dimanche 10 juillet 2011

Affaire SONIMEX : remise des pendules à l’heure


N’en déplaise aux « soutiens inconditionnels de Moulaye El Arbi », les mauritaniens attendent que la justice suive son cours en prenant ses décisions sur la base des preuves matérielles dont elle dispose, car le seul et vrai problème qui se posait jusqu’ici se résume en une seule question. Où sont passés les 50 millions de dollars avancés par la BCM dans le cadre de la convention signée le 22 avril 2008 ?

Pour le savoir la SONIMEX s’est adressé en septembre 2010 à un expert français qui, au terme d’un audit qui a duré plus de 5 mois, a déterminé pour la première fois et au centime près la destination donnée aux 12 milliards d’ouguiyas avancés par la BCM.

Tenter aujourd’hui de remettre en cause l’audit en s’attaquant à la crédibilité de l’expert et au bien fondé de la mission traduit une démarche partisane vouée incontestablement à l’échec.
En effet, vérifications faites, les informations concernant l’expert, publiées dans Mauritania Project, relèvent d’une mauvaise foi évidente dans le seul but d’essayer de jeter un doute sur les résultats de l’audit que la SONIMEX et la Justice sont pour l’instant les seules à connaître dans leur intégralité.

Force est de relever que les amis de Moulaye El Arbi ont des difficultés évidentes à reconnaître la réalité toute simple, pourtant accessible sur internet.

Antoine Gaudino a bien passé une partie de sa jeunesse en tant marin mais il a quitté l’aéronautique navale en 1978 pour s’investir dans la Police Judiciaire Financière à Lyon puisMarseille dont il est en sorti fin 1993.

Au début 1994, c’est au travers d’un cabinet privé portant son nom qu’il a poursuivi ses investigations cette fois pour le compte des plus grands capitaines de l’industrie et dont la presse nationale ou internationale s’est largement fait l’écho.

En tant qu’inspecteur de Police à Marseille, en 1989 il a mis au jour la corruption politique duParti Socialiste au travers de l’affaire URBA notamment lors du financement de la campagne présidentielle de François Mitterand en 1988.

C’est lui qui, en octobre 1990 a écrit « L’enquête impossible » pour empêcher l’enterrement de l’affaire URBA. Cet ouvrage a donc mis au jour le scandale de la corruption politique en Franceet permis à la Justice de poursuivre et de condamner les responsables politiques.

Force est de constater que l’action menée par Antoine Gaudino au début de 1990 est à l’origine d’une évolution de la législation sur le financement des partis, d’un changement des mœurs politiques et surtout de l’affirmation de l’indépendance des magistrats.

C’est encore lui qui est intervenu en 1992 pour saisir la Justice et faire condamner Bernard Tapie dans l’affaire des comptes de l’OM.

C’est toujours lui qui en mars 1998 publie « La Mafia des Tribunaux de Commerce » et provoque la désignation d’une commission d’enquête parlementaire qui dans son rapport de juillet 1998 confirme pleinement les éléments soulevés par l’ancien inspecteur de police.

…/…

C’est enfin lui qui en 2006 intervient à la demande du Gouvernement Mauritanien dans l’affaireWOODSIDE pour auditer les conditions de modifications des contrats de partage et dont les résultats et les conseils ont concouru à faire admettre à la société australienne de verser, au titre d’un dédommagement de l’Etat, 100.000.000 de dollars.

Tout démontre que ces états de services, se rapportant à plus de 30 ans d’audits financiers, suffisaient pleinement pour amener la SONIMEX à lui confier la mission de retrouver la trace des 50 millions de dollars, d’autant que trois audits mauritaniens précédents n’avaient donné aucun résultat probant.

Lorsqu’on se donne la peine de se renseigner sur les méthodes de travail de cet expert, elles aussi, ne peuvent sérieusement être remises en cause.

A la SONIMEX, tous les éléments comptables et financiers concernant les importations réglées par la BCM à hauteur de 50 millions de dollars et les recettes qui en découlaient ont été étudiés et validés par une commission animée par l’expert.

Cette commission était composée des responsables des services de la SONIMEX ayant travaillé entre autres l’autorité de Moulaye El Arbi et Mahfoudh Agatt.

Ainsi, les résultats définitifs ont été vérifiés et approuvés par le Directeur Général actuel de laSONIMEX mais également par tous ceux qui étaient sous les ordres des Directeurs Généraux directement impliqués dans l’affaire.

Au final, ces éléments matériels authentifiés par tous les cadres de la SONIMEX, contredisent les affirmations gratuites mise en avant par le ou les auteurs de l’article de Mauritania Project.

Ce sont ces bases ayant force de preuve, considérées comme largement suffisantes, qui ont conduit la Justice à se saisir de l’affaire SONIMEX.

Les résultats du rapport une fois rendus publics lors du procès établiront s’il le faut que la désignation de l’expert n’avait qu’un seul objectif, défendre l’intérêt général en mettant au jour les conditions qui sont à l’origine du non remboursement des 50 millions de dollars de la BCM.

C’est donc une affaire que l’Etat, pour rester crédible, se devait absolument de clarifier au nom de l’intérêt public, c’est à dire celui de tous les mauritaniens qui tiennent à savoir ce qu’il en est advenu de ces 50 millions de dollars.

La Justice a aujourdh’ui les moyens d’agir pour leur apporter prochainement la réponse qu’ils attendent.

Maintenant que les pendules sont remises à l’heure, il suffit d’attendre que la Justice puisse faire son travail dans la sérénité.

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