vendredi 12 août 2011

Association de malfaiteurs, détention et mise en circulation de faux billets… :



Les six faussaires risquent cinq ans de prison. 

La bande de six ‘faussaires’, qui comprend deux Guinéens, deux Camerounais, un Mauritanien et un Sénégalais, démantelée par la Dic, encourt cinq ans de prison. Ils ont été mis aux arrêts et jugés pour détention et mise en circulation de faux billets de banque, association de malfaiteurs, faux et usage de faux. Délibéré du procès, qui s’est ouvert hier jeudi, le 17 août 2011.

De toutes les affaires inscrites au rôle, cette histoire de faux billets de banque aura été le procès vedette du tribunal des flagrants délits de Dakar, ce jeudi 11 août 2011. Au banc des accusés, on retrouve les deux Guinéens Camara Keïta et Darryl Doré, pasteur dans une église à Conakry.

Le Sénégalais Papa Sow et le Mauritanien Mouhamed Abdallahi Ahmed. Les deux Camerounais sont Ngoh Ebao et Andjick Tekem Merlin ; ils étaient de passage à Dakarpour émigrer vers l’Europe et l’Afrique. Ils ont tous été arrêtés avec de faux billets et de la poudre verte qui entre dans la confection des faux billets.

A l’exception du sieur Andjick Tekem Merlin sur qui l’on a retrouvé une fausse carte nationale d’identité.

Le parquet poursuit ces prévenus pour les délits d’association de malfaiteurs, de détention et mise en circulation des faux billets de banque, de faux et usage de faux. L’arrestation de cette bande de faussaires présumés a été l’œuvre de la Division des investigations criminelles, à la suite d’une longue filature.

Les sieurs Camara, Ebao, Doré et Sow ont été arrêtés dans la chambre qu’ils occupaient dans un hôtel à la place, en possession de plusieurs de ces signes monétaires contrefaits. L’arrestation a eu lieu dans les locaux de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, où les caissiers ont constaté le caractère faux des billets de dollars.

Le ressortissant mauritanien, l’agneau du sacrifice au procès

Hier au procès, tous les prévenus ont indexé le Mauritanien Mouhamed Abdallahi Ahmedauprès de qui ils se sont procuré la marchandise frauduleuse. Le Pasteur Darryl Doré, qui était parti à la banque pour faire une opération de change, déclare qu’il n’est ni de près ni de loin impliqué dans cette affaire. Il ressort de sa version qu’il était simplement parti à la banque pour tester l’authenticité des billets que son compatriote Guinéen, Camara Keïta, avait échangés avec le concours d’un certain Mouhamed Abdallahi Ahmed, commerçant mauritanien résidant à Dakar. ‘Je suis un Pasteur et je suis même capable de rendre la vue à un aveugle. Donc, moi je n’ai pas besoin de trafiquer des billets de banque’.

Le Guinéen Camara Keïta précise : ‘C’est le Mauritanien qui m’a échangé cette somme de 632 mille francs. Je voulais l’argent en dollars pour pouvoir disposer d’un visa afin d’aller enTurquie car, je suis un joueur de football et c’est Doré qui m’a mis en relation avec lui’.

Le Mauritanien Mouhamed Abdallahi Ahmed, commerçant qui fait la navette entre laGambie et le Sénégal, a battu en brèche toutes ces déclarations. S’exprimant avec aisance en Wolof, sa version des faits est ainsi déclinée : ‘J’ai rencontré Doré au quartier Plateau. Il m’a dit qu’il cherche un télé-centre. Après, il a demandé que je l’aide car, il n’a rien maintenant et il ne connaît personne à Dakar. Pour l’aider, je lui ai donné des produits qu’il vendaitA ma grande surprise, lorsque je revenais de la Gambie, je ne le reconnaissais plus car, il portait du Ganila et il m’avait même dit qu’il travaillait avec un richissime Européen’.

En ce qui concerne le trafic, le sieur Ahmed opte pour la dénégation systématique : ‘Je lui avais prêté 1 600 dollars et payé une chambre à l’hôtel pour lui car, il m’avait dit que son ami européen devait venir et il faut qu’il lui réserve une chambre. Il avait juré de me rembourser cette somme’.

La défense charge les cinq prévenus pour sauver son client

Des six prévenus, seul Mouhamed Abdallahi Ahmed avait un avocat pour assurer sa défense. Il s’agit de Me Ousseynou Gaye qui a plaidé la relaxe de son client. La stratégie de défense de l’avocat a consisté à charger les autres prévenus pour sauver son client à l’endroit de qui il estime qu’aucun faux billet n’a été trouvé. Mieux, argumente-t-il, le sieur Doré a bien orchestré son plan pour faire passer les faux billets car, il savait bien que son client a de l’argent.

Doré n’est pas un Pasteur. Il ne connaît rien de la Bible. C’est un escroc qui évite les Sénégalais’, soutient Me Gaye. Qui ajoute que l’on ne peut pas reprocher à son client le délit d’association de malfaiteurs, encore moins celui de détention de faux billets car, on a retrouvé sur lui que de bons billets en dollars. Et que le seul tord de son client est d’avoir été généreux à l’endroit de Darryl Doré.

Le procureur de la République est favorable au maintien des six prévenus en prison. Il requiert cinq années de prison ferme à l’encontre de tous les éléments de la bande. Le délibéré sera rendu le mercredi 17 août.

CONTREFACON DE SIGNES MONETAIRES ET MISE EN CIRCULATION DE FAUX BILLETS : Un précédent dangereux pour l’économie !

Le constat est unanime : Les ressortissants étrangers ayant maille à partir avec la justice sénégalaise sont toujours poursuivis pour les mêmes délits : escroquerie, trafic de drogue, contrefaçon de signes monétaires, détention et mise en circulation de faux billets de banque et séjour irrégulier.

Le phénomène qui, soutient-on, constitue un précédent dangereux pour l’économie sénégalaise, est aujourd’hui en accroissement constant, comme le révèle le cas de ces nombreux dossiers, y afférents, et qui atterrissent au quotidien au tribunal de Dakar. Pis, beaucoup de ces cas passent sous silence de la Douane et de la gendarmerie nationale. Cela équivaut à dire que tous ces cas portés à la connaissance de l’autorité judiciaire ne constituent que la face visible de l’iceberg.

Le phénomène est loin de régresser, c’est connu. D’où la question de savoir si le Sénégalpatrouille efficacement ses frontières et son aéroport. Sinon, comment comprendre le fait que ces prévenus, qui quittent la Mauritanie pour s’introduire dans la capitale sénégalaise, aient échappé à la vigilance des douaniers. Des dossiers relatifs à des cas de faux billets de banque (détention, mise en circulation ou fabrication), le tribunal en connaît régulièrement. Pour preuve, hier jeudi, hormis cette affaire qui implique la bande des six présumés faussaires de nationalités différentes, une autre affaire similaire était inscrite au rôle.

Cette fois, c’est un groupe de cinq individus qui sont au banc des accusés. Arrêtés depuis le 11 juillet dernier, ils ont pour noms Mouhamed Camara, Moussa Konaté, Mouhamed Koumane et Cheikhou Doucouré.

Pape NDIAYE et Saliou SECK (Stagiaire)

Source: Walfadjri (Sénégal)

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