lundi 18 juillet 2011

«Polyclinique Square» : une destination pour tous.


Dés les premières heures de l’aube les « pèlerins » jonchent le carrefour de la Polyclinique. Des brouhahas humains et le vacarme des automobiles abasourdissent les tympans . Des vendeurs ambulants, objets en main, convergent vers le carrefour, avec l’espoir d’une recette meilleure.

La sphère gastronomique est diversifiée et omniprésente ,du méchoui (rôti), aux galettes,et des fruits . Les « fidèles » du square dégustent avec gourmandise tout aliment dans cet espace à ciel ouvert. Les chauffards de taxis et de bus stationnent leurs bolides pèle mêles, créant un tonnerre écœurant de klaxons qui s'ajoute au ronronnement des moteurs et on bougent dans toutes les directions.

La fumée asphyxiante des voitures est l’odeur de l’encens entrent aussi dans la danse. Dans une ruelle juxtaposée à la Polyclinique, quelques charlatans gîtent dans leurs taudis, entourés de cauris et de produits magiques pour trahir des citoyens « en déroute ».
Des femmes et des hommes, occultés, fréquentent ces sorciers en quête d’une solution magique à leurs besoins. La polyclinique est un point de passage « obligatoire » pour tous les habitants des quartiers périphériques de Nouakchott; car les moyens de transport sont facilement disponibles dans ce square avec un repère pour chaque destination et des « Samsars guides » qui crient ArafatDar NaimPikattBouhdidaToujounine…..Marché Souk Meke et j’en passe..

La zone polyclinique est un casse tête aux autorités qui ont échoué dans les campagnes d’assainissement à juguler le faciès insalubre du lieu. Et ce, malgré la dernière réalisation de voiries plus modernes. Le mur du centre médical duquel dérive cette appellation: « polyclinique » est la cible de grosses quantités d'ordures notamment d'urines nauséabondes, créant ainsi une atmosphère dangereuse aux milliers de personnes qui fréquentent l'endroit.

Une frange non négligeable des riverains de la place est constituée de mendiants. Ils s’assoient à même le sol, avec un morceau de tissu étalé en face ,pour collecter de petits sous que lancent, de temps à autre, des passants hâtifs. Cette frange est constituée surtout de vieillards et de femmes accompagnées de leurs nourrissons.Non loin, des commerçants de cure-dents traditionnels étalent leurs Miswaks en brindilles fraîchement cueillis d’arbustes des périphéries de Nouakchott ,bradés aux passants .

Ce commerçant de cure-dent est outillé d’un couteau tranchant qui lui permet de découper minutieusement ses Miswaks. Devant lui, de brindilles de miswaks et de pièces d’ouguiyas sont éparpillées.D'autres vendeurs ambulants de thé sillonnent la zone, l’assiette en main arborant, une théière et des verres saturés de mouches, bradant « l’opium des mauritaniens » à vingt ouguiyas le verre.

Au premier signe du crépuscule, la polyclinique est envahie par des masses de citoyens en quête d’un moyen de transport pour rentrer chez eux. À cette heure, sur « le ring » de la polyclinique, la loi de la bousculade règne. Ainsi, dans un chaos et une parfaite anarchie « la raison du plus musclée prévaut » et la bataille se lance pour trouer sa place dans un taxi ou bus. Devant ces ses véhicules, se dressent des queues interminables dans lesquelles les plus faibles restent impuissants face aux autres vagues de bousculant robustes et inconscients.

Là-bas, des bandes de mœurs légères, se faufilent entre les foules pour tenter de déplumer certaines cibles faciles. Le lendemain, avec les premières lueurs de l’aurore, la polyclinique se réveille de nouveau et le spectacle recommence.



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