier. En dépit de tout cela la police n’hésita pas brutaliser, battre, brûler et arrêter les militants au vu et su des voisins du commissariat au Ksar… Nous insistons, en fait, sur la nécessité de convoquer l’inspectrice de la police, chef de brigade des mineurs Aïchetou Mint Soeïd’Ahmed pour témoigner sur cette affaire. La justice a par acquit de conscience le devoir de tenir compte du témoignage des habitants voisins de la brigade. Il ya lieu, également, d’interroger les forces anti-émeute, qui ont exécuté l’assaut contre les défenseurs des droits humains pour dire où se trouvaient les militants de IRA au moment de l’assaut et ou les détenus avaient ils été trouvés arrêtés. ? Les défenseurs des droits humains était-ils dans les locaux de la police ? ou bien dehors, en face de la brigade ?
2- Nous demandons, enfin, à la justice d’exiger du parquet des maîtres d’esclaves une seule preuve qui corroborerait qu’un policier ait fait l’objet de brutalité, ou que sa tenue ait été déchiré e ou froissée; de présenter le moindre fait pouvant être interprété comme une agression à l’actif des membres de IRA. En revanche, nous avons appris qu’après l’arrestation des militants et leurs transferts dans les commissariats, un des officiers du nom de « Ismaël Diakité » s’est livré à humilier et torturer Boulkheïr Ould Cheikh Dieng. Or ce dernier, jeune peu âgé, a des problèmes psychiques. Nous détenons un dossier médical qui atteste son état. Violenté et touché dans son orgueil par l’officier, Boulkheïr a réagi, dans un état de dépression contre celui-ci par une gifle quelques instants avant qu’il ne s’effondre en crise.
Nous demandons donc à la justice de mener une enquête juste et transparente sur l’agression verbale, physique et matérielle violente perpétrée par le clan armé des Seïbott à la manière des Janjawides, aussi bien sur la brigade des mineurs que sur les manifestants pacifiques trouvés en sit-in. Nous exigeons également de la justice de chercher l’arme à feu introduite au commissariat par Moahmoudy Ould Seïbott. Il va, pour ce fait, falloir interroger l’inspectrice de police Aïcha Mint Soueïd’Ahmed sur les mesures qu’elle aurait prise à l’encontre du clan des Seïbott lequel a violé la police et agressé ses membres. L’inspectrice a le devoir d’édifier le monde sur l’arme qui était en possession du criminel Mahmoudy Ould Seïbott, l’ami du général et son compagnon… Il faudra aussi savoir quelle autorité supérieure a donné l’ordre à cette inspectrice, de libérer la bande Saibott, en leur rendant leur arme à feu, après les avoir mis à l’arrêt quand les militants d’IRA les ont maitrisé ? Pourquoi cette femme, responsable de la brigade des mineurs, à libérer cette bande, une impunité on ne peut plus affligeante, pour la police humiliée par les actes et les propos de cette bande, pour l’Etat, pour et la société.
Que tout le peuple mauritanien sache que jamais IRA n’abandonnera cette affaire que lorsque les écheveaux de ce crime contre la vérité, l’égalité, la justice, l’Etat et la société mauritanienne toute entière seront démêlés.
Nouakchott, le 14 Août 2010
IRA- Mauritanie
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