lundi 8 août 2011

De la notion de néo-dictature a celle de l'immobilisme



"Nul n'a le droit d'effacer une page de l'Histoire d'un peuple car un peuple sans histoire est un monde sans âme." Allain Foka Aziz « persiste et signe ».

Nous sommes tristes parce qu’Aziz à tort. Mais Azizn’est-il pas finalement le président qu’il nous faut ? A regarder de près, il nous semble que la Mauritaniecontemporaine est en pleine turbulence nécessaire à une éventuelle révolution.


Aziz s’est trompé en plein mois de ramadan, il est mal conseillé et devait d’abord regarder sur le rétroviseur pour contempler l’Histoire politique du pays qu’il dirige.
A-t-il consulté le passé politique récent de la Mauritanie ? A-t-il réellement saisi les dangers qui guettent le pays ?

Nous pensons que NON. Une telle posture s’avère dangereuse pour quelqu’un qui prétend être le premier magistrat du pays et à qui on prête des ambitions de réconciliation nationale.

Nous ne reviendrons pas outre mesure sur le discours du président avec tous les sous-entendus anthropologiques et l’espèce de banalisation insultante de la question nationale symbolisée par le racisme d’état dont les victimes mauritaniennes et africaines sont ensevelies dans les terres dans la vallée, dans le sous-sol d’Inal, de Oualata, d’aleg, de Boghe, de Ould Yenge pour ne citer que ces quelques lieux.

Nous sommes attristés de constater que le rais n’a pas refroidi ses ardeurs : «Il persiste et signe » ; Son recensement est bien lancé et les questions à relents racistes que soulèvent ce dernier ne dérangent nullement le premier magistrat national.

De surcroit l’appel de son allié, par ailleurs patron de l'AJD/MR à renoncer à son recensement, tombe éloquemment dans les oreilles d’un sourd !

Le rais pense, et je pense exactement comme lui, que le recensement est un épiphénomène !!!! Mais le rais n’a cure de l’Histoire de notre peuple ; Une histoire parsemée d’actes odieux tous et de pratiques racistes que cet épiphénomène ne fait que rappeler.

Tel est le point de divergence entre le rais et nous. Nous pensions naïvement que le tombeur de SIDIOCA était déterminé a dégraisser la machine fortement asphyxiée ; Lui a qui on prête des qualités de mécanicien diplômé des écoles huppées du royaume chérifien..

Mais Aziz n’est pas le seul qui banalise l’Histoire de notre pays. Le sont aussi l’ensemble des leaders politiques et certaines sommités intellectuelles qui n’ont pas joué ou qui jouent très mal leur vrai rôle. Et c’est là le drame et toute la logique qui sous-tend le paradoxe politique de laMauritanie.

En effet, à la lecture de la carte politique nous détectons des choses extraordinaires, des pathologies, une espèce de maladie chronique qui d’une manière ou d’une autre donne aux autorités une espèce d’assurance à ne reculer devant aucune injustice et d’agir comme si tout est acquis d’avance pour heurter les mauritaniens noirs dans leur dignité.

Revenons à cette carte politique : D’abord l’AJD/MR est au sein de la majorité ! Dans un cercle très bizarre. C’est une position politique invraisemblable et insensée ; C’est une erreur stratégique de taille. Immense compte tenu du projet de société que ce parti défend.

Que vient faire un tel parti dans une majorité où elle n’est pas la bienvenue. Le péril sur la vallée, le recensement sélectif, la question des réfugiés sont autant d’invites à quitter le cercle de la majorité où seuls des partis comme le PRDR doivent élire domicile.

Il est impossible de régler la question nationale « sous tutelle » ou « sous-direction » surtout lorsque le partenaire partage des valeurs différentes!!!!! Ensuite l’APP est à la tête de l’assemblée la plus impopulaire du siècle.

Tantôt défendant le «général limogé» contre la violence tantôt revendiquant son ancrage dans une opposition charcutée et sans boussole. Finalement l’APP agit comme l’UFP à l’époque deTaya.

Cette attitude ne correspond plus à son projet de société. En adoptant cette position mitoyenne, La Hoouna Wala Houna (Ni là ni ailleurs) l’APP ne fait qu’aider le système à s’enraciner au détriment des victimes de racisme et de l’esclavage.

Cette Position nous semble anormale pour ceux qui connaissent les ambitions très bien théorisées par son leader Ould Boulkheir ! Mr Ladji TRAORE a bien raison d’être déçu !! Et enfin plus au centre de cette carte, l’infatigable UFP toujours fidèle à un discours équilibriste malgré le feu qui ronge la case.

Le parti de Maouloud très présent dans l’échiquier nous semble parfaitement bien imprégné qu’il s’avère normal de rompre finalement avec leur équilibrisme bizarre, véritable pathologie que ses stratèges doivent tenter d’éradiquer.

Toutes ces forces politiques et tant d’autres n’ont plus une position tranchée par rapport à la question nationale ; Voilà autant de paradoxes qui affectent des partis qui devraient logiquement se déterminer et se positionner autrement au lieu d’afficher une espèce de suivisme politique sans lendemains surtout face à une crise devenue symptomatique d’un pays qui chemine probablement vers le pire………………Celui d’une crise sociale incontrôlable par les nationaux !!

Le fantasme du dialogue au rabais pour une question nationale mal entamée que qu’envisage l’AJD et/ou le fantasme d’un dialogue que prône la COD ne sont ni viables encore moins coherents et  logiques..…….

Apres toutes les souffrances que nous avions vécues, nous sommes ébahi par les attitudes très conciliatrices voire même complices dont bénéficie un régime qui n’a reculé encore devant aucune pratique sectaire et divisionniste.

Notre tristesse devient s’exacerbe avec l’attitude de la diaspora. Notre déception est grande de voir, comme une loi, que la diaspora, ou ce qui en reste, ne s’agite que de façon informelle donc sans aucune organisation ; Il est des évènements (manifestations, marches etc.) dans lesquels certaines organisations et sommités sont absentes révélant la profondeur des contradictions, non pas philosophiques, mais crypto-personelles qui minent cette diaspora.

Il est frustrant qu’à chaque provocation du régime actuel de voir notre population diasporisee agir en rangs dispersés et se quereller sur des questions organisationnelles mineures exactement à l’image des forces politiques internes.

Conséquemment le temps est venu pour faire un bilan !

L’heure a sonné pour agir autrement et mieux ?

En effet le meilleur service que nous rendrons a notre pays est d’inscrire nos activités politiques sur la durée avec des actions programmées, des réflexions continues et une critique documentée des 50 ans d'indépendance mais aussi des 50 d’opposition ; En adoptant une telle démarche nous arriverons ainsi à un bilan qui mettra face-à-face celui d’un état injuste qui a échoué et le bilan d’une opposition qui n’a pas toujours été à la hauteur ;

Et pour aller de l’avant des ajustements via une union sacrée sont seuls capable de servir de précurseur d’un dialogue politique inclusif assorti de propositions concrètes pour un gouvernement d'alternative qui passera inéluctablement par le renversement de l'actuel........

Mais l’attitude des forces politiques ressemble à une démission. Entre droits et devoirs il y' a débat. Si nous pouvons renoncer à notre droit de nous recenser, il n’en est pas ainsi de nos devoirs pour paraphraser Feu Mamadou DIA du Sénégal ; Feu Mamadou DIA répondait àSenghor dans la tentative de ce dernier de le "libérer" après le mensonge de coup d'état de 1962 inventée pour liquider un homme politique rigoureux et un économiste révolutionnaire.

Devenu gênant pour la classe parlementaire corrompue, pour la justice instrumentalisée, pour une classe maraboutique apeurée par les reformes agricoles et enfin pour les milieux commerciaux, véritables vassaux d’une puissance coloniale qui ne voulait pas de l’indépendance, le père de l’indépendance succombera au complot de la majorité des hommes politiques de cette époque………….. Bref un véritable gâchis qui semble suivre encore leSénégal d’aujourd’hui………..

C’est justement cette espèce d’environnement qui nous enlise et nous guette. En effet le péril sur les terres arables, le passif humanitaire, l'esclavage, la corruption a tous les niveaux, le vol de l'argent public à des fins de promotion sociale, familiale, tribale et régionale, le sabotage du systeme educatif avec une  banalisation de nos langues nationales (dc de notre humanité....),

le drôle de recensement sont des questions liées les unes aux autres et qui, somme toutes, sont le resultat d'un système politique inique ; Ce système est fortifié par la présence des vassaux que sont les parlementaires,

les agents de l’état qui doivent aux peuples ses ressources publiques blanchies via des infrastructures insolentes, par la présence aussi d’une opposition «tétanisée» pour reprendre Feu Saidou KANE(Rahima Hou Allah) et bien sûr d’une classe intellectuelle inerte dans sa majorité.

C’est au contraire les « intellectuels » Banafa qui font la loi et qui jouent un rôle terrible dans la pérennisation du système actuel prêts qu’ils sont à soutenir les nouveaux régimes et prêts à verser des sommes énormes pour animer les Ziarras annuelles .

Ces dernieres sont devenues de véritables retrouvailles inventées pour détourner les populations de leur chance de se doter d’une conscience politique qui les aiderait à saisir la responsabilité de l’état dans les crises quotidiennes auxquelles elles font face.

Ces «intellectuels» Banafa qui se comportent comme des « domestiques » sont malheureusement les plus nombreux et ne reculent devant aucune initiative pour soutenir l’état dans ses ambitions suicidaires de continuer ses pratiques racistes, esclavagistes et féodales dont les corollaires sont dramatiques.

Le drame est là, la question nationale reste entière et n’est même pas évoquer dans ses aspects les plus élémentaires. Cette Question nationale qui correspond aux injustices de toutes sortes et qui affectent les noirs ne bénéficient pas de l’attention philosophique de la part de la classe politique et des intellectuels.

Or les nombreuses inégalités politiques, administratives (la carte électorale), institutionnelles, économiques, sociales, éducatives, culturelles pour ne citer que celles-là, exige un nouvel ordonnancement de l'état longtemps revendiqué par plusieurs acteurs politiques.

Notre grande tristesse, est que les acteurs qui devaient jouer le rôle de pression manquent à l’appel et sont noyés dans des querelles essentiellement de survie bureaucratique donc de promotion éphémère et non pas idéaliste renvoyant à cet idéal de cohabitation réelle.

Nous devons changer d’idéal politique et pour ce faire une forte conscience politique....doit aider à en arriver là. La psychologie des dominés que nous sommes doit absolument changer.

Hélas ! Dans notre majorité écrasante, le commun des mauritaniens cherche à survivre et/ou à régler le problème de la "pauvreté" ou de la marmite comme si cette pauvreté était métaphysique!!!!!!

N’est-il pas courant d’entendre le commun des mauritaniens lancer des propos du genre: « Je vais partir à l’école pour avoir tel diplôme parce qu’il sera plus de facile de trouver du boulot » ;ou des propos du genre :

« Chercher à réussir au lieu de faire la politique » ; ou encore : « Occupez-vous de votre avenir parce que ce pays ne changera jamais » « Construisez des maisons d’abord et faites-vous des terrains et chercher à économiser pour visiter la Mecque »……………autant de propos qui renseignent sur le sentiment de démission et de défaite consommée et en même temps de culpabilité terrible d’une génération qui refuse de se prendre en charge et qui, sans le savoir, reprend la logique du pouvoir et des « pouvoiristes » qui ont toujours milité pour la politique du ventre.

Or cette "pauvreté" a des causes; Elle est généré essentiellement par des politiques sans vision, des pratiques de corruption systémique et le vol organisé des ressources publiques accompagnés de violation des droits humains manifestement symbolisées par une justice inféodée totalement à l’exécutif.

Aujourd'hui les mauritaniens souffrent des effets de la néo-dictature et de l'immobilisme de l'opposition très désorganisée et il sera ainsi impossible de faire l’économie d’une transformation radicale ; autrement la majorité d'entre nous sera réduite en esclaves si nous ne le sommes déjà.

Les forces politiques significatives (sociologiquement et/ou populairement) doivent faire des ruptures pour quittaient leur état d'immobilisme suicidaire et surtout engager des débats de philosophie politique a la place des querelles de préséance qui nous ont tant minées.

Les populations sont encouragées à bouger et à créer la pression en organisant des sit-in, des grèves, des journées villes mortes avec l'appui des forces politiques significatives qui doivent impérativement se démettre de leurs querelles.

La mise en place d’un cadre autour d’une union sacrée comme disait l'autre, à la place de l'isolement des forces politiques et l’éparpillement aussi bien au niveau national qu'au sein de la diaspora, devient une condition sine qua non pour contrarier le pouvoir actuel.

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