mardi 19 juillet 2011

' Cartes sur table ', un film sur Nouakchott projeté à la Communauté Urbaine

La salle des conférences de laCommunauté Urbaine de Nouakchott a abrité lundi 18 juillet une cérémonie de projection du film documentaire ‘’Cartes sur table’’, de Khaled Abass, qui pose un regard sur Nouakchott, cinquante trois après la pose de la première pierre de la ville.

Le film, un 26 minutes produit grâce à l’appui de la Communauté Urbaine (avec le Service de coopération français à Nouakchott, leGRET, la Région Ile-de-de France) fait le point sur les principaux défis qui se posent à la ville-capitale, prévue à l’origine pour 10.000 habitants et qui en abrite 100 fois plus aujourd’hui : menace marine, manque d’eau, assainissement en panne, désertification, urbanisation anarchique, etc.

Jean Sahuc, architecte arrivé en 1954 pour participer à l’édification des premiers bâtiments de ce mirage du désert, se souvent que le lieu choisi était totalement désertique, exception faite de quelque maisons en banco, souvenir d’un fortin construit au début du siècle à proximité de la Route impériale N° 1.
La première avenue créée fut la bien-nommée avenue de la Dune, qui relie l’hôpital nationalà la piste d’aérodrome. C’est le long de cette artère que l’on placera quelques bâtiments élégants pour certains (la Mosquée), et franchement hideux pour d’autres (les blocs, qui rappellent le Sarcelles des années 60).

La géographe Armelle Choplin témoigne de la croissance effrénée de cette ville que rien n’a préparée à être une métropole s’étalant sur plus de 20 kilomètres, en étoile autour du vieux centre qui abritait quelques centaine de personnes et quelques véhicules automobiles : la croissance démographique, l’exode rural, la désertification sont passées par là…

Le film a le mérite de donner la parole à ces experts, et de bien poser les problèmes de la capitale, sur une voix off à la discrétion bienvenue, mais une musique trop moderne et assourdissante vient gâcher ces débuts prometteurs, et les propos convenus sur les inévitables ‘’réalisations’’ importunent quelque peu le regard critique qui sied mieux au genre documentaire…

On notera naturellement l’absence des ministres de l’Urbanisme et de l’Equipement, les deux Arlésienne de ce qui les concerne pourtant directement, et qui ne s’expriment plus guère qu’en présence du Président de la République, ou pour lire un discours écrit, dommage : un peu de liberté et d’air frais ne nuisent pas à l’action publique, au contraire…


Le Président Ahmed Ould Hamza aura beau jeu, à l’issue de la projection, lors de la séance des questions-réponse de rappeler qu’en deux ans, aucune réunion technique n’a été tenue avec ces deux ministres, aucune… Quel pays !

Il y’aurait pourtant tellement à faire si les Mauritaniens voulaient se donner la main pour aider leur capitale à avancer, au lieu de laisser ce soin à des étrangers, encore et toujours…

La projection du film s’est déroulée en présence de l’ambassadeur de l’Union Européenne , Hans Georg Gestenlauer, du Directeur de l’agence Française de développement àNouakchott, Gilles Laine, du Directeur de l’agence de développement urbain, du directeur de l’agence pour l’assainissement, du directeur de l’établissement publique de santé (ex-CNH), et de nombreux autres invités.

Compte rendu Ahmed-Baba Ould Hamoud pour Cridem







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